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Tombouctou n’oubliera jamais

Tombouctou, depuis le 11ème siècle, concentre les lieux sacrés de l’islam du Mali. Ses trois grandes mosquées et ses mausolées sont les symboles de l’âge d’or de la ville au 16ème siècle. Ces monuments, dans lesquels sont préservés les manuscrits de Tombouctou écrits par des savants de l’ancien empire du Mali, sont le témoignage au monde entier de notre culture.

Lors de la mise à sac de Tombouctou en avril 2012, les terroristes d’Ansar-Dine ont instauré une brigade islamique des mœurs et ont fait la chasse aux actes qui contrarient leur esprit borné. Aux yeux de ces extrémistes radicaux, les mausolées de Tombouctou en étaient le symbole. Devant une population désemparée et non-armée, Ansar-Dine n’a eu aucun scrupule à détruire une partie des lieux sacrés, patrimoine de notre histoire.

Après avoir repoussé de nos terres les terroristes d’Ansar-Dine, notre Mali bien aimé, aidé par la communauté internationale, a réagi et a su reprendre son destin en main.

Le Mali a, d’abord, entrepris la reconstruction des monuments. Notre savoir-faire architectural traditionnel a permis de restaurer le site en un temps record. L’année 2016 a été celle de la résurrection de notre patrimoine et de notre histoire. Les artisans de la région de Tombouctou ont réussi l’exploit de remettre de la fierté dans nos cœurs.

Sur le plan de la justice, le Mali a traduit l’ancien rebelle islamiste et touareg Amad al-Faqi al-Mahdi devant la cour pénale internationale. En tant que chef de la brigade islamique des mœurs il avait ordonné et participé aux attaques contre les mausolées sous les ordres du cadi Houka Houka.

Ce criminel a été condamné en août 2017 à 9 ans de prison et 1,7 milliards de francs CFA de réparation pour avoir dirigé les attaques contre la porte de la mosquée Sidi Yahia et contre neuf des mausolées de Tombouctou. Qualifiée de crime de guerre, la destruction de notre héritage culturel a affecté les habitants et la communauté de Tombouctou mais également l’ensemble des Maliens avec une résonnance mondiale. Le chef de la police islamique, Aliou Mahamar Touré, lui a reçu 10 ans de prison par la justice malienne.

Aujourd’hui, la menace de pillage de notre histoire pèse encore sur Tombouctou, ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Talha Al Libi, membre d’Al Furqan, et ses bandits du JNIM rôdent dans la région. Ils veulent à nouveau soumettre la ville à leurs exactions et leur propagande en mettant à mal notre culture.

A l’image de la restauration de nos lieux sacrés de l’islam au Mali, la population a décidé de se redresser et de lutter contre la destruction de leur liberté. Le festival « du vivre ensemble pour la paix et la réconciliation » du 10 au 12 février 2018 est l’illustration du réveil de la population contre l’oppression et les trafics de Talha Al Libi. Tombouctou ne laissera pas détruire son patrimoine par les bandits terroristes mais leur fera payer leurs crimes de guerre.

 

Ismaïla DIARRA @idiarra661

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