L’année 2012 restera encore et toujours gravée dans la mémoire des Maliens qui au petit soir d’une journée bouleversante apprenaient la nouvelle d’une attaque armée contre des militaires loyalistes à Aguel hoc. Le massacre humain !

En effet, selon certains observateurs, le mode opératoire de l’assassinat des soldats s’apparentait à celui des terroristes. Ont-ils eu raison ? D’autres n’avaient-ils pas prévenu de la présence des hommes aux longues barbes dans le sable bouillant des villes du Nord ? Le temps seul bon témoin de nos actes, vient ainsi de donner raison à ces différents observateurs.

Aujourd’hui, l’armée malienne est en guerre contre un ennemi à double casques et apparences. Au plan national le premier casque avec des revendications lointaines s’appellerait Mouvement pour la Libération de l’Azawad qui par la suite fusionnera avec d’autres bandes d’opportunistes pour la création de la  Coordination des Mouvements de l’Azawad.

Parlant du second casque, pourtant piloté par la même confrérie du premier, il s’agit bien du Terrorisme. Vous dites terrorisme ? Alors contre lequel des deux groupes notre armée lutte depuis 2013 ? Les deux ? En tout cas, tout semble bien l’indiquer pour la simple raison que la rébellion a des ramifications au sein des terroristes avec lesquels les accointances et cohabitations ne sont plus à démontrer.

Pour preuve, le Forum de Kidal s’est déroulé dans la tranquillité dans une zone où pullulent terroristes et narcotrafiquants. Sont tous des amis et alliés ? Les responsables des différents groupes sont tous des frères issus des différentes peuplades du nord. Ils se connaissent mais n’ont peut-être pas les mêmes ambitions ; Certainement…. !

Alors en considération de ces aspects et au regard du jeu trouble d’un ennemi à double casques l’armée malienne reste dans une grande confusion souvent occasionnée par les diktats des autorités politiques. La semaine dernière, un élément du groupe terroriste Ansar-dine, Iyad Agali, Souleymane Keïta, l’émir du sud a été rattrapé dans sa fuite par les forces spéciales de sécurité. Certes une nouvelle motivante pour les nombreuses victimes, mais la question qui taraude les esprits est de savoir où se trouve, le chef terroriste Iyad Agali ?

En tout cas, de sources concordantes, il ressort que l’homme serait paisiblement dans son fief de Kidal sous la protection de certains membres de la CMA avec qui, il pactise dans le trafic de produits de contrebande. « La ville de Kidal et environs se trouvent sous le contrôle de Iyad et ses éléments composés d’Algériens, Libyens et même des Syriens. Aussi cet homme a le soutien de tous les autres groupes terroristes de la zone.

Toute chose qui contraint les membres de la Cma à négocier auprès de certaines chancelleries l’abandon des charges contre Iyad», nous confiera un diplomate dont nous taisons volontairement l’anonymat du moins pour le moment. Alors l’obtention de l’abandon de ce qui lui est reproché (une tâche pas du tout aisée), Iyad en faiseur de lois, adresse des invitations à certains djihadistes parmi lesquels, on note la présence de Syriens, Libyens, Algériens et autres dont les nationalités restent confuses.

A cette situation accablante, le peuple souverain du Mali en quête de valeurs de reconstruire est inspiré d’un sentiment mélangé au regard des rapports non voilés entre certaines autorités en charge de la question et les rebelles du nord qui sont dans l’opulence. Terminons pour dire que, cette guerre dont les raisons sont aussi lointaines que profondes ne prendra fin que lorsque l’armée loyaliste comprendra qu’elle est face à un ennemi dont le titre et l’appellation changent selon l’endroit et le mode opératoire.

Serge Lath

Source: L’Aube