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Syrie: Les Russes cherchent à reprendre la main

Une éclaircie sur le théâtre de guerre syrien… Lundi soir, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté un plan de paix à l’unanimité. Russes, Américains et Français se sont entendus, avec les 12 autres Etats membres, pour proposer un début de solution politique concertée à la guerre en Syrie, après les terribles bombardements du régime qui ont fait près de 100 morts sur un marché près de Damas. Un plan signé rapidement, sans rencontrer l’habituelle méfiance de la Russie. Celle-ci a en effet changé son approche de la question syrienne, pour ne pas se retrouver sur la touche.

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Les termes de la déclaration restent vagues et prêtent à de multiples interprétations. Elle appelle à mettre fin à la guerre en « lançant un processus politique mené par la Syrie vers une transition politique qui rejoint les aspirations légitimes du peuple syrien ». Concrètement devraient se mettre en place en septembre quatre groupes de travail. Un sur la sécurité et la protection, un autre sur le contre-terrorisme, un sur les questions politiques et légales et un dernier sur la reconstruction.

Des rencontres organisées par la Russie

Des comités Théodule ? Il est encore trop tôt pour le dire. L’essentiel est ailleurs pour Hala Kodmani, journaliste indépendante franco-syrienne : « Il était important que l’ONU réagisse après une telle agression. Le régime syrien doit tuer une vingtaine de personnes par jour, dans l’indifférence internationale. Le dégel du dossier est forcément une bonne chose. »

Un dégel qui doit essentiellement à l’action de la Russie. En effet, depuis plusieurs mois, les Russes sont très actifs sur le plan diplomatique, organisant des rencontres entre dignitaires syriens et représentants de l’insurrection. Des rencontres qui ne permettent pour le moment aucune avancée concrète -les Russes essayant de créer une alliance entre les deux belligérants contre l’organisation Etat islamique, ce que refusent catégoriquement les insurgés- mais qui ont le mérite d’exister.

Realpolitik toujours

« Ce plan de paix n’était pas si inattendu que cela, explique Sophie Cœuré, professeure d’histoire contemporaine à l’université Paris-Diderot, spécialiste de la Russie. Cela fait des semaines que les diplomates américains et russes se parlent, notamment à propos de l’enquête ouverte par l’ONU début août sur les attaques au chlore. »

Point d’idéologie dans ce changement d’attitude de la Russie. « C’est de la realpolitik, explique Sophie Cœuré. Bachar al-Assad a perdu beaucoup de terrain ces derniers mois. » Ce qui explique en partie les bombardements de dimanche, qui sont le fait d’un régime qui commence à douter de sa survie. Et puis l’Iran, qui cherche à stabiliser la région depuis qu’elle est redevenue internationalement fréquentable, a infléchi son soutien à Assad. Enfin, la question du terrorisme islamiste touche directement le territoire russe dans le Caucase. Une question indissociable de l’expansion de Daesh en Syrie.

« Au fond, la Russie, grand allié du régime syrien pour des raisons économiques et géopolitiques, commence à se faire à l’idée d’un départ du pouvoir de Bachar al-Assad », avance l’universitaire. Mais rien n’est encore fait. Souvenez-vous : il y a deux ans, une « ligne rouge » avait été franchie après l’attaque chimique de la Ghouta, et les Etats-Unis et la France s’apprêtaient à bombarder le régime syrien…avant qu’Obama ne soit convaincu de faire marche arrière par un habile jeu diplomatique russe. A l’époque, Poutine pensait que laisser pourrir la situation en Syrie lui serait profitable.

 

Source: 20minutes.fr

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