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Transition II : Qui pour sauver le soldat Choguel ?

Embarqué dans le train de la Transition en pleine marche, le deuxième Premier ministre de l’après IBK n’y est sans doute pas confortablement installé avec les tribulations qui affectent son trajet. En cause, une vicieuse discordance sur fond d’illisibilité de l’agenda gouvernemental et d’arythmie entre le délai consigné dans la Charte et son projet politique.

 

Quoiqu’adoubée par l’organe législatif, la palette d’ambitions contenues dans le Plan d’Action Gouvernemental semble se heurter à une montagne à peine franchissable de réserves de la part des garants communautaires de la Transition au Mali. C’est l’enseignement qu’on peut tirer du passage de la mission d’évaluation conduite par l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, pour le compte de la Cedeao. Au bout de sa série de concertations avec les acteurs et autres entités publics de divers horizons, la délégation sous-régionale en est arrivée à une conclusion qui déjoue totalement les schémas préconisés par le Premier ministre Choguel MaÏga et qui polarisaient déjà les composantes de la scène politique malienne.

En clair, la Cedeao est intraitable sur l’installation d’autorités légitimes conformément au délai imparti à la Transition et affiche une grande circonspection quant à des priorités dont l’étendue lui semble porteuse d’empiètement latent sur les échéances. C’est le cas de l’organe unique de gestion des élections, entre autres réformes majeures, que le chef du Gouvernement entend faire porter par des assises nationales dites de la refondation. Il tablait d’ailleurs sur le mois d’octobre pour ce faire, mais les réserves aux allures de veto de la Cedeao ont comme douché les ardeurs du Premier Ministre qui, depuis le passage des émissaires de la Cedeao, est confronté à un isolement probablement jamais vécue sur la question. Naguère résignés à leurs corps défendant, de nombreux acteurs politiques ont commencé à donner subitement de la voix dans le sens d’un rejet du projet gouvernemental, à quelques encablures du terme légal de la Transition.

À la suite de la Codem longtemps réfractaires, le Parena puis l’Adema-Pasj ont ensuite emboîté le pas, tandis que les plus proches alliés du chef du Gouvernement n’ont l’air de se singulariser par une tendance inversement proportionnelle.

La machine des réformes prend ainsi l’eau de toutes parts et une grande incertitude pèse désormais sur les assises de la refondation, qui auraient pu servir de brèche à une prolongation de délai si le Premier ministre avait montré un meilleur visage et annoncé les couleurs par une intention plus bienveillante. Au lieu de quoi, avec la formation d’une équipe gouvernementale plus exclusive qu’inclusive, il aura semé les graines d’un son isolement tel que le M5-RFM ne peut lui être d’aucun secours en étant amputé de sa principale force mobilisatrice, l’imam Mahmoud Dicko, apparemment en odeur de sainteté avec Choguel MaÏga.

Il n’en demeure pas moins qu’il n’existe aucune alternative à une prorogation de la Transition, qui pourrait intervenir au prix d’un sacrifice de l’actuel Premier ministre, son plus grand adepte, sur l’autel d’un large consensus national sur la question que Choguel Maiga incarne de moins en moins.

A KEÏTA

Source : Le Témoin

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