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Toumani Sangaré : « Avec le succès de Taxi Tigui, on s’intéresse à nous à l’étranger »

Cofondateur de la maison de production BanKO, le réalisateur de Taxi Tigui travaille sur un film d’aventures et prépare une nouvelle série humoristique pour la rentrée.

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Né à Paris d’une mère française et d’un père malien, le réalisateur Toumani Sangaré s’est passionné très jeune pour l’audiovisuel. En 1995, alors qu’il n’avait que 15 ans, il cofonde le collectif Kourtrajmé (verlan de « court-métrage ») avec, entre autres, les réalisateurs Ladj Ly, Kim Chapiron et Romain Gavras, le photographe JR ou encore l’animateur Mouloud Achour. En 2000, il quitte Paris pour Bamako.

Avec le Français Nicolas Frébault, journaliste-reporter d’images et producteur, il y fonde le collectif Kourtrajmé Africa, ainsi qu’une société de production : BanKO. Ensemble, ils produisent et réalisent des publicités (notamment le premier spot publicitaire de l’opérateur Malitel, pour la CAN 2002), des clips vidéo (pour Salif Keïta, Mokobé et le groupe de rap 113) et des documentaires. À bientôt 36 ans, après le succès de la série télévisée Taxi Tigui, le réalisateur dévoile ses nouveaux projets.

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Toumani Sangaré : Fils d’une mère originaire de Bernay, près d’Évreux, en Normandie, et d’un père malien, j’ai grandi dans le 11e arrondissement de Paris. Je suis 100 % français et 100 % malien : ma famille m’a élevé comme ça et je suis à l’aise dans mes deux pays. J’ai fait mes premières armes dans la vidéo quand j’étais au lycée, en travaillant pour des télévisions locales. À 17 ans, j’étais cadreur-monteur pour Canal Web [une agence spécialisée dans la conception de sites web].

Très tôt, mon père m’a transmis le virus du pays. On y passait de longs mois l’été. Et puis mon frère est allé faire ses études de médecine à Bamako… Ça a été le déclencheur. J’ai décidé de m’installer au Mali en 2000. Avec Nicolas Frébault, que j’avais rencontré lors d’une émission de radio, j’y ai depuis réalisé plusieurs clips pour les rappeurs Diata Sya, Tata Pound, Fanga Fing, ainsi qu’un documentaire sur la célèbre chanteuse Bako Dagnon. J’ai aussi réalisé un film pour la chaîne télévisée France Ô sur le rappeur franco-rwandais Gaël Faye.

Au Mali, je peux revisiter les genres, je me se sent libre.

Après le succès de Taxi Tigui, quels sont vos projets ?

Je travaille sur un long-métrage, Nogochi, qui veut dire « race humaine ». Un film d’aventures qui raconte l’histoire d’un jeune Noir affranchi, Sibiri, recueilli par des chasseurs Donso, au XIXe siècle. Il doit affronter un colon mercenaire à la recherche d’un trésor.

Avec mon épouse, Emma, et mon associé, Nicolas Frébault, nous sommes par ailleurs en train de plancher sur de nouveaux contenus pour la télévision malienne, voire ouest-africaine. On travaille notamment sur une émission de santé, ainsi que sur une nouvelle série pour la rentrée, Bissi Malah, qui racontera les aventures, humoristiques, d’un « gaou », un gars du village accueilli dans sa famille à Bamako.

Est-ce plus stimulant de travailler à Bamako qu’à Paris ?

L’univers artistique malien a été longtemps mal ou peu exploité, mais il est vraiment riche et très diversifié. Au Mali, je peux revisiter les genres. On se sent libre. Et je suis sûr que grâce à cette créativité ambiante on peut même créer un genre nouveau, proprement malien. La seule difficulté est qu’il faut convaincre les gens, « labourer » le terrain en permanence.

C’est usant ! Mais les retours que nous avons eus sur le succès de Taxi Tigui et le fait qu’on ait pu entièrement financer la série au Mali me laissent croire qu’il se passe quelque chose. Les chaînes étrangères commencent à s’intéresser à nous et à nous suivre, car ici les coûts de production sont très peu élevés et il y a du potentiel.

 

Source: jeuneafrique

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