Après avoir annoncé, le dimanche dernier dans son adresse à la Nation, sa disponibilité pour le dialogue, le président de la République a souhaité rencontrer, le mardi 16 juin 2020 à 17 heures, les leaders du M5-RFP. Cette rencontre a été annulée, lundi, au cours d’une réunion du comité stratégique du mouvement qui trouve que seule la démission du Président IBK et de son régime est la solution aux maux du Mali. « Le comité stratégique du M5-RFP a tenu une réunion ce lundi au cours de laquelle les participants ont, à l’unanimité, décidé de ne pas aller à la rencontre d’IBK à Koulouba. (Ladite rencontre était prévue hier, mardi 16 juin 2020, à 17 heures) », a expliqué Dr Choguel Kokalla Maiga, un des leaders du mouvement contestataire. Les raisons évoquées pour soutenir ce refus de rencontrer le président de la République avant vendredi : risque de démobilisation des militants du M5-RFP pour le rassemblement prochain. « Les participants trouvent que s’ils partent à la rencontre le mardi, les proches du pouvoir vont prendre des images et donner d’autres interprétations afin de démobiliser les militants. Ils (les membres du comité stratégique du M5-RFP) disent qu’ils ne rencontreront pas IBK avant le vendredi, jour du second rassemblement », a rapporté Dr Choguel le président du MPR. Selon l’ancien patron de l’AMRTP, une délégation du M5-RFP a été également mise en place pour aller informer l’imam Mahmoud Dicko des raisons du refus de rencontrer IBK avant le vendredi.
Donc sauf décision de dernières minutes, le rassemblement du vendredi aura bel et bien lieu.
Aussi, faut-il préciser que le M5-RFP n’est pas prêt à négocier son objectif principal : la démission d’IBK et de tout son régime. « Nous ne refusons pas de négociation, mais s’il doit y avoir de négociation, elle doit porter sur les conditions de départ du Président IBK et de son régime », nous a confié Ibrahim Nientao, cadre de l’URD et membre du M5-RFP. Issa Kaou Djim va loin en promettant d’« arracher la démission à IBK » le vendredi prochain.
Il faut rappeler que lors d’une rencontre tenue au cabinet du chef de file de l’opposition le lundi dernier, le Front pour la sauvegarde de la Démocratie (FSD) a refusé la « solution politique » à la crise proposée par la Coalition Ensemble pour le Mali (EPM).
IBK pourrait-il échapper à cette pression ? Le futur nous le dira.
Boureima Guindo