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Syntade : Yacouba Katilé opte pour la corruption à ciel ouvert dans l’administration publique

Depuis le 27 mai 2014, une loi portant prévention et répression de l’enrichissement illicite est en vigueur en République du Mali. Ensuite, fut mis en place l’office central de lutte contre l’enrichissement illicite par l’Etat malien. Mais depuis l’adoption de cette loi par l’Assemblée nationale, plusieurs organisations telles que le Syndicat national des travailleurs des administrations d’Etat (Syntade) se battent pour obtenir l’approbation de cette loi qui, selon elles, n’arrange pas les agents des services publics du Mali.

Yacouba Katile secretaire general untm syndicaliste

Pour ainsi dire, cette loi répond aux préoccupations des Maliens qui souhaitent une bonne gestion des deniers publics. Cela pour mettre fin à la corruption à ciel ouvert et au détournement des ressources publiques. Il s’agit aussi de lutter efficacement contre l’enrichissement illicite.  Mais tout le monde ne semble pas percevoir les choses de la même manière, à l’instar du Syntade.

Pour se faire entendre, le Syntade a déposé un préavis de grève le 10 octobre 2017 au ministère du Travail, de la Fonction publique, chargé des relations avec les institutions. Dans ce préavis, ce syndicat demande à l’Etat l’abrogation pure et simple de la loi portant prévention et répression de l’enrichissement illicite en République du Mali. Faute de quoi, il dit vouloir observer une grève de 72 heures à compter du mercredi 25 octobre au vendredi 27 octobre 2017 à 00 heure.

Suivra une autre grève de 5 jours à compter du lundi 06 novembre au vendredi 10 novembre 2017 en cas de désaccord avec la partie gouvernementale. Selon le préavis posé, si le gouvernement ne prend pas des dispositions qui s’imposent pour abroger purement et simplement cette loi et toutes les dispositions qui s’y attachent, le Syntade, qui se dit pourtant acquis au principe de lutte contre la corruption, la gabegie, le népotisme, le clientélisme politique dans nos administrations et notre économie nationale, se réserve le droit de recourir à la solidarité de l’ensemble des syndicats afin d’organiser une grève de grande envergure pour forcer la main à l’Etat. Cela, selon le Syntade, pour préserver la justice sociale et la cohésion nationale. Paradoxe !

De quoi se mêle le Syntade ?

Le rôle d’un syndicat est avant tout de défendre les intérêts légaux des travailleurs afin d’améliorer leurs conditions de travail et de vie. Si le Syntade se dit : «acquis au principe de lutte contre la corruption, la gabegie, le népotisme, le clientélisme politique, gangrènes de nos administrations et de notre économie nationale». L’enrichissement illicite n’est-il pas le résultat de la corruption et du népotisme ? Pourquoi se battre pour obtenir l’abrogation d’une loi qui interdit l’enrichissement illicite, autrement dit le vol, le détournement du denier public.

Faut-il croire que la généralisation de la corruption et le détournement des ressources publiques du Mali arrange le Syntade ? Ses responsables veulent-ils continuer à promouvoir la corruption à ciel ouvert ? Ils se battent-ils pour légaliser la corruption et l’enrichissement illicite à travers cette lutte qui vise à obtenir l’abrogation de la loi portant prévention et répression de l’enrichissement illicite en République du Mali ?

Reste à savoir si l’Etat cédera à la pression du Syntade. En tout état de cause, l’accent doit être mis sur l’intérêt général du peuple malien.

André TRAORE

 

Source: Soleil Hebdo

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