Son dernier combat sur la Rod Laver Arena ne fut pas le plus mémorable. Lleyton Hewitt n’a pas conclu sa carrière de joueur de simple sur un morceau de bravoure. L’ancien no 1 mondial s’est incliné 6-2 6-4 6-4 au 2e tour de l’Open d’Australie devant un David Ferrer (no 8) impitoyable. Le Valencien était bien conscient de la symbolique de cette rencontre, les adieux du champion australien devant son public à l’occasion de sa vingtième participation à l’Open d’Australie, un tournoi qu’il n’a jamais gagné malgré une accession en finale en 2005.
Très entamé sur le plan physique, Lleyton Hewitt n’a fait que courir derrière son adversaire et le score. Il a toutefois eu le temps de traiter l’arbitre français Philippe Maria d’«idiot» pour rappeler qu’il fut longtemps un «bad boy». «Rusty» rêvait sans doute d’un match à couteaux tirés face à ce David Ferrer qu’il qualifie de «mur de briques».
Seulement, à bientôt 35 ans -il les aura le 24 février prochain-, le joueur d’Adelaïde a entamé depuis bien longtemps son capital sur le plan physique.
On rappellera qu’il a conquis son second titre du Grand Chelem en 2002 à Wimbledon. Le premier l’avait été en 2001 à New York face à Pete Sampras dans une finale qui restera comme le plus beau match de sa carrière. «Ce soir est un triste soir pour le tennis avec le dernier match d’un tel champion, lâchait David Ferrer pour bien résumer le sentiment du vestiaire. «C’est le seul joueur dont j’ai le maillot dans le petit musée que je consacre à mon sport».
«Il a été un grand champion, souligne pour sa part Stan Wawrinka. Un immense battant qui aime le jeu. Il a toujours été un exemple pour les jeunes.» A l’issue de son match contre Ferrer, les organisateurs de l’Open d’Australien ont montré sur l’écran du stade un film dans lequel Roger Federer, Rafael Nadal et Andy Murray rendent hommage au grand champion qu’il a été.
Lleyton Hewitt va désormais se consacrer au capitanat de l’équipe d’Australie de Coupe Davis. Une tâche qui s’apparente à un véritable défi quand vos deux meilleurs joueurs de simple se nomment Nick Kyrgios et Bernard Tomic… Mais l’Australien a toujours voué une très grande passion pour cette épreuve qu’il a remportée à deux reprises, en 1999 et en 2003. Avec le respect qu’il inspire, il saura trouver les mots pour inciter ses deux cadets à marcher droit. Plus jeune no 1 mondial de l’histoire, Lleyton Hewitt fut pendant longtemps le «cauchemar» de Roger Federer, lequel est né comme lui en 1981. Le Bâlois est passé devant à la faveur d’une victoire en huitième de finale de l’Open d’Australie 2004. Ce soir-là, le patron de la planète tennis avait changé de nom. Mais, ironie de l’histoire, Lleyton Hewitt aura enlevé leur dernier affrontement, il y a deux ans en finale du tournoi de Brisbane.
