Refaire les additions grâce à des soustractions permet ainsi la multiplication de députés présidentiels sans entraîner de divisions claniques pour la distribution de postes glorieux et de prébendes juteuses. Il faut dès lors un chef de (contre)bande: ce sera un ex-battu repêché, jamais repenti de ses cupides allégeances et pressenti, vu ses compétences événementielles, pour tenir en laisse et en bourse le troupeau. Histoire de faire croire à son incontestable talent de fédérateur et de gardien intransigeant du temple, pourtant admirablement zélé à ne jamais contrarier son souverain mais quand même prêt à marchander sa servitude, cet honorable se fait un honneur d’être, outre un donneur de leçons de probité, un distributeur, par filiale bancaire familiale, de liasses de billets, sensés apaiser les tourments de beaucoup à devoir retourner leur écharpe et combler leurs honnêtes dépenses électorales. En un tour…de main corruptrice et de vote, le miraculé de Manassa est presque unanimement plébiscité par ses anciens et nouveaux copains de jeux législatifs, et surtout par tant de curieux opposants devenus des coquins de circonstancielle connivence et de piètres aigrefins par convergence comptable.
Tout est donc parfait pour la photo de la famille parlementaire recomposée: elle figurera dans l’album de l’Assemblée, en bonne place dans la collection des habitudes serviles de ses membres et de ses pratiques à l’emporte-pièce de monnaie…
Le citoyen, désargenté, bafoué, spolié, humilié et révolté, se dit qu’avec cette énième mascarade, sa voix ne vaut pas tripette. Et que devant tant de tripatouillages, il doit y avoir encore pour lui bien des malheurs demain en embuscades.
Mais même si le silence est le sanctuaire de la prudence, il pourrait en sortir pour porter sa voix à la contestation de sa sous-citoyenneté, faisant ainsi comprendre qu’il n’apportera sa voix désormais librement qu’aux réels défenseurs et protecteurs de la démocratie contre les faussaires qui la meurtrissent aujourd’hui et se prostituent pour ses appâts.
Source : le Poing