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Syndicat national de l’éducation et de la culture-SNEC : Fort sous la dictature, faible dans la démocratie !

Une expression de nos valeurs en bambara dit : ‘’A kana fô i ma sama sama, ka fô i ma sosan sosan’’ c’est-à-dire que nous ne devons pas accepter d’être appelé ‘’éléphant’’ et après ‘’lièvre’’. Pourtant, pour qui connaît le parcours du Syndicat national de l’Education et de la Culture-(SNEC), cette appellation sied à ce mouvement syndical. Le Snec, à travers surtout de ses responsables notamment les Secrétaires généraux, est passé de l’opposition syndicale à la connivence voire à la prostitution syndicale.

Par la voix de son Secrétaire général, Moustapha Djitteye, le SNEC vient de se désolidariser de l’action de la Synergie dont il avait  rejoint depuis la signature du 15 octobre 2016. La Synergie, à l’origine, est un groupe de syndicats (sept) de l’enseignement préscolaire, fondamental et du secondaire, signataire d’une plate forme d’action commune le 15 octobre 2016. Le Secrétaire général du SNEC, M. Djitteye a, dans une déclaration lue sur les antennes de la télévision nationale, appelé les militants de son syndicat à entrer dans les classes ce 2 mars pour permettre, selon ses termes, aux enfants des pauvres d’aller à l’école. Longtemps annoncé et dénoncé, cette défection du SNEC n’a pas surpris le milieu enseignant. Car depuis la chute de la dictature de Moussa Traoré, dont il a été un fer de lance de la contestation et de la demande de la démocratie, ce syndicat n’a cessé d’avoir des accointances avec les pouvoirs successifs. Il y a eu l’ère du Secrétaire général accrocheur à son fauteuil et à ses privilèges du Conseil économique, social et culturel, refusant même d’organiser des assemblées générales de renouvellement des instances. Pendant plusieurs mandats, le monde enseignant avait connu une mutation avec l’arrivée massive des contractuels dont les intérêts n’étaient pas défendus. Puis, pour avoir été bon élève du gouvernement, un autre est nommé ministre. Est-ce une source de motivation pour l’actuel Secrétaire général ? En tout cas, ce qui se murmure ne lui est pas favorable.

Pourtant, le SNEC a bravé les filatures, les menaces, les brimades, les mutations arbitraires voir la prison et les radiations sous Moussa. Il a été l’auteur de la lettre de démission adressée à Moussa Traoré par les Syndicats et les associations démocratiques (UNTM, barreau malien, association des élèves et étudiants, des femmes, de l’ADEMA, du CNID, de l’AJDP, de la JLD…). Voilà, ce même syndicat qui aujourd’hui, après avoir rallié un mouvement syndical de l’éducation, jette l’éponge après plus de trois mois de lutte pour l’application de l’article 39 d’une loi, la loi n° 2018-007 du 16 janvier 2016. Est-ce que cela grandi vraiment le SNEC ? Pas sûr. Déjà, l’appel à reprendre les cours le 2 mars fut très faiblement entendu et des défections dans les rangs, pour le peu qui reste, se font enregistrer.

Drissa Tiémoko SANGARE

 L’Analyste

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