Le sursis à la tenue du référendum n’aura aucun impact négatif sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, sauf mauvaise foi des parties signataires dont certaines continuent de jouer au dilatoire pour bloquer le train de la paix.
Si l’accord issu du processus d’Alger prévoit en son article 6 de «réactiver et diligenter le processus de mise en place de la deuxième chambre du Parlement sous la dénomination de Sénat, de Conseil de la nation ou de toute autre appellation valorisante de sa nature et de son rôle et en faire une institution dont les missions et la composition favorisent la promotion des objectifs du présent Accord », le texte ne fixe aucun délai. Comme mesure provisoire, le même article 6 invite, à court terme, à « prendre des mesures dans le sens de l’ouverture du Haut Conseil des Collectivités notamment aux représentants des notabilités traditionnelles, aux femmes et aux jeunes ».
Avec le report du référendum, le gouvernement peut aller dans ce sens en prenant des dispositions pour ouvrir le Haut conseil des collectivités à cette catégorie de la population. Le sursis à la tenue du référendum n’aura aucun impact négatif sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali sauf mauvaise foi des parties signataires dont certaines continuent de jouer au dilatoire pour bloquer le train de la paix.
Déjà, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) avait annoncé les couleurs en affirmant que le projet de révision constitutionnelle défendue par le gouvernement ne prend pas en compte les dispositions essentielles de l’accord d’Alger. Le désarmement, le cantonnement des combattants des groupes armés, le retour de l’administration au nord du pays n’ont pas besoin d’une révision constitutionnelle.
Que les parties s’assument et fassent preuve de bonne foi. Et que la médiation internationale joue pleinement son rôle d’arbitre pour accélérer la vitesse du « train de la paix » pour le bonheur des populations maliennes.
C. Doumbia
Source: Le Challenger