Jeudi 29 et vendredi 30 août derniers, le ministre chargé des Réformes institutionnelles et des Relations avec la société civile, Amadou Thiam était face aux forces vives des régions de Tombouctou et Taoudéni.
Sortis en masse, les membres de la société civile ont porté à la connaissance du ministre les préoccupations de la région. Ici, l’insécurité est une préoccupation première dans la mesure où elle empêche les populations de se rendre d’un village à un autre et perturbe la tenue des foires hebdomadaires.
“L’insécurité est récurrente à tel point que les véhicules du gouverneur et du maire ne sont pas épargnés”, a témoigné Alou Touré, membre de la CSTM. Avant lui, le président de la société de la région, Hamza Maïga a tenu à préciser les contours de la rencontre d’information qui est une première. “Nous sommes heureux de la présence du ministre dans la région. C’est une opportunité, pour nous, de remercier le ministre pour ce qu’il est en train de faire au niveau du pays par rapport à la société civile”, a déclaré M. Maïga.
D’autres intervenants ont montré l’impact de la crise sur les activités des populations et surtout les grandes attentes de celles-ci par rapport aux questions de développement.
“Stabiliser le pays“
Très réceptif aux doléances de la société civile locale, le ministre Thiam dira qu’il est venu partager avec les populations la vision du président de la République. En effet, il a d’abord expliqué l’accord politique de gouvernance qui a permis la composition du gouvernement. Et au ministre de rappeler que la société civile a joué un rôle très important pour l’avènement de cet accord.
“L’accord politique de gouvernance a pour principal objet de faire en sorte que nous sortions de cette situation de crise institutionnelle multidimensionnelle que nous connaissons aujourd’hui. Pour ce faire, le dialogue national inclusif est à l’ordre du jour pour faire en sorte qu’on ait une feuille de route nous permettant de mettre en œuvre les réformes institutionnelles politiques capables de stabiliser le pays et aller vers un progrès économique. Mon département a en charge de porter toutes ces réformes politiques et institutionnelles. Ce dialogue politique permettra de poser les jalons de toutes ces réformes. A commencer par les réformes institutionnelles d’ordre électoral, il y a aussi la question de redécoupage territorial”, a laissé entendre le ministre.
Sursaut patriotique
Optimiste, M. Thiam fera remarquer que toutes ces questions seront traitées lors du dialogue politique et compte sur la mobilisation de la société civile. “Aujourd’hui, ce n’est plus un secret pour personne que la situation sécuritaire du pays a atteint une proportion inquiétante. Dans un pays où plus de 100 personnes se font tuer de façon froide en une seule journée et maintes fois, il est important qu’il y ait le sursaut patriotique et que l’unité nationale soit au cœur de toute action que nous menons. Et plus que jamais, nous devons tous nous lever pour que le Mali puisse se relever et cela définitivement”, a-t-il plaidé.
La question de la révision de la Constitution a été évoquée avec la société civile de Tombouctou. “Aujourd’hui, à travers le dialogue, le triumvirat qui a été mis en place par le président de la République, composé d’éminentes personnalités, a pour objectifs, dans le cadre du dialogue national inclusif, de faire en sorte qu’on trouve une entente sur la Loi fondamentale. Cela veut dire que la question de la révision constitutionnelle sera débattue par toutes les Maliennes et tous les Maliens. Ce sera à nous de décider quelle Constitution pour le Mali”, a lancé le ministre.
Créer un cadre avec les OSC
Sur place, il a annoncé la tenue du 7 au 8 septembre prochains à Bamako d’un atelier préparatoire pour le dialogue. “Il faut ratisser large, c’est pourquoi, nous faisons en sorte que beaucoup de gens puissent participer à cet atelier pour poser les jalons du dialogue politique qui est en cours. C’est de faire en sorte que vous ne soyez pas surpris par ces concertations”, a annoncé le ministre chargé des Réformes.
Selon le ministre Amadou Thiam, “au-delà de la réforme constitutionnelle, l’autre réforme qui va être menée concerne le secteur de l’administration publique. Il s’agit de faire en sorte que l’administration soit performante et au service des usagers. Nous faisons en sorte que la gestion soit axée sur le résultat. Il y a aussi ce qu’on appelle le code de déontologie de l’administration publique que nous allons adopter dans les jours à venir et le monitoring de suivi pour permettre que le résultat soit atteint”.