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Tentative de coup d’Etat en Turquie: les forces gouvernementales ont repris le contrôle de la ville

La situation restait très confuse dans la nuit du vendredi 15 au samedi 16 juillet enTurquie. L’armée a annoncé dans la soirée, par le biais d’un communiqué, avoirpris le pouvoir dans le pays. Des affrontements et des manifestations sont en cours dans plusieurs grandes villes. Selon le procureur d’Ankara, 42 personnes ont trouvé la mort dans la capitale turque.

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Après plusieurs heures d’incertitude, l’avion du président Recep Tayyp Erdogan a finalement atterri à Istanbul, peu après 2 h 30 (heure de Paris). Il a été accueilli par une foule nombreuse à l’aéroport. Il a dénoncé « une trahison » menée depuis plusieurs heures par des soldats putschistes, qu’il a accusés d’être liés à son ennemi juré Fethullah Gülen, un imam exilé depuis des années aux Etats-Unis.

Peu avant 2 heures du matin, l’agence officielle Anatolie avait annoncé la reprise de la télévision publique par les pro-gouvernement et la fin du coup d’Etat.

La tentative de putsch a donné lieu à 130 interpellations, selon le premier ministre, qui a ordonné samedi à l’armée d’abattre les avions et les hélicoptères se trouvant aux mains des militaires putschistes.

Mais la situation n’est pas stabilisée pour autant. Selon l’agence, le Parlement turc, dans la capitale, a été bombardé, visiblement par voie aérienne. L’agence n’a pas fourni de précisions, mais des correspondants de l’AFP ont entendu une violente explosion suivie de rafales de tirs.

Des soldats putchistes ont également investi vers 2 h 40, le siège du groupe demédias Dogan à Istanbul, où est notamment installée la chaîne CNN Türk, interrompant les émissions.

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  • La revendication de l’armée, les minimisations de l’exécutif

Dans la soirée de vendredi, le premier ministre turc, Binali Yildirim, a fait état d’une tentative de coup d’Etat menée par un groupe au sein de l’armée. Peu de temps après, les forces militaires ont annoncé dans un communiqué publié sur le site Internet de l’état-major avoir pris le pouvoir pour « restaurer la liberté et la démocratie ». Dans son texte, elles assurent que les accords internationaux signés par le pays seront respectés et affirment retenir en otage le chef de l’état-major, Hulusi Akar.

Binali Yildirim a averti ceux impliqués dans cette action « illégale » qu’ils paieraient« le prix le plus élevé » :

« Un groupe de militaires agissant sans l’autorité de leurs supérieurs a commis une attaque illégale. Notre peuple doitsavoir que nous n’autoriserons aucune action antidémocratique. »

Un premier temps silencieux, le président Recep Tayyp Erdogan s’est exprimé quelques heures plus tard par téléphone sur la chaîne d’information CNN-Türk. Il a appellé les Turcs à descendre dans les rues pour résister à cette tentative de coup d’Etat, fruit à ses yeux du « soulèvement d’une minorité au sein de l’armée ». Et l’homme fort du pays de lancé :

« Je ne pense absolument pas que ces putschistes réussiront. »

« C’est un soulèvement dans lequel l’Etat parallèle a également une part », a-t-il affirmé, en référence au prédicateur Fetullah Gülen, son ancien allié devenu ennemi, en exil aux Etats-Unis. Dans la nuit, le mouvement de Fetullah Gülen a condamné « toute intervention armée dans les affaires intérieures de la Turquie ».

Selon une source contactée par Le Monde à Ankara, le palais présidentiel était cerné par les militaires insurgés. La présidence a de son côté précisé que M. Erdogan était en « lieu sûr ».

La chaîne publique turque de télévision a diffusé un communiqué signé du« Conseil de la paix dans le pays » faisant état de la proclamation de la loi martiale et d’un couvre-feu sur l’ensemble du territoire turc avant d’être reprise aux putschistes.

  • Affrontements à Ankara, de nombreuses personnes dans la rue

Pour l’heure, de nombreuses personnes semblent avoir répondu à l’appel du président Erdogan de descendre dans la rue. Des heurts étaient en cours entre ses partsians et des militaires devant les locaux du Parti de la jutsice et dudéveloppement (AKP), au pouvoir. Des des affrontements autour du siège des services de renseignement à Ankara ont également été rapportés.

A Istanbul, de grandes artères menant notamment à la place Taksim, dans le centre de la première métropole de Turquie, étaient bloquées par les forces de l’ordre et la présence policière était importante dans les rues. Plusieurs chars de l’armée ont été déployés autour du Parlement turc à Ankara, a rapporté l’agence de presse Dogan. Plusieurs violentes explosions ont été entendues dans la capitale turque, accompagnées de coups de feu dans le centre-ville, alors que des avions de chasse survolaient incessammment à basse altitude la ville.

L’aéroport international d’Istanbul était bloqué et les vols internationaux annulés. Selon les chaînes de télévision locales, les ponts sur le Bosphore ont été partiellement fermés dans le sens Asie-Europe. L’agence Reuters cite une source officielle turque qui a fait état du déploiement de soldats dans d’autres villes du pays, sans toutefois préciser lesquelles.

L’accès aux réseaux sociauxTwitterFacebook et YouTube a été suspendu, d’après le compte Twitter Turkey Blocks, spécialisé dans la censure en ligne.

  • Un contexte politique extrêmement tendu

Depuis fin juillet 2015, la guerre a repris dans le sud-est kurde du pays. L’armée s’est massivement impliquée dans le soutien aux forces de police dans les villes insurgées, passées sous le contrôle des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). En plus des affrontements dans ces zones, les grandes villes du pays ont été frappées par des attentats orchestrés par les rebelles kurdes contre les forces de sécurités.

D’autres attentats visant des cibles civiles ont été attribués à l’organisation Etat islamique dont le dernier en date est survenu à l’aéroport Atatürk à Istanbul le 28 juin provoquant la mort de 44 personnes.

La Turquie a également été confrontée à l’effondrement de sa politique régionale. Comptant parmi les principaux soutiens des rebelles syriens, elle est, cinq ans après le début du conflit, voisine d’une Syrie où Bachar Al-Assad est toujours au pouvoir et où des forces kurdes liées à ses ennemis du PKK contrôlent la plupart des régions du nord du pays, frontalières de la Turquie.

Recep Tayyip Erdogan, l’homme fort du pays depuis son accession au poste de premier ministre en 2003, a construit l’hégémonie de son parti, l’AKP sur le pouvoir politique et les institutions. Après avoir remporté les premières élections présidentielles au suffrage universel en 2014, il était sur la voie de formaliser son emprise en faisant prendre au pays la voie d’un régime présidentiel.

La domination de l’AKP a cependant été remise en cause par les résultats des élections législatives de juin 2015. L’impossibilité de former un gouvernement de coalition avait donné lieu à l’organisation d’un nouveau scrutin en novembre, qui donnait cette fois-ci à l’AKP la majorité nécessaire pour gouverner.

  • L’inquiètude à l’international

La Turquie est l’un des piliers de l’Alliance Atlantique (OTAN) et a ouvert des négociations pour adhérer à l’Union européenne. La tentative de coup d’Etat est suivie avec beaucoup d’attention au plan international. Le président américain,Barack Obama, a exhorté toutes les parties en Turquie à soutenir le gouvernement turc « démocratiquement élu » du président Recep Tayyip Erdogan.

« En contact constant avec la délégation de l’Union européenne à Anakara et Bruxelles depuis la Mongolie. Appel à la retenue et au respect des institutions démocratiques », a tweeté la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

Le gouvernement grec « suit la situation » chez son voisin avec « attention et sang-froid », a confié dans la soirée une source gouvernementale à Athènes à l’Agence France-Presse. Selon The Wall Street Journal, une réunion d’urgence de l’état-major est en cours. Les Etats-Unis, la Russie ou encore Israël se tiennent également informés des évolutions de la situation.

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