« Je crois savoir que c’est un processus qui est préparé de long date, je ne l’accroche pas systématiquement aux questions politiques internes actuelles au Mali », a indiqué Tiéman Hubert Coulibaly.
Tout manifestant sa volonté de ne pas commenter cette décision du chef d’État français, Emmanuel Macron, l’ancien ministre des Affaires Étrangères a ajouté qu’il « était question depuis un moment d’une évolution sur le format de la force Barkhane. Je pense que c’est cela qui est en cours » a-t-il indiqué.
D’ailleurs, il s’est réjoui du succès du pays « ami » sur le terrain avec l’arrestation ressente d’un des cadres de l’EIGS, Dadi Ould Chouaïb, plus connu sous le nom de Abou Dardar.
« Ça veut dire que le travail des forces continue sur le terrain » a-t-il indiqué. L’arrestation le 11 juin dernier de Dadi Ould Chouaïb lors d’une opération conjointe de la Force Barkhane et des Forces armées nigériennes, dans le Liptako malo-nigérien, peut être considérée comme une victoire dans la lutte contre le terrorisme au Mali, surtout que la libération de ce dernier comme monnaie d’échange, au moment de la libération du feu Soumaila Cissé et de Sophie Pétrone était mal accueilli par bon nombre de gens.
Le président Emmanuel Macron justifie cette décision à travers sa volonté de ne pas négocier avec les terroristes à l’instar du gouvernement malien.
Cela surtout que le journaliste français Olivier Dubois, enlevé depuis 2 mois à Gao, reste toujours retenu en otage d’un groupe terroriste affilié à IDA.
Tiéman Hubert Coulibaly estime que la lutte contre le terrorisme comporte plusieurs postures, notamment militaire qui consiste à traiter les menaces selon les opportunités qui se présentent, la posture de déradicalisation qui consiste à obtenir le décrochage de certains éléments importants des dispositifs terroristes par des moyens divers et variés et une action qui va en direction des populations pour leur permettre d’avoir une posture psychologique refusant le terrorisme.
Selon lui, l’hypothèse du dialogue avec les djihadistes entre dans l’une de ces postures. « Aujourd’hui au Mali, nous avons eu plusieurs séquences, notamment le dialogue inclusif qui avait prescrit de tenter de dialoguer avec certains éléments. Il y a des Maliens qui sont dans ces organisations. Entre maliens, nous devons pouvoir trouver le moyen d’obtenir que la paix s’installe entre malien. Que ceux qui sont maliens et qui sont terroristes renoncent à ce mode violent d’expression politique » a-t-il indiqué en mettant l’accent sur le fait que la république ne doit pas payer le prix fort. « On peut pas parler d’affaire d’africains concernant le terrorisme aujourd’hui. Ça concerne le monde entier » a-t-il indiqué en réponse aux propos du président français.
Concernant le deuxième coup-d’Etat en moins d’une année au Mali. L’ancien ministre des Affaires Etrangères a rappelé que le Mali est dans cette instabilité depuis très longtemps « il est clair que nous n’avons pas réussi notre construction démocratique » a-t-il précisé en ajoutant que « c’est ce travail qui attend les Maliens. Il faut l’aborder sereinement en regardant nos problèmes dans les yeux. Nous ne pouvons pas continuer à nous cacher la face. Nous avons un problème dans la construction démocratique de notre pays. Nous ne pouvons pas continuer à assister à ce cycle de prise de pouvoir par la force ».
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS