Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mohamed Ag Erlaf, accompagné d’une forte délégation de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), a effectué un bref séjour dans la Cité des 333 saints le 20 août 2019. La délégation a tenu dans la salle de conférence de l’Institut des hautes études et de recherches islamiques Ahmed Baba (IHERI-AB), une rencontre avec les opérateurs économiques autour des problèmes relatifs à l’exercice de la profession.
En prenant la parole, le président de la Chambre régionale de commerce et d’industrie de Tombouctou, Papa Khane Faye, a évoqué les problèmes du commerce dans la région.
Il fera savoir que l’insécurité résiduelle a créé une nouvelle race de bandits qui sèment impunément la terreur dans nos villes et campagnes et sur les routes avec son cortège d’enlèvements de commerçants et de véhicules. Il a aussi parlé des attaques et pillages des camions de marchandises en provenance de Bamako, des braquages des véhicules de transport en commun. «Les coupeurs de route ont adopté une nouvelle stratégie qui consiste à envoyer des messages à leurs cibles en les intimidant de payer une rançon sous peine d’être enlevés ou tués», a dit Papa Khane Faye. Il a aussi plaidé en faveur des commerçants victimes de l’incendie du marché de Yobou-tawo en 2018 et a émis le vœu de voir ces derniers pris en charge dans le cadre du Projet de formalisation des acteurs du commerce de détail (PROFAC).
Le ministre Ag Erlaf a fait remarquer que sa présence à Tombouctou est une expression de la solidarité et de la compassion des autorités du Mali en l’occurrence le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, le Premier ministre et tous les membres du gouvernement à l’endroit des victimes de l’incendie survenu dans la ville. En plus du banditisme, le ministre Ag Erlaf a touché du doigt l’enclavement des Régions de Gao et Tombouctou qui ne rend pas facile l’exercice du commerce. «Le président de la CCIM et moi avons été mandatés par le président de la République pour apporter un appui symbolique de 13 millions de Fcfa de la part du gouvernement et 5 millions de la CCIM», a annoncé Mohamed Ag Erlaf. «Nous sommes là aussi pour donner le temps au gouverneur d’organiser des rencontres et réfléchir afin de faire le diagnostic et trouver des plans de riposte pour endiguer les incendies qui ravagent de plus en plus les marchés», a-t-il ajouté.
Par rapport au PROFAC, le ministre a fait comprendre aux commerçants que ce projet a remplacé un autre qui appuyait les commerçants détaillants. Une commission, a-t-il dit, a été mise sur pied pour étudier et capitaliser les imperfections et les acquis de l’ancien projet afin que le nouveau puisse servir le maximum de commerçants. Une vendeuse de condiments, victime de l’incendie du marché de Yobou-tawo, s’est dite comblée des annonces faites par le ministre. Pour elle, cela dénote de l’importance que nos gouvernants accordent aux populations. Après cette rencontre, Mohamed Ag Erlaf et sa délégation ont visité le chantier des locaux de la Chambre régionale de commerce et d’industrie qui est au stade de finition. Le président de la CCIM, Youssouf Bathily, a mis à profit sa présence pour rencontrer les commerçants dans un hôtel de la ville. Cette rencontre a été l’occasion de parler des problèmes dans la région, des actions en cours et celles à venir de la CCIM.
Le séjour de la déléagtion a été aussi marquée par une visite de courtoisie aux notabilités réunies chez l’imam de la grande mosquée de Djingarey-ber, où des prières et des bénédictions ont été faites afin que le pays retrouve la paix tant souhaitée.
Moulaye SAYAH
AMAP-Tombouctou