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Suspension des activités politiques : Le dialogue inter-maliens boycotté par Adema, le RPM, le Parena, Appel du 20 février, la Synergie d’action…

En réaction au décret N0230/PT-RM du 10 avril 2024 portant suspension des activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations, des partis politiques appellent au boycott et à la non-participation au dialogue inter-maliens dont la phase communale a démarré le 13 avril dernier partout dans le pays.

Des communiqués pullulent et les partis politiques appellent au boycott du dialogue initié pour la paix et la réconciliation entre les fils du pays. Conformément à la déclaration de protestation contre la suspension des activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations, publiée le 11 avril dernier, le comité Exécutif du parti africain pour la Solidarité et la Justice demande aux responsables de ses structures « de ne participer aucunement aux travaux du dialogue inter-maliens » dont la phase communale a démarré le 13 avril dernier. L’ADEMA PASJ rapporte avoir « malheureusement constaté que c’est au moment où le chef de l’Etat de la transition en appelle à tous les Maliens pour participer au Dialogue inter-maliens, que le Gouvernement en place prend la décision de suspendre les activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations, seuls acteurs reconnus par les textes en vigueur de la vie politique nationale ». La force politique trouve cette décision illégale, excluant de facto les partis politiques de l’animation de la vie politique et publique du pays. De son côté, le RPM de feu IBK a, lui-aussi, fustigé la décision gouvernementale. Le président du parti Rassemblement pour le Mali requiert, à cet effet, aux responsables des structures de base (sous-sections, sections et fédérations) de ne pas prendre part aux travaux des différentes phases du présent dialogue. Le Dr. Bokary Treta invite les militants et sympathisants du RPM à rester sereins et mobilisés autour du projet de société du la force politique. Les mêmes consignes ont été données dans une lettre publiée le 12 avril dernier par le parti Parena de Tiébilé Dramé. « Le comité directeur du parti Parena instruit à toutes les structures du parti à travers les présidents de Fédération et les secrétaires généraux de sections de ne pas prendre part au Dialogue ». S’exprimant au nom du parti Alliance des Forces Démocratiques(AFD), le bureau exécutif a également appelé au boycott desdits travaux. « Chers Présidents des organisations membres de l’Appel du 20 février, suite au décret pris en conseil des ministres portant suspension des activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations, la coordination de l’Appel du 20 février, conformément à sa position clairement exprimée dans sa déclaration relative au dialogue inter-maliens, invite ses membres au boycott massif dudit dialogue en signe de désapprobation d’un pouvoir de fait qui s’installe dans la dictature et la négation des libertés publiques garanties par la constitution », lit-on dans une déclaration en date du 12 avril dernier. Pour sa part, la Synergie d’action pour le Mali rappelle que cette mesure viole toutes les constitutions du Mali, la Charte de la transition, celle des partis politiques et la loi N°04-038 du 5 août 2004 relative aux associations.

Le regroupement opposant réitère et signe que la durée légale de la transition a d’ailleurs pris fin depuis le 26 mars 2024. Désapprouvant la présente décision, la synergie énonce exiger, à cet effet, l’abrogation de toutes les mesures « liberticides et anti-démocratiques » en vigueur sous la transition ; l’arrêt des procédures de dissolutions en cours contre certains partis politiques (SADI, PSDA) ; la remise en liberté de tous les détenus politiques ; le retour de tous les exilés politiques au bercail. Puis d’inviter, au-delà de ses militants et sympathisants, tous les compatriotes de l’intérieur et de l’extérieur à ne pas participer aux travaux du dialogue. Parmi les forces opposantes figurent le parti pour le Développement Economique et la Solidarité, le mouvement Wuli Ki Jo Mali Ye… D’ores et déjà, d’aucuns se posent la question à savoir si la réussite d’une telle mission est possible sans l’adhésion et la participation des acteurs politiques ? Le gouvernement n’a-t-il pas ouvert un nouveau front au lieu de réconcilier, cette fois-ci, l’ensemble des Maliens ?

Mamadou Diarra

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