Le lancement de la pose de la fibre optique longue de 6000 km devant relier les localités de Kribi au Cameroun et Fortaleza au Brésil, un projet qui est le premier système de câble sous-marin à fibre optique à connecter directement l’Afrique et l’Amérique du Sud.
Marlyse Abeng
La révolution numérique est en marche au Cameroun. Mardi le 22 mai 2018 à Kribi la cité balnéaire, le premier mètre du câble sous-marin à fibre optique a été posé par Minette Libom Li Likeng en charge des Postes et Télécommunications, au nom du premier ministre camerounais, en présence du le ministre équato-guinéen des Transports, des postes et des télécommunications, Eucario Bacale Angue. A en croire David Nkoto Emane, le directeur général de Camtel, maître d’ouvrage, la vitesse de pose est de 80 à 120 km par jour alors que la réalisation du projet est estimé à 200 milliards de francs CFA. « Avec ce projet, le Cameroun aura définitivement son indépendance numérique », précise le DG. Bien plus, il va compter parmi la vingtaine de pays africains à disposer de câbles sous-marins et dont l’économie nationale entend tirer des retombées conséquentes. « Si l’on n’en est pas encore à l’aboutissement de ce projet qui rentre dans le cadre du programme national Broadband Network 2, entamé en août 2016, on est en plein dans la phase cruciale », ajoute le Minpostel
Par la même occasion, le premier accord commercial du SAIL a été signé entre le Cameroun et la Guinée-Equatoriale. Deux évènements qui ont rassemblé du beau monde tant à la place des fêtes de Kribi qu’au lieu-dit carrefour Ngoyè , site servant de chambre de plage, sorte de point de jonction du câble sous-marin à fibre optique en provenance de la ville de Fortaleza au Brésil. Le projet de câble sous-marin Cameroun-Brésil a été présenté par David Nkoto Emane comme : « un projet révolutionnaire » et « un gisement en or ». Pour le patron de Camtel, « La mise en œuvre du SAIL intervient dans un contexte où il devient plus que crucial de moderniser le réseau large bande et de revoir à la hausse les capacités internet du Cameroun et de la sous-région Afrique Centrale. Les bandes passantes étant de plus en plus réclamées, et les ressources informatiques, fortement sollicitées ».
Ce projet, a indiqué David Nkoto Emane « positionnera progressivement le Cameroun comme un Centre d’affaires, une plaque tournante des télécoms dans le monde et consolidera son statut de locomotive économique de la sous-région ». « Le projet SAIL permet aujourd’hui de connecter directement le Cameroun à l’Amérique. Une première, car, jusque-là, les échanges vers ce continent transitaient par l’Europe. Les accès vers l’international seront désormais diversifiés et les capacités multipliées », indiquent nos sources. En effet, les 6000 kilomètres de câble sous-marin « dernière génération » dont le premier mètre a été posé mardi, 22 mai par Mme Libom Li Likeng qui vont relier le Cameroun au Brésil, porteront 32 térabits de capacité, ce qui rendra à coup sûr le trafic fluide. Cette infrastructure devrait entrainer une baisse significative des coûts des services et favoriser une multiplicité de solutions de communication électronique. Aussi, Ce boom technologique suscitera, selon David Nkoto Emane : « la création d’emplois dérivés grâce à l’éclosion de nouveaux fournisseurs de services des réseaux haut-débit et de solution IT ».
Source: cameroonblog