L’ancien président de la transition et son Premier ministre, Bah N’Daw et Moctar Ouane, ont bénéficié, le 27 août dernier, d’une levée de « toutes les mesures restrictives » les concernant. Une libération qui ne sera pas un blanc-seing.
Dans le souci de l’apaisement du climat politique, le gouvernement de transition, en collaboration avec le Comité de suivi de la transition (Cédéao, l’Union européenne, les Nations unies …), a décidé de la levée des « mesures de surveillance spéciales qui étaient mises en place » pour l’ancien président de la transition et son Premier ministre, depuis le 24 mai dernier.
« Faire preuve d’esprit de responsabilité »
Dans un communiqué du 27 août 2021, le Comité de suivi de la transition au Mali a apprécié cette levée de « toutes les mesures restrictives » concernant Bah N’Daw et Moctar Ouane. Une mesure qui est entrée en vigueur, ce 28 août, comme annoncée par le gouvernement de transition dans un communiqué du 27 août.
Toutefois, le Comité de suivi aussi bien que le gouvernement semblent rappeler aux deux personnalités, ayant eu une certaine implication dans la gestion des affaires de l’État, que cette mesure ne sera aucunement synonyme de blanc-seing.
En effet, dans chacun des communiqués, le CLST ainsi que le gouvernement malien exhortent tous « les acteurs concernés à faire preuve d’esprit de responsabilité, d’attachement à l’intérêt national, au respect de la loi et de s’abstenir de toute action pouvant impacter négativement le bon déroulement de la transition ». Le gouvernement de transition les invite surtout au « respect des engagements pris ».
Sans être une baïonnette pour les deux acteurs, ces mises en garde interpellent Bah N’Daw et Moctar à avoir un sens plus élevé de moralité et de sens de l’État. Ils sont donc tenus à s’abstenir de toute action pouvant impacter, négativement, le processus de déroulement de la transition en cours.
L’impératif kantien
Moctar Ouane semble avoir bien compris le sens du message qui leur est envoyé. D’où sûrement son appel à l’union à l’endroit de tous les Maliens : « Unis, nous sommes plus forts ». Sur son compte Facebook, l’ancien Premier ministre explique que « cette expérience vécue renforce [sa ndlr] conviction profonde dans la nécessité du rassemblement des filles et fils du Mali ».
Ce rassemblement des Maliens autour de l’essentiel, le Mali, oblige chacun à œuvrer à la réussite de cette transition en cours. Cela ne peut se faire qu’en prêtant une main-forte à ceux qui tiennent le gouvernail. Car si le bateau doit chavirer, ce sera avec tout l’équipage, et non pas seulement avec le capitaine et ses hommes. L’impératif kantien s’impose à chaque Malien. Chacun doit faire son devoir sans arrière-pensée, sans attendre d’autres récompenses que la satisfaction morale, qui est une tranquillité avec soi-même.
F. Togola