À Tombouctou, les populations ont organisé une marche, le lundi 20 Mai, pour demander leur participation au Comité de suivi de l’accord(CSA), l’instance en charge du suivi de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, signée il y a quatre ans entre le gouvernement malien et les groupes armées.
« Nous avons constaté que des décisions sont prises en notre nom sans que nous n’en sachions rien, déplore Baba Moulaye, membre du forum des organisations de la société civile des régions de Tombouctou et Tadoudeni. Nous ne pouvons pas nous reconnaitre dans ces décisions qui ne prennent pas en compte nos aspirations légitimes. »
A l’issue de la marche, une déclaration a été remise aux autorités régionales. Les manifestants expliquent vouloir « attirer l’attention du gouvernement et interpeler la communauté internationale sur les dysfonctionnements de la mise en œuvre de l’Accord. »
Pour Toure Fadimata Tandina de la coordination des associations et ONG féminines, la marche est une occasion pour décrier une injustice faite aux femmes : « Les organes de mise en œuvre de l’Accord ont exclu les femmes. » À titre d’exemple, elle cite le CSA où ne siège aucune femme. Idem pour « les autorités intérimaires des cercles et des régions », ajoute-t-elle.
Dans les régions de Tombouctou et Taoudéni, les attentes des citoyens sont grandes vis-à-vis du processus de paix, qui connait des avancées malgré le contexte difficile. Les opérations de DDR –intégrations accélérés ont permis de récupérer une quantité importante d’armes et de contribuer à amoindrir l’insécurité.
Karim Traoré, Tombouctou