Manuel Valls a dit regretter lundi les propos du chef de la diplomatie américaine John Kerry envisageant de « négocier » avec le président syrien Bachar al-Assad pour mettre fin à la guerre enSyrie.
Interrogé lors de l’émission Le Grand Journal sur Canal+ sur le fait de savoir s’il regrettait cette position, le Premier ministre a répondu: « oui, bien sûr ». « Il n’y aura pas de solution tant qu’il y aura Bachar al-Assad à la tête de la Syrie », a déclaré le chef du gouvernement français.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a affirmé dimanche que Washington devrait négocier avec Bachar al-Assad pour mettre fin au conflit qui a fait plus de 215.000 morts et vient d’entrer dans sa cinquième année.
« Au final, il faudra négocier. Nous avons toujours été pour les négociations dans le cadre du processus (de paix) de Genève I », a déclaré M. Kerry dans une interview diffusée sur la chaîne de télévision CBS.
Une porte-parole du département d’Etat a toutefois précisé qu’il n’y avait eu aucune modification de la position américaine et qu’il « n’y a pas d’avenir pour un dictateur brutal comme Assad en Syrie ».
Manuel Valls a affirmé lundi soir que M. Kerry savait « parfaitement » qu’il n’y aurait pas de solution pour la Syrie « tant que Bachar al-Assad restera ».
La France « a toujours dit qu’il fallait une solution politique, toujours », a souligné le Premier ministre français. Mais pas avec al-Assad ? « Non. Et je vous le répète ici. Bachar al-Assad est le responsable de dizaines de milliers de morts, de personnes qui ont été gazées », a fait valoir M. Valls.
« Il doit y avoir, il peut y avoir une discussion, il faut écouter l’opposition syrienne aussi, il faut l’aider, mais il n’y aura pas de solution tant qu’il y aura Bachar al-Assad à la tête de la Syrie », a-t-il insisté.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait déjà affirmé lundi que négocier avec le président syrien Bachar al-Assad, comme l’a envisagé son homologue américain John Kerry, reviendrait à « faire un cadeau absolument scandaleux » au groupe Etat islamique.
M. Fabius a indiqué qu’il s’était entretenu lundi matin avec John Kerry, et que celui-ci « a assuré qu’il n’y avait absolument rien de nouveau dans la position américaine sur la Syrie ».
source : AFP