Dans un entretien accordé à RFI et France 24 depuis Dakar, le président sénégalais Macky Sall, revient sur la pandémie de Covid-19, qui gagne le Sénégal et l’Afrique, et défend l’usage de la chloroquine, qui a, selon lui, prouvé son efficacité pour traiter les patients infectés dans le pays. Il salue, par ailleurs, le moratoire sur la dette des pays pauvres, mais estime qu’il ne peut s’agir que d’un premier pas et qu’il faut aller plus loin.
Dans un entretien exclusif accordé à RFI et France 24, le président de la République du Sénégal Macky Sall revient sur la pandémie de Covid-19, qui progresse en Afrique. Il annonce qu’une troisième victime est à déplorer dans son pays et affirme que ce taux très faible de mortalité – au regard des autres pays touchés en Europe, aux États-Unis et en Asie -, ainsi que le taux élevé de guérison de patients atteints du coronavirus dans son pays ne sont pas une sous-estimation, mais le résultat d’une prise en charge hospitalière précoce de tous les cas et de l’utilisation systématique de la chloroquine, habituellement utilisée contre le paludisme.
Le président sénégalais affirme que les polémiques entourant ce traitement et son défenseur, le professeur Didier Raoult, n’ont pas lieu d’être, étant donnés les résultats positifs de son application contre le Covid-19 au Sénégal.
Soulignant sa préoccupation face aux transmissions dites “communautaires”, il n’exclut pas d’aller vers un confinement total du pays et, dans un premier temps, d’allonger la durée du couvre-feu nocturne.
Concernant la décision du G20 d’appliquer un moratoire sur le paiement de la dette des pays les plus pauvres cette année, le chef de l’Etat sénégalais salue cet “effort préliminaire du G20”, mais estime qu’il ne peut s’agir que d’un premier pas. Il exige ainsi l’annulation pure et simple de la dette publique africaine, qui s’élève à 365 milliards de dollars.
Interrogé sur les soupçons de favoritisme dans la distribution d’aide alimentaire à l’encontre de Mansour Faye, son beau-frère et ministre, Macky Sall s’en insurge et annonce que l’aide étrangère sera supervisée par un comité de pilotage.
Enfin, le chef de l’État sénégalais précise que l’ancien président tchadien Hissène Habré, condamné à la réclusion à perpétuité pour crimes contre l’humanité, et placé en résidence surveillée pendant deux mois par crainte qu’il ne contracte le coronavirus, retournera bien en prison à la fin de la pandémie.
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