L’attaque iranienne contre une base abritant des militaires US en Irak début janvier a engendré 109 blessés, soit 45 de plus qu’annoncé fin janvier, selon un nouveau bilan du Pentagone cité par l’AFP.
Le décompte qui n’en finit pas en dit long sur l’ampleur des représailles déclenchées par Téhéran après l’assassinat du général Qassem Soleimani près de l’aéroport de Bagdad.
La salve de missiles qui a ciblé une base abritant des militaires américains en Irak début janvier, Ain Al-Assad en l’occurrence, a fait 109 blessés américains, soit 45 de plus qu’annoncé fin janvier, relate l’AFP. Sur les 109 militaires qui souffrent de «commotion cérébrale légère», 76, soit près de 70% d’entre eux, ont réintégré leurs unités, a précisé le ministère américain de la Défense dans un communiqué publié lundi.
Parmi les autres, 27 ont été évacués vers un hôpital militaire américain en Allemagne pour des examens plus approfondis, soit 6 de plus que fin janvier.
21 d’entre eux ont été rapatriés aux États-Unis, 5 sont encore examinés et un a repris du service en Irak.
En outre, sept militaires sont «en cours d’évacuation vers l’Allemagne», selon le communiqué.
Téhéran avait lancé dans la nuit du 7 au 8 janvier des missiles contre deux bases abritant une partie du contingent US stationné en Irak.
Après l’attaque, Donald Trump avait affirmé qu’aucun américain n’avait été blessé. Interrogé lors des premières annonces de commotions cérébrales le mois dernier, le Président américain, qui cherche à éviter toute escalade militaire avec l’Iran, en avait de nouveau minimisé l’ampleur.
«J’ai entendu dire qu’ils avaient mal à la tête», avait-il relevé. «Je ne considère pas ça comme des blessures graves».
Ses opposants démocrates l’avaient alors accusé d’avoir menti et manqué de respect aux soldats blessés.
«Nous sommes reconnaissants des efforts de notre personnel médical qui a travaillé dur pour apporter les soins appropriés à nos militaires, ce qui a permis à 70% d’entre eux de reprendre du service», a noté une porte-parole du Pentagone, Alyssa Farah, citée dans le communiqué.
«Nous devons continuer à assurer leur santé physique et mentale», a-t-elle ajouté.
Dans la nuit du 7 au 8 janvier, le Corps des Gardiens de la révolution a tiré des missiles sur la base aérienne américaine d’Ain al-Asad, dans l’ouest de l’Irak, et sur un autre site militaire américain au Kurdistan irakien.
L’attaque menée en réponse à l’assassinat par les États-Unis du général Qassem Soleimani le 3 janvier à Bagdad, a surpris les Américains dont les moyens de détection avaient été «aveuglés» par les contre-mesures iraniennes.
La base d’al-Asad est l’une des plus grandes et plus anciennes bases militaires en Irak à accueillir des troupes US.
Les mises à jour répétées ont provoqué l’indignation de certains anciens combattants et sénateurs.
«Le nombre ne cesse d’augmenter, a déclaré lundi sur Twitter Paul Rieckhoff, le fondateur de Vétérans Américains d’Irak et d’Afghanistan. Il est temps que le Congrès demande une enquête complète. Le public et nos familles de militaires ont le droit de connaître la vérité.»
Frank Luntz, un stratège républicain de longue date, a déclaré sur Twitter lundi qu’une lésion cérébrale traumatique «peut avoir des effets débilitants à vie».
«Nous ne devrions pas cacher les blessures de nos anciens combattants juste pour prétendre que nous sommes invincibles», a-t-il déclaré.
Les lésions cérébrales traumatiques peuvent résulter des puissants changements de pression atmosphérique qui accompagnent une explosion comme celle d’une ogive de missile. Ce n’est qu’au cours des dernières années que le Pentagone a fait un effort considérable pour comprendre ces blessures.
Le secrétaire à la Défense, Mark T. Esper, a déclaré lors d’une conférence de presse en janvier que le Pentagone prenait ce type de blessures «très au sérieux». Mais la Maison Blanche n’a pas immédiatement répondu aux questions lundi après-midi.
Du coté iranien, Amir Ali Hajizadeh, Commandant des forces aérospatiales des Gardiens de la Révolution Islamique, a ironisé le 7 février en annonçant que «les forces américaines finiront par annoncer qu’un certain nombre de leurs soldats est mort suite à de légères lésions cérébrales».