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TERMES DE REFERENCE: Etude CAP de MGF et diagnostique de son impact sur la vie des femmes

Association CooperAccio ONG espagnole

Bamako, Julio 2016

Contexte et Justification

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dans de nombreux pays du monde, des millions de femmes et de filles subissent l’excision. Selon Afrique Magazine[1], au moins vingt-huit (28) pays africains sont concernés par l’excision et plus de cent vingt millions (120 000 000) de femmes et de fillettes sont victimes de cette pratique pour le seul continent africain, ce qui correspond environ au tiers de sa population féminine[2].

 

Le Mali, pays d’ancienne civilisation, n’est pas en marge de cette pratique. Ainsi, il demeure  un des pays où des pratiques ancestrales nuisibles à la santé fille et de la femme sont monnaies courantes. Parmi ces pratiques, les Mutilations Génitales Féminines (MGF) encore dont l’excision constituent  l’une des plus graves atteintes à l’intégrité et à la santé de la fille et de la femme. A cause de son ampleur et de ses conséquences irréversibles sur la fille et la femme, cette pratique est considérée comme un problème de santé publique. Par conséquent, il est un devoir pour les pouvoirs publics d’user de tous les moyens mis à leur disposition pour éviter que les filles et femmes soient toujours soumises aux nombreuses traditions néfastes à la santé.

 

C’est surtout sous la troisième république que la lutte contre la pratique de l’excision s’est intensifiée avec la création et l’implication de multiples associations et ONG dans le processus de lutte contre l’excision au Mali. Les actions combinées des associations et ONG ainsi que celles des services techniques et des partenaires techniques et financiers ont conduit à la création du Comité National d’Action pour l’Eradication des Pratiques Néfastes à la santé (CNAEPN) en 1996 sous l’égide du Commissariat à la Promotion de la Femme. Avec la création du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille (MPFEF) en 1997, un nouveau comité dénommé Comité National d’Action pour l’Abandon des Pratiques Néfastes à la santé (CNAPN) verra le jour en 1999.

Face à l’ampleur de la pratique de l’excision dans le pays et tenant compte des efforts consentis par les services techniques de l’état, les partenaires techniques et financiers et les organisations de la société civile que le gouvernement malien a pris l’initiative de mettre en place, après une large concertation, une structure nationale pour prendre en charge cette question. Cette structure, dénommée Programme National de Lutte contre la pratique de l’Excision a été créée par ordonnance N°02-053/P-RM du 04 juin 2002 dont la mission principale est la coordination, le suivi et l’évaluation de la politique et des stratégies de lutte contre l’excision.

C’est ainsi que deux plans d’action et un plan opérationnel ont été élaborés et mis en œuvre. L’évaluation du plan d’action 2004-2008, du plan opérationnel 2009 et du plan d’action 2010-2014, a enregistré des progrès dans la lutte contre  la pratique de l’excision. Cependant des efforts restent à faire pour réduire de façon significative la pratique.

Selon l’Enquête Démographique et de Santé Mali EDS-M III de 2001, la prévalence de la pratique est de 92%, taux qui prend en compte seulement les femmes en âge de procréer (15-49 ans). En 2006 selon la même enquête, la prévalence était de 85% dans la même tranche d’âge. Réalisée en 2012-2013 l’EDSM V sans les données des régions de Gao, Tombouctou, Kidal et trois cercles (Douentza, Youwarou, Tenenkou) de la région de Mopti, donne une prévalence de 91% toujours chez les femmes de 15-49 ans. Il faut toutefois signaler que ce taux enregistre une réduction dans les tranches d’âge de 0-4 ans (0-14 ans, 69%) entre les deux EDSM (2006 et 2012-2013).

En ce qui concerne la région de Kayes, le taux de prévalence est d’un 94% de femmes victimes de Mutilation Génitale et contrairement au reste du pays, la modalité la plus répandue est l’infibulation ou circoncision pharaonique laquelle consiste à enlever complètement les organes génitaux-sexuels et coller le vagin, ce qui comporte une souffrance plus sévère en posant en risque le futur développement personnel des femmes et même le décès.

Objectif Général

Développer une étude CAP (connaissances, attitudes et pratiques) sur la Mutilation Génitale Féminine dans la région de Kayes, concrètement dans les communautés ciblées  pour les projets de CooperAcció et ses partenaires dans le Cercles de Kayes et de Diema.

 

Objectifs  Spécifiques

  • Identifier et décrire les connaissances, les perceptions, les attitudes et les pratiques des communautés vivant à Kayes et Diéma sur la Mutilation Génitale Féminine.
  • Mesurer la prévalence de la pratique de la Mutilation Génitale Féminine dans les communes urbaine et rurale de Diéma et de Kayes.
  • Identifier et Analyser les discours pour la perpétuation des pratiques de la Mutilation Génitale Féminine dans la zone ciblée.
  • Expliciter les effets de la Mutilation Génitale Féminine sur les droits des femmes et des filles.
  • Identifier et décrire les processus de changement qui ont permis de modifier connaissances, perceptions, attitudes et pratiques par rapport à la MGF.

 

Lieu de l’étude : La région de Kayes et les communes urbaine et rurale de de Kayes et de Diéma. Concrètement, 5 communes du Cercle de Diema (minimum 30 villages) et 5 communes du Cercle de Kayes (minimum 30 villages)

 

Méthodologie de l’étude

 

L’étude CAP doit assurer l’utilisation de méthodologies et de contenus qui répondront aux réalités et contextes sociaux des zones ciblées. Il est demandé d’utiliser une méthodologie quantitative et qualitative qui permettra identifier et analyser les connaissances, attitudes et pratiques face à la MGF ainsi que faire le diagnostic de l’impact  sur les droits de femmes. Le travail devra compter d’une approche de genre et de diversités culturelles pour ce qu’il se devra assurer l’information séparé par sexe, groupes socioculturels et âge.

 

Les outils de travail à utiliser pour l’étude CAP seront les enquêtes, les interviews en profondeur, les “focus group” et d’autres outils participatifs pertinents pour le correct développement de l’étude.

 

Etant donné la complexité du sujet central de l’étude, il sera nécessaire de spécifier les stratégies correctes pour développer l’étude en profondeur et avec une information de qualité.

 

L’étude sera focalisée envers:

 

  • Femmes d’âges compris entre les 14 et 60 ans.
  • Hommes d’âges compris entre les 14 et 60 ans.
  • Professionnels de santé, responsables des OSC, PTF, leaders communautaires, des chefs de ménages, des femmes et religieux, Direction Promotion Féminine et les ONG etc.

 

Il sera priorisé le travail avec le groupes  Sarakolé, Bambara, Kasonké y Fuladu.

 

Résultats

A la fin de l’étude les consultants, présenteront un rapport final, un résumé exécutif (15 pages maximum) et un article (3 pages) pour sa diffusion.

Toute la documentation liée à l’étude (outils comme les enquêtes, entretiens, conclusions des focus groupes et autres) sera présenté en annexe au rapport final.

 

Durée/ Calendrier/ Chronogramme de l’étude

 

L’étude se déroulera du 26 septembre 2016 au 10 novembre 2016 (Travaux de cabinet, travaux sur terrain et Validation partenaires)

 

Profils Equipe consultant

 

L’étude sera menée par une équipe, constituée par femmes dont un homme minimum.

La personne ou les membres de l’équipe doivent avoir une expertise avérée en matière de recherche social et/ou anthropologique, ainsi que dans le genre, le développement et les droits des femmes. Les connaissances devront être démontrées.

 

Elle/s doit/doivent parler Bambara et avoir une bonne maîtrise du Français écrit et parlé.

La connaissance de la région et la maîtrise des langues locales parlées dans la zone (Sarakolé, Peuhl, Kasonké) sera un atout.

 

Propirieté intelectuelle et confidencialité

 

Toutes les données et rapports (brouillons inclus) sont propriété exclusive de CooperAcció et ses partenaires. Les données ne peuvent pas être reproduites partialement ou totalement sans la permission expresse et par écrit des organisations partenaires.

 

Toutes les données devront être anonymes, elles devront être codifiées pour prévenir la possible identification des personnes participantes dans la recherche, sauf celles des leaders et autorités.

 

Mission/Taches des consultants

 

Les équipes de consultants retenues, doivent élaborer de manière détaillée, un protocole pour cette étude qui donne une idée claire de la manière dont l’intervention est stratégiquement pensée et mise œuvre à des fins de permettre d’obtenir les livrables attendus. Cette étape est essentielle dans le travail.

 

Mode de payement

Le montant total de la consultation sera versé de la façon suivante :

‐          70% à la signature du contrat et proposition de la méthodologie

‐          30% à la livraison du rapport final, du résumé exécutif et de l’article

 

Présentation des offres

L’offre technique et financière doit être soumise avec votre CV (avec justification d’expériences similaires), proposition de plan de travail et offre financière  pour la réalisation de la formationau bureau de CooperAcció, mali@cooperaccio.org en copie à admin.mali@cooperaccio.org

Date limite de réception des offres : Le 29 aout  2016.

 

[1] Afrique Magasine, n° 163, avril 1999, p.50

[2] EDS III (2001)

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