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Tour de Table : L’ex-otage néerlandais au Mali salue sa liberté retrouvée

Longue barbe grisonnante et démarche hésitante, l’ex-otage néerlandais au Mali, Sjaak Rijke, est arrivé mardi à Bamako où il a remercié l’armée française de lui avoir rendu la “liberté”, après plus de trois ans de captivité dans le nord du Mali.

Sjaak Rijke, un conducteur de train en vacances, avait été enlevé à Tombouctou (nord-ouest) le 25 novembre 2011 par un groupe d’hommes armés sur la terrasse de son hôtel, avec plusieurs autres Occidentaux. Sa femme, présente à l’hôtel, avait réussi à échapper aux ravisseurs. « Liberté ! » a lancé Sjaak Rijke, 54 ans, à sa sortie de l’avion qui l’a transporté de Gao, la principale ville du nord du Mali, à Bamako, où il a été accueilli par plusieurs ministres maliens, dont Hamadoun Konaté (Solidarité et Action humanitaire) et Sada Samaké (Intérieur) ainsi que des diplomates néerlandais et français, ont constaté des journalistes de l’AFP.

L’ex-otage, longiligne et frêle, est descendu de l’appareil peu après 11h30 locales (et GMT) d’un pas mal assuré, mais avec le sourire, arborant barbe fournie, lunettes noires, casquette, chemise à motifs végétaux et jeans. Il s’est ensuite rendu à la présidence, sur les hauteurs de Bamako, où il a eu un bref entretien avec le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta.

Le Néerlandais, qui était accompagné de son épouse, Tilly Kettner, a ensuite déclaré aux journalistes présents, dont un de l’AFP, son bonheur d’avoir retrouvé la liberté et remercié l’armée française pour avoir conduit l’opération « risquée » qui le lui a permis. «Je me porte bien, je n’ai pas été tout le temps maltraité» durant cette captivité, a-t-il indiqué.

«L’intervention des militaires français était très risquée. Je les remercie. Je suis content d’être libre», a-t-il dit, avant de quitter la présidence pour l’aéroport, en vue de son retour en Europe attendu plus tard dans la journée de mardi.

Bamako souhaite une médiation mauritanienne dans la crise malienne

Le président malien Ibrahim Boubacar Kéita souhaite une médiation mauritanienne aux côtés de l’Algérie dans la crise que connaît son pays, a déclaré mardi à Nouakchott le ministre malien de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed. Ce souhait a été exprimé dans un message du président Kéita à son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz remis par le ministre Zahabi.

Le Mali «compte sur la Mauritanie pour poursuivre ses efforts afin que les parties qui n’ont pas encore signé l’accord d’Alger le signent», a déclaré Zahabi à la presse à l’issue de son entrevue avec Ould Abdel Aziz. Pour lui, «il est important pour le Mali que la Mauritanie accompagne cet accord en tant que médiateur aux côtés de l’Algérie».

L’émissaire malien a précisé que le message dont il est porteur était «relatif aux excellentes relations existant entre les deux pays frères» et qu’il exprime la «gratitude du président, du gouvernement et du peuple maliens pour les efforts» entrepris par le chef de l’Etat mauritanien pour trouver une solution à la crise malienne.

«Le peuple malien n’oubliera jamais la visite historique que le président de la République (Ould Abdel Aziz) a effectuée à Kidal au sommet de la crise malienne pour trouver un cessez-le-feu au Nord du Mali», a ajouté le ministre de la Réconciliation nationale, estimant que cette initiative aura des «incidences positives sur les relations entre les deux pays frères».

 

Le Burkina veut poursuivre les ravisseurs de l’otage roumain au Mali et au Niger

Les autorités burkinabè veulent poursuivre les ravisseurs de l’otage roumain au Niger et au Mali, deux pays frontaliers du nord du Burkina Faso, où il a été kidnappé samedi, a indiqué un ministre dimanche à l’AFP. «Les opérations de recherche se poursuivent. Nous discutons avec nos voisins du Mali et du Niger pour avoir des droits de poursuite sur leur territoire afin de mettre la main» sur les ravisseurs, a poursuivi ce ministre burkinabè, qui a souhaité garder l’anonymat.

D’après un responsable du ministère malien de la Défense, «le droit de poursuite est reconnu entre le Mali et plusieurs de ses voisins dont le Niger et le Burkina. Donc, si c’est nécessaire, le Burkina et le Niger peuvent exercer ce droit.»

Cinq hommes armés portant des turbans ont enlevé samedi un «officier de sécurité roumain» travaillant dans la mine de manganèse de Tambao, petite localité du nord du Burkina Faso, a confirmé dimanche Pan Africain Minerals (PAM), l’exploitant du site, dans un communiqué.

Le gouvernement burkinabè a indiqué samedi que les malfrats «ont pris la fuite en direction de la frontière Burkina-Niger», ce que le Niger a démenti, selon le ministre burkinabè. «C’est une zone qui fait frontière avec les deux pays, donc le ratissage se fera sur deux directions», a expliqué un haut gradé de l’armée burkinabè à l’AFP.

Des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP, une unité d’élite) spécialisés dans la lutte anti-terroriste ont été envoyés au nord du Burkina pour renforcer une équipe de militaires arrivée samedi depuis Dori, la plus grande ville burkinabè de la région du Sahel, a-t-il poursuivi. «Nous renforçons nos moyens militaires dans la zone ainsi que nos (services de) renseignements sur place», a indiqué cette source.

Une opération des forces spéciales françaises

La libération de Sjaak Rijke a été annoncée dans la matinée du lundi 6 avril par le ministère français de la Défense. Selon son communiqué, «l’otage néerlandais Sjaak Rijke, enlevé à Tombouctou le 25 novembre 2011», a été libéré lors «d’une action militaire conduite par les forces spéciales de l’armée française. Cette action de combat a permis la capture de plusieurs individus. M. Rijke a été évacué et mis en sécurité à Tessalit (…) il est sain et sauf.»

En déplacement à Izieu, dans le centre de la France, le président François Hollande a confirmé cette libération. «Il y a quelques heures, les forces spéciales françaises ont pu porter une attaque contre un groupe terroriste et ont pu non seulement neutraliser ce groupe, mais obtenir la libération, sauver donc, un Néerlandais», a-t-il dit. «C’est une grande fierté pour les forces françaises», a salué le chef de l’État.

Des « moyens d’infiltration assez sophistiqués »

Intervenant lundi soir sur la radio française Europe 1, le général Grégoire de Saint-Quentin, chef du Commandement des opérations spéciales (COS), a raconté les grandes lignes de l’opération. Selon lui, elle a été « précédée d’une phase de renseignement : localiser le campement sur lequel l’otage était détenu a été extrêmement long. Une fois qu’on a eu une bonne vision de ce qui était sur zone, on a déclenché cette action. L’otage était détenu dans un endroit loin de tout, dans une zone désertique (…) Il faut rester discret jusqu’à l’approche ultime. Cela a nécessité des moyens d’infiltration assez sophistiqués pour amener l’équipe d’assaut au plus près ».

La vingtaine de membres des forces spéciales s’est approchée, sous couvert de la nuit, mais « dans les dernières dizaines de mètres une équipe de sentinelles des preneurs d’otages a ouvert le feu sur nous. Nous avons engagé une riposte et tout de suite l’otage a été libéré », a précisé le général de Saint-Quentin. « Ils ont tué deux preneurs d’otages, les deux autres se sont rendus et l’otage a été libéré. Tout ça s’est passé en quelques secondes ».

La fin de 1 224 jours de détention

Selon le général Grégoire de Saint-Quentin, Sjaak Rijke est « en bonne santé, mentale et physique. Il a réussi à garder le cap malgré 1 224 jours de détention, dans cet univers minéral dans lequel il n’y a pas un bruit ». Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Bert Koenders, a de son côté indiqué que l’ancien otage, un conducteur de train en vacances au Mali, recevait des « soins » et était entouré par des soldats néerlandais et du personnel de l’ambassade.

Le 25 novembre 2011, un groupe d’hommes armés avait fait irruption sur la terrasse d’un hôtel à Tombouctou et menacé un groupe d’Occidentaux. L’un d’eux, un Allemand, avait tenté de résister et été tué. Un autre, également allemand, était parvenu à se cacher. La femme de Sjaak Rijke, présente à l’hôtel, avait aussi réussi à échapper aux kidnappeurs. Le commando avait emmené son époux ainsi qu’un Sud-africain, Stephen Malcolm McGown, et un Suédois, Johan Gustafson, qui sont toujours aux mains de leurs ravisseurs.

En novembre 2014, Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) avait diffusé sur internet une vidéo sur laquelle Sjaak Rijke s’exprimait à l’occasion de son 1 000e  jour de détention. Il était accompagné sur ce film de Serge Lazarevic, otage français relâché peu après par Aqmi, en échange de la libération de quatre jihadistes emprisonnés au Mali.

Stephen Malcolm McGown et Johan Gustafson, les derniers otages d’Aqmi

Le Sud-africain Stephen Malcolm McGown et le Suédois Johan Gustafson, enlevés par Aqmi en même temps que Sjaak Rijke, sont toujours retenus en otages par le groupe jihadiste. « Nous savions de manière précise que les derniers otages étaient détenus par le terroriste touareg Abdelkrim Taleb, a déclaré une source sécuritaire malienne. L’opération s’est déroulée dans un secteur où plusieurs otages européens libérés dans le passé ont été détenus ».

L’otage sud-africain « n’était pas sur place, car il avait été déplacé depuis au moins 48 heures », a ajouté cette source. Une source militaire onusienne au Mali a par ailleurs estimé que l’otage suédois « est probablement détenu par un autre sous-groupe d’Aqmi ».

 

Source: Le Débat

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