En marge de la 39e session du Comité du patrimoine mondial qui s’est tenu à Bonn (Allemagne) du 28 juin au 8 juillet, un événement s’est tenu le 30 juin pour dresser le bilan des travaux de reconstruction des mausolées de Saints de Tombouctou (Mali). Ont pris part à cet événement la ministre de la culture, de l’artisanat et du tourisme au Mali, Ramatoulaye Diallo N’Diaye ; la Présidente du Comité du patrimoine mondial, Maria Böhmer ; la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Mission multidimensionnelle des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), MbarangaGasarabwe ; le Sous-Directeur général de l’UNESCO pour la culture, Alfredo Pérez de Armiñán ; le délégué permanent de la Suisse auprès de l’UNESCO, Jean-Frédéric Jauslin ; la déléguée permanente du Sénégal auprès de l’UNESCO, Mame Fatim Gueye ; le délégué permanent du Mali auprès de l’UNESCO, Oumar Keita et le chef de la corporation des maçons de Tombouctou, Alassane Hasseye.
Lancés en 2014, il ressort que les travaux de reconstruction des mausolées de Saints de Tombouctou (Mali), seront achevés d’ici la fin du mois de juillet. Cette bonne nouvelle a été révélée à la ministre malienne de la culture, de l’artisanat et du tourisme, Mme Ramatoulaye Diallo N’Diaye affectueusement appelée Rama le 30 juin en marge de la 39e session du Comité du patrimoine mondial qui s’est déroulée à Bonn (Allemagne) du 28 juin au 8 juillet 2015 à la faveur du bilan dressé de ce chantier.
C’est dire que trois ans après leur saccage, les mausolées de Tombouctou seront de nouveau debout. Lors de l’événement qui s’est déroulé à Bonn, l’histoire de ce chantier hors du commun a été retracée et hommage a été rendu aux efforts consentis par la communauté internationale et à la mobilisation des communautés locales. Pour Maria Böhmer, la reconstruction des mausolées de Tombouctou est un bel exemple de réussite de la mise en œuvre des décisions du Comité du patrimoine mondial « Depuis l’inscription sur la Liste en péril en 2012, le Comité du patrimoine mondial s’est engagé sur ce dossier […].
Nous sommes extrêmement impressionnés par ce qui a été fait pour sauvegarder ce bien inégalable du patrimoine mondial. A l’heure ou le patrimoine est attaqué par des groupes armés, la reconstruction des mausolées de Tombouctou nous donne une raison d’être optimiste » a-t-elle ajouté. Et pour Alfredo Pérez de Armiñán, Tombouctou est le symbole d’un pays qui se relève et qui reprend confiance « C’est la meilleure réponse qu’on peut donner aux extrémistes violents […]. C’est l’histoire d’un remarquable succès de la communauté internationale », a-t-il ajouté.
Et la ministre malienne Ramatoulaye Diallo N’Diaye de saluer l’action des maçons de Tombouctou et des partenaires du Mali « Le monde du patrimoine a connu et continue de connaître des moments difficiles. L’asymétrie de certaines guerres idéologiques fait du patrimoine mondial et des vestiges de l’histoire des cibles privilégiés pour choquer l’opinion et transposer le prétendu combat militaire sur la scène médiatique », a-t-elle déclaré. Autre évènement de taille c’est la distinction d’honneur décernée par la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova à Alassane Hasseye, au nom de la corporation des maçons de Tombouctou, qui disposent d’une expertise unique dans la reconstruction des mausolées.
Cette médaille lui a été remise par la Présidente du Comité du patrimoine mondial, en reconnaissance du travail accompli. Lieux de pèlerinage au Mali et dans les pays limitrophes d’Afrique occidentale, les mausolées de Tombouctou étaient des composantes essentielles du système religieux dans la mesure où, selon la croyance populaire, ils étaient le rempart qui protégeait la ville de tous les dangers. Parmi ces mausolées, dont les plus anciens remontent au 13e siècle, 16 sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial.
Quatorze d’entre eux furent saccagés en 2012. Du coup leur destruction a constitué une tragédie pour les communautés locales. Vu l’importance de ces monuments, cela a conduit le Gouvernement malien à solliciter dès mai 2013 l’appui de partenaires extérieurs, notamment l’UNESCO, en vue de leur reconstruction. La reconstruction de ces édifices a constitué un défi architectural et technique. Ainsi la première phase des travaux, lancée en mars 2014, a servi de chantier pilote. La deuxième phase, entreprise en février 2015, est désormais achevée.
Fatoumata Koita (Stagiaire)
Source: Mutation