LA PROMOTION DE L’INTERNET A PERMIS LE DÉVELOPPEMENT FULGURANT DES NOUVELLES TECHNIQUES DE COMMUNICATION QUE SONT LES RÉSEAUX SOCIAUX. CE DÉVELOPPEMENT A SES AVANTAGES MAIS AUSSI SES INCONVÉNIENTS. QU’EN PENSEZ-VOUS POUR LE CAS DU MALI ?
1/ L’internet a révolutionné la manière par laquelle nous accédons à l’information et la partageons, avec des implications profondes pour toutes les sociétés du monde.
Il a transformé le monde en un village planétaire où tout le monde reçoit les mêmes informations au même moment. Hier, l’accès à l’information et aux savoirs était si difficile qu’il fallait se battre pour obtenir ce que l’on cherchait, aujourd’hui les sources sont si abondantes.
Il est indéniable que les réseaux sociaux ont révolutionné la spontanéité de l’information dans le monde. On ne plus rien cacher aux Peuples et les pays riches n’ont plus le monopole de l’information qui est instantanée.
Beaucoup de mobilisations populaires ont été réalisées grâce aux réseaux sociaux.
La fracture numérique qui a caractérisé pendant longtemps le déficit de l’accès à l’information s’est progressivement résorbée grâce à des technologies innovantes et à moindre coût grâce notamment à la technologie chinoise.
Les distances géographiques ne sont plus un obstacle à la communication.
Les paiements et les transferts instantanés d’argent sont à la portée de tous.
L’E-commerce a ouvert de nouveaux marchés et a permis à des entreprises de toutes tailles de vendre leurs produits et services partout dans le Pays et dans le monde.
Au niveau de la formation et de la recherche les avantages sont énormes car non seulement on peut désormais prendre des cours en ligne, mais aussi et surtout les élèves et étudiants ont grâce à l’internet à leur disposition une grande bibliothèque universelle dans tous les domaines et toutes les matières. Les interactions et les contacts entre apprenants et formateurs ne connaissent plus de frontières.
2/ Ce formidable bond en avant comporte cependant plusieurs inconvénients parmi
Lesquels on peut retenir que :
– La facilité avec laquelle l’information peut être créée et diffusée sur internet connait son corolaire qui est la facilité avec laquelle peut être créée la désinformation et la propagation de fausses nouvelles.
– L’internet est un terrain fertile pour les cybercriminels qui peuvent voler des données personnelles, commettre des escroqueries ou diffuser des virus.
– L’anonymat offert par internet peut encourager le harcèlement et la cyber intimidation.
– La collecte et l’utilisation des données personnelles soulèvent des questions importantes concernant la vie privée et la surveillance des citoyens et de la société.
– Grâce aux réseaux sociaux, de nouveaux acteurs ont fait irruption sur la scène médiatique : on les appelle activistes, blogueurs, vlogueurs, influenceurs ou encore vidéomen ou vidéastes qui avec un minimum de matériel souvent réduit à un téléphone portable et une connexion se mettent à s’approprier l’information sans cependant aucune formation en la matière surtout en étant soumis à aucun code déontologique !
– Nous sommes inondés d’informations voulues et non voulues, certaines sont vitales ou nécessaires d’autres sont inutiles, folkloriques et même nocives pour nos valeurs. Certains contenus sont créés localement et d’autres hors de chez nous.
– On remarque que de plus en plus l’utilisation des réseaux sociaux au Mali est pervertie de son but initial car certains, à la solde d’autres donneurs d’ordres l’utilisent pour régler des comptes par des injures, des calomnies et de la propagande toutes choses aux antipodes de nos valeurs culturelles et cultuelles !
– En outre pour atteindre les cibles les contenus ne passent nécessairement plus par les contenants classiques et contournent par conséquent les spécialistes dont la vocation est à la fois de distinguer le vrai du faux mais aussi l’accessoire de l’essentiel ; au point où on en arrive à se demander si certains acteurs opportunistes de cette maldonne ne sont pas sur le point de supplanter les acteurs de droit tant les premiers ravissent la vedette aux seconds au plan de l’” opérativité ” et par exemption de tout recul .
Les nouvelles technologies ont du mal à trouver l’antidote à la chienlit qu’elles provoquent sur les autoroutes de l’information et de la communication , ce qui remet au goût du jour le débat inabouti du Nouvel Ordre Mondial de l’information et la Communication ( NOMIC ) sur fond de divergences d’intérêts inconciliables entre libéraux capitalistes et adeptes d’un équilibre universel .La victoire des uns aura contribué à révolutionner les libertés individuelles et collectives dans un secteur travesti par la logique des capitaux ayant contribué à l’essor technologique.
Quant aux tendances vaincues par la dérégulation, elles peuvent se réjouir d’avoir eu raison trop tôt en voyant venir ce désordre sans lequel le secteur n’aurait pas été si attractif pour les capitaux !
3/ Que faut-il faire ?
Au Mali pour se protéger et éviter les dégâts que ce désordre peut provoquer au sein de notre société et notre vivre ensemble, il devient impérieux et urgent de siffler la fin de la récréation en procédant à un encadrement sérieux du
Phénomène des réseaux sociaux !
Le droit à la bonne information est défié et mis en danger par l’info tout venant, toxique et nuisible.
A l’issue du débat il a été retenu dans un premier temps de :
– adopter une régulation sous forme de directives pour encadrer la matière, régulation qui doit s’inspirer de la réglementation existante et de nos valeurs sociétales. Un véritable cahier des charges.
– trouver des outils technologiques permettant de filtrer les contenus en complément des filtres déjà existants des fournisseurs internationaux de contenus ceci sera facilité par l’opérationnalisation récente d’une centaine de langues dont plus d’une trentaine africaines sur Google.
– Créer une structure vraiment indépendante de vérification des contenus et de faits importés et locaux avec pouvoir de censure.
– maintenir le système actuel de lutte anti cybercriminalité qui collaborera avec la structure indépendance de vérification.
– Mettre en place des programmes pédagogiques d’éducation aux médias dans les écoles, les universités et dans les communautés pour apprendre à évaluer la crédibilité des sources d’information.
– aider les citoyens à utiliser les outils de vérification en ligne.
– Exiger des plateformes la transparence quant au fonctionnement de leurs algorithmes pour limiter la diffusion de fausses informations.
Rassemblés et synthétisés par Malick Touré