Le tatouage des lèvres et des gencives est l’un des plus vieux rituels de beauté féminine malienne. Malheureusement, cette tradition culturelle est aujourd’hui en voie de disparition.
Le tatouage des lèvres était avant tout une épreuve de bravoure chez les femmes à l’âge de la puberté. C’était une étape difficile pour les jeunes filles. Une cicatrice bleue vive ou foncée au niveau de la lèvre supérieure ou inférieure, de la gencive ou toute une partie entière de la bouche et qui faisait l’identité de tout un chacun, car toute ethnie avait sa particularité. Chez les Peulhs, c’est toute la bouche sous le nez jusqu’au menton qui était noircie.
Quant aux Bambara, c’était la lèvre inférieure ; les Sarakolés s’identifiaient par un trait horizontal sur la tête en passant sur le nez et la lèvre inferieure.
Selon une vieille Garanké, le bleu était fait ou obtenu à partir d’arachide grillée dans une marmite et pilée dans un mortier pour en avoir une poudre.
Pour la cicatrice de la bouche, on pouvait faire 3 à 4 jours d’hospitalisation sans pouvoir manger ni sortir pour ne pas être vulnérable à des mauvais sorts. Car, durant ces jours, le sang pouvait beaucoup couler, toute chose qui ne rendait pas facile l’alimentation. Malheureusement, cette pratique a tendance à disparaître.
Fatoumata M. Diakité, Stagiaire
Source: Le Débat