La cérémonie de dissémination du Programme de coopération Mali-UNICEF 2015- 2019 dans lequel la contribution du fonds onusien pour la mise en œuvre est estimée à environ 180 milliards FCFA sur 5 ans, s’est déroulée mercredi, à Tombouctou.

Dans son discours, le représentant de l’UNICEF au Mali, Fran Equiza, à la tête d’une délégation, a fait remarquer que le nouveau programme 2015-2019 est focalisé sur toutes les régions du Mali mais selon les priorités liées aux réalités du terrain. Ainsi, dans les régions de Tombouctou, Kidal et Gao, l’accent sera mis sur l’accès aux services sociaux de base et la gestion de des effets de la crise.

De façon plus spécifique, les interventions se dérouleront pour la restauration de l’Etat, la cohésion sociale, la consolidation de la paix et la transition humanitaire. Selon le responsable onusien « l’enfant étant au centre du programme, nous devons agir pour son développement dans toutes ces dimensions ». Et d’ajouter que les indicateurs renseignent que sur 407.065 enfants de 0 à 17 ans, 102.463 sont identifiés comme « absolument pauvres et soufrant d’au moins trois privations dans la Région de Tombouctou».

Pour lui, la difficulté se trouve, en grande partie, au niveau de l’offre se traduisant par les problèmes d’accès aux services de base tels la santé, l’école, l’eau potable. A toutes ces difficultés, il  faut ajouter les ruptures d’intrants, l’insuffisance de personnel qualifié enseignants, d’agents de santé et autres spécialistes de la protection de l’enfant.

Sur un tout autre plan, le représentant de l’UNICEF au Mali a souligné l’insuffisance de coordination et de gestion au niveau des organes de gouvernance, le mode de vie nomade des populations et l’insécurité résiduelle. Fran Equiza s’est dit convaincu qu’« ensemble, unis dans l’action, nous pourrons améliorer de façon significative les indicateurs sociaux de base de la Région de Tombouctou, pour le plus grand bien des enfants et de la communauté, et partant du pays ».

Le gouverneur de la Région de Tombouctou, Adama Kansaye a affirmé que la Région adhère pleinement à toutes les propositions d’amélioration du cadre de vie et de bien-être des populations. Il  s’est fait le porte-parole des populations qui « expriment leur enthousiasme à voir la mise en œuvre des actions pertinentes de développement inscrites dans ce programme 2015-2019, dans le but de réduire la pauvreté et atteindre des objectifs du cadre de la relance économique et du développement durable, afin de contribuer à l’épanouissement des enfants et des femmes qui demeurent les couches les plus vulnérables de la société ».

Après ces interventions, le chef du bureau de zone de Tombouctou, Almahady Haidara, et  le directeur régional de la statistique, de l’informatique de l’aménagement et du plan ont présenté deux communications. La première sur l’état des lieux de la situation des enfants dans la région, en deçà de la moyenne nationale, notamment dans les domaines de la nutrition des enfants de moins de cinq ans, de la santé, de l’éducation, de l’eau et de l’assainissement, de la protection de l’enfant.

La seconde communication a porté sur la création du bureau de zone de Tombouctou sa présentation, sa couverture géographique, ses missions, ses avantages et ses défis. Almahady Haidara  a dit  que  dans la stratégie de déploiement de l’UNICEF, le focus est mis sur l’éducation dans la Région, donc le retour de tous les enfants à l’école.

Il a révélé que 51% des 200 000 enfants, qui sont restés au Nord, avaient perdu l’accès à l’éducation en 2012. Après le lancement de Back to School (BTS) en octobre 2013, de nombreuses écoles restent encore fermées, privant de facto 87021 enfants de leur droit à l’éducation. « Les besoins sont urgents pour l’éducation en infrastructures scolaires, kits scolaires, matériels pédagogiques, équipements, formations des enseignants »,  a dit M. Haidara.

Dans la note de synthèse  du programme de coopération Mali-UNICEF 2015-2019, il ressort qu’environ 2,5 millions d’enfants vivent avec moins de 1,25 dollar par jour et souffrent d’au moins trois privations dans les domaines de la santé, de la nutrition, de l’eau et de l’assainissement, de l’éducation ou de la protection. La moitié de ces enfants vivent dans les Régions de Mopti et Sikasso.

Dans les Régions du nord (Gao, Tombouctou et Kidal) qui abritent près de 15 % de la population, « le poids relatif des privations est encore plus important et traduit une faible couverture ainsi que d’importantes disparités de couverture en services sociaux de base ».

Le programme 2015-2019 de l’UNICEF comprend sept composantes sectorielles : la santé, la nutrition, l’éducation de base de qualité et équité, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, la protection des enfants, la politique et inclusion sociale. Il vise la réduction des disparités qui constituent un frein à l’accès des populations aux services sociaux de base, notamment les communautés rurales les plus désavantagées.

M. SAYA
Amap-Tomboctou

Source : L ‘Essor