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Suspension d’exportation de produits oléagineux : les producteurs s’inquiètent des conséquences

Des producteurs et exportateurs des produits oléagineux comme le karité, l’arachide, le soja et le sésame étaient face à la presse samedi 26 octobre 2024 à Bamako. La décision de suspension de ces denrées prises par un arrêté interministériel le 3 octobre 2024 était au centre de la rencontre. Selon les conférenciers, sans mesures d’accompagnement et des réflexions poussées, cette décision pourrait avoir des conséquences sur le secteur.

Le Collectif des acteurs des filières : karité, arachide, soja et sésame estime qu’il fallait d’abord un cadre de concertation entre les parties prenantes pour mesurer les implications de cette décision.

Sidi El Moctar Guiro est l’un des porte-paroles du collectif. Il juge que « la suspension des exportations pourrait créer beaucoup de désagréments au niveau des exportations ». Aux Dires de Sidi El Moctar Guiro, « les discussions que nous avons eues avec les acteurs locaux, ils nous proposent des prix qui sont revus à la baisse », affirme-t-il tout en s’interrogeant si « A long terme, cette mesure ne va-t-elle pas contrarier l’élan de production de ces filières ? ».

Aminata Ba Keita, exportatrice de ces produits depuis quelques années, partage cet avis. Elle estime que cette interdiction de l’exportation de ces produits alimentaires est un manque à gagner et pour les transporteurs et pour les acteurs de ces filières. « Un pays qui se développe est aussi un pays qui communique avec le reste du monde », rappelle Madame Keita qui souligne que lMali reste quand même l’un des plus grands exportateurs. « Pour le sésame, je pense qu’on est autour de 160 mille ou 200 mille tonnes. Cela va dans les milliards », indique-t-elle.

Une mesure salutaire selon des économistes

Par contre, la mesure de suspension est jugée bonne par Dr. Lamissa Diakité, agroéconomiste. Il précise toutefois qu’il faut trouver des mécanismes pour ne pas pénaliser les autres acteurs.« Nos opérateurs vont se sentir beaucoup plus à l’aise. Et cela va leur permettre de s’approvisionner correctement » soutient-il. Et l’économiste d’ajouter, ‘‘on doit réfléchir comment les mettre en rapport avec les producteurs pour qu’ils ne se soient pas assez lésés. Cela doit contribuer à améliorer l’impact sur l’économie nationale’’.

Il faut rappeler que c’est au début mois d’octobre, que le gouvernement malien a pris cette décision pour prioriser la transformation et la consommation locale. L’arrêté interministériel précise que les contrevenants à cette décision s’exposeront à des sanctions, notamment la saisie de leurs produits qui seront vendus aux industries maliennes.

Source : Studio Tamani
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