
Le 8 mars n’est donc pas la journée de la femme parce qu’une journée ne suffirait pas pour rendre hommage à elle mais notre journée à toutes et à tous. Ce n’est pas non plus une journée de fête mais une journée de bilans et de perspectives. Qu’est qui a été fait ? Qu’est qui reste à faire pour donner à la femme toute sa place dans la société et tout ce qu’elle mérite pour préserver sa dignité ?
Nous profitons de cette journée de commémoration pour rendre un vibrant hommage à toutes les braves femmes de ce pays et d’alerter l’opinion publique nationale sur la situation des aide-ménagères (nos mamans, nos sœurs, nos filles) à Bamako et dans les autres chefs-lieux de région. Il est vraiment temps que les organisations nationales et internationales de défense des droits de l’Homme, les organisations de la société civile, les syndicats des travailleurs,… réfléchissent et adoptent des mesures fortes par rapport aux traitements parfois inhumains, dégradants et déshumanisants que subissent ces bonnes dames dans nos foyers.
Au Mali, on a la triste impression que ce sont les femmes qui font souffrir d’autres femmes ou qui profitent de la souffrance de leurs consœurs. Le seul tort de ces aide-ménagères, c’est d’avoir quitté leurs villages pour se retrouver au mauvais endroit et au mauvais moment, à la recherche d’un moyen de subsistance afin de pouvoir vivre dignement. Avec le changement climatique, le manque de moyens adéquats auquel est venu s’ajouter l’extrémisme violent, le phénomène d’exode rural va s’accentuer de plus en plus dans les prochaines années. Et, croyez nous, les victimes de cette migration interne seront encore et toujours les femmes. L’injustice sociale engendre la violence. Ne soyons pas surpris de voir des femmes s’engager dans les groupes armés terroristes ou dans le banditisme urbain si rien n’est fait pour la protection de leurs droits fondamentaux.
Inna Maïga
Source: Le Démocrate- Mali