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Supplément culture, L’explorateur Henri Barth à Tombouctou: Un chrétien au centre d’une controverse entre musulmans

En 1853, l’explorateur allemand, Henri Barth, arrive à Tombouctou. Il traverse un territoire inconnu et parfois hostile. Ahmadou Ahmadou, le souverain du royaume peul du Macina, a émis une fatwa enjoignant à tout musulman d’arrêter ou de tuer le chrétien. Son interprétation du Saint Coran était différente de celle de Albakaye Kounta qui officiait à Tombouctou. Ce dernier va combattre vigoureusement la fatwa d’Ahmadou Ahmadou.

Vincent Monteil (L’Islam noir. Paris, Éditions du Seuil, 1964) a rendu compte de cette joute entre Ahmadou Ahmadou et Albakaye Kounta qui posait le principe du droit des chrétiens en terre d’islam. Le roi du Macina coiffait Tombouctou sans jamais la dominer véritablement, au moins en ce qui concerne la maîtrise du savoir islamique. Dans la Cité mystérieuse se trouvait Cheikh Albakaye Kounta, fils de Cheick Sidi Mohamed et le petit-fils de Sidi Al Moktar Al Kébir Kounta, un docte de la confrérie Quadriya. Albakaye Kounta prit l’allemand en sympathie comme l’avait fait avant lui sont père vis-à-vis de l’Anglais Gordon Laing.
Barth va se trouver au centre d’une conspiration politique. Un jour après son entrée à Tombouctou, Hamadi Kounta, le neveu d’Albakaye informa le roi du Macina. L’informateur agissait ainsi parce qu’il n’avait jamais pardonné à son oncle de l’avoir écarté du pouvoir auquel il était prétendant. Parvenue à Hamadallahi, la capitale du Royaume du Macina, l’information fit son effet, car Ahmadou Ahmadou s’offusqua de la présence de l’Européen qu’il n’avait pas vu passer. Le souverain estimait qu’il aurait dû être prévenu. Il émit alors une fatwa condamnant à mort l’explorateur.
La réponse d’Albakaye Kounta est restée pour la postérité comme un témoignage éloquent d’une bonne maîtrise du Coran et surtout la marque de l’humanisme au Soudan. En ces moments où la pensée est embuée, il importe de remonter aux fondamentaux.

Lettre d’Albakaye Kounta à Ahmadou Ahmadou
Au nom de Dieu.
Louange à Dieu !
Prière et paix sur l’envoyé de Dieu !
Ceci est la réponse du Cheikh Sidi Bekkây el-Kounti : Louange à Dieu, Roi très-saint et pacifique, qui envoya les prophètes et les messagers de la religion de l’islam et qui fit descendre la Bible, l’évangile et le Coran avec les lois divines, avant, la création de ceux qui les connaissent – et nul ne les connaît d’entre les fils de Sem et de Cham.
Prière et paix sur le Prophète Mohammed, Maître des hommes, dont la Sunna est toujours debout, intacte et solide, Science par excellence et Bien précieux entre tous, – en dépit des méchants, injustes ennemis du Prophète et de son œuvre, de Lui, qui a dit :
« Quiconque tue son allié ne sentira pas le parfum du Paradis ; et cette odeur persiste au bout de cinq cents ans ».
Salut et meilleures salutations, avec le plus de respect possible, de la part du serviteur de son Dieu, Ahmed el-Bekkây ben Sidi-Mohammed ben Cheikh Sidi-l-Mokhtâr ben Ahmed au Cheikh Ahmadou.
J’ai bien reçu ta lettre : le sujet en est étonnant. Aucune porte ne s’ouvre, aucun voile ne se découvre, pour en lever le doute et permettre d’y répondre… à moins que le silence ne soit préférable ? Mais, assez de reproches : la parole a vaincu le silence. Sache que je t’ai écrit deux lettres ; chaque fois, les miens trouvèrent que ma rédaction ne convenait, ni pour toi, ni pour eux. Je renonçai alors. « Mais », me dirent-ils, « il faut absolument écrire, il faut répondre ».
« Dans ce cas », répondis-je, « exprimez-vous, parlez, et c’est moi qui transcrirai vos paroles». De sorte qu’il n’y a rien de moi, dans ma première lettre, que les deux dernières lignes, encore que, d’un bout à l’autre, la forme en soit correcte et le style éloquent.
Sache aussi que je ne pensais pas qu’un homme comme toi pût ignorer les règles auxquelles sont soumis le djihâd, celui qui le fait et celui qui le subit, ni qu’il pût échapper à un musulman – ou même à un infidèle qu’il n’est pas permis d’être injuste envers un infidèle quel qu’il soit, guerrier ou non, qui a pénétré en terre d’islam avec un sauf-conduit (amân) donné par des musulmans.
S’ils ignorent cette interdiction, ou si, toi, tu l’ignores, elle n’en est pas moins bien connue des juristes d’âge mûr et des chefs de ton entourage. Et si eux-mêmes n’en savent rien, si les juristes de ton pays l’ignorent (c’est pourtant, un pays musulman, qu’il faut dix jours de marche pour parcourir), et bien alors, tant pis : « nous appartenons à Dieu, et c’est à Lui que nous retournerons… ».
En tout cas, ce chrétien, lui, n’ignore pas le Droit de djihâd. Peut-être est-ce pour cela qu’il a voyagé en terre d’islam comme un étranger isolé, se fiant à la fidélité des musulmans, aux prescriptions de leur Dieu, à leur Livre et à la Sunna de leur Prophète. Depuis dix ans qu’il parcourt les pays musulmans, il a bien vu qu’il n’avait à redouter que les Touareg ignorants, qui ont abandonné les règles de l’islam, ou les païens du Soudan, qui sont en dehors de l’islam.
Il ne vous craint, ni vous, ni les vôtres ; il n’y pense même pas. Car vous êtes de ceux qui prétendent connaître les règles du Droit ; et les musulmans n’inquiètent, ni un « dimmi », ni un chrétien autorisé à circuler sur leur territoire et entretenant de bonnes relations avec eux.
Au contraire, sa personne et ses biens sont en sécurité. Telle était la pensée de ce chrétien et telle était la nôtre ; c’est là ce que nous savions et aussi ce qu’il savait lui-même. Mais voici ce que tu m’écris : « J’ai appris qu’était arrivé à Tombouctou, notre ville, un chrétien, un infidèle, sans autorisation ni permission et entièrement à mon insu. J’écrivis aussitôt à mon représentant de s’emparer de sa personne et de ses biens, de l’emprisonner et de me l’envoyer. C’est ensuite que j’appris que tu le tenais pour un dimmi ». Et tu me demandes : « Qu’ai-je fait, là-dedans, de désavouable ? ». Voici ma réponse : O l’amirou ! Cet homme, tu l’as dit, est venu à Tombouctou sans permission ni autorisation. Mais cela ne te donne pas le droit de prendre ses biens et de l’incarcérer. Je te désapprouve d’avoir donné l’ordre de l’arrêter et de vouloir t’approprier ce qui lui appartient. Tu as commis un péché (harâm) et, quant à lui, il a été victime d’une injustice. N’est-il pas arrivé sous la protection des musulmans ? Toutes les tribus des chrétiens sont aujourd’hui en bon accord et en paix ; seuls, les Russes, nous a-t-on dit, sont en guerre, cette année, avec le Sultan Abd-ul-Madjîd. Et, en tout cas, ce n’est pas à toi de décréter l’état de djihâd : tu n’es tout de même pas l’imam des musulmans ! Actuellement, l’imam des musulmans, c’est : soit Moulay Abd-er-Rahman, soit le sultan Abd-ul-Madjid. En droit, ce devrait être Moulây Abd-er-Rahmân mais, en fait, Abd-ul-Madjîd est le plus grand et le plus puissant des deux. Quant à toi, tu n’es, pendant cinq jours de marche, de Hamda-llahi à Tombouctou, qu’un simple « amirou » des cases du bout du Soudan occidental, en même temps que l’imam d’une fraction des musulmans de ce pays.
Tu n’as donc pas le droit de rompre, avec les chrétiens, cet engagement et cette paix que leur ont consentis les deux sultans, dont l’un est l’imam, à l’exclusion de l’autre et… de toi-même.
D’autre part, je n’ai jamais dit que cet Allemand fût un « dimmi » ; je n’ai jamais dit cela, et, si je l’ai écrit, eh bien, c’est un lapsus. Car les Allemands ne sont pas des « dimmi ». Ils sont seulement en paix et en alliance avec nous depuis longtemps : depuis cinq cents ans et plus, aux dires de cet Allemand. Par ailleurs, tu m’écris encore : « je ne sais absolument pas s’il est venu du pays du sultan ; et puis, qui peut me le dire ? En tout cas, moi, je n’en sais rien, etc…». Voici ce que je te réponds : Non, tu n’en sais pas plus que moi. Je ne suis pas venu avec cet Allemand, ni toi non plus ; nous ne l’avons, ni l’un ni l’autre, accompagné dans ses voyages et déplacements. Cependant, j’ai su entendre, comprendre et apprendre. Tandis que toi, tu as entendu comme moi, mais tu n’as pas compris comme moi. Moi, j’ai cru ce qu’on m’a dit, mais toi, tu n’as rien voulu croire. Si nous ne devons croire et savoir que ce que nous avons vu, alors, je ne crois pas que tu sois « amirou » à Hamdallahi, et toi, tu ne crois pas que j’habite Tombouctou. D’ailleurs, je n’ai pas dit que tu étais au courant ; je me suis borné à reproduire les paroles de celui qui me dictait.

Mais si tout le monde avait dit qu’il n’avait pas passé par le pays des Sultans, je n’aurais pas cru le contraire ; et, au cas où le chrétien lui-même me l’eût affirmé, je l’aurais pris pour un menteur.
Car ce qui doit être s’impose nécessairement à l’esprit, tandis que l’invraisemblable est nécessairement rejeté. Du moins, en ce qui me concerne, c’est ainsi. Mais, vous autres, vous tenez tout cela pour faux, et vous croyez que, de Tombouctou, cet homme peut vous nuire à Hamda-llahi.
Les Anglais, – de par-delà le Gharb tout entier, l’Afrique tout entière, la Syrie et Constantinople -, viendraient razzier Tombouctou ?… Vraiment, mon étonnement est sans borne, quand je considère l’intelligence de ceux qui ne sont pas Arabes ! àpropos, ne va pas croire que je m’excuse en rejetant le mensonge ou l’erreur sur celui qui m’avait dicté ma première lettre, car, sache-le, il n’a pas menti et ne s’est pas trompé. C’est pour lui que j’étudie à fond tes réponses, car, pour moi, cela n’aurait pas d’intérêt. Je te dis donc : O Fulân, sache que nous n’avons pas eu, en prenant la défense de ce chrétien l’intention de porter le trouble dans ton âme. Cela, nous ne le voulons ni ne l’acceptons. Nous n’avons pas, non plus, cherché un prétexte pour te combattre. Celui que nous avons combattu, c’est le chrétien infidèle qui faisait la guerre à Dieu et à Son Envoyé. Voilà la guerre que nous avons héritée de nos pères et de nos aïeux. C’est notre Dieu qui nous pousse à la faire et qui nous a promis de nous en récompenser dans l’autre monde. Aussi, je te dis : O amirou ! que Dieu améliore ton cœur et redresse ta langue !
La meilleure des paroles, c’est la plus sincère, et la pire des actions, c’est la plus sotte.
Qu’attends-tu donc de ton attitude vis-à-vis de ce chrétien qui n’est même pas suspect ? Pour ma part, je sais et je crois que tu feins d’ignorer le Droit qui le concerne, mais qu’en réalité tu n’en ignores rien : TU

NE CONVOITES QUE SES BIENS.J’ai entendu dire que quelques fous, comme Ahmed le tîdjâni, et quelques Kounta t’ont raconté qu’il avait avec lui quarante caisses pleines d’or, d’argent et de pierres précieuses. Tu as cru ce mensonge. Or, il n’avait que quatre caisses. Il m’en a donné deux et il a gardé les deux autres. Est-ce là la fortune de Qârûn ? Il est mon hôte ; il m’a demandé protection et je la lui ai accordée. Penses-tu que je vais l’abandonner à Kârour, pour qu’il l’emprisonne et qu’il le dépouille ? Crois-tu qu’il me soit possible, moi vivant, tant que je peux voir et entendre, de le laisser traiter comme s’il était l’hôte de Mohammed Dadab ou de Mohammed Saydou ?
Par Dieu, je ne l’abandonnerais, ni à notre Sultan Moulay Abd-er-Rahmân (que Dieu lui donne la victoire !) ni au Sultan de la terre, le sultan Abd-ul-Madjid (que Dieu le protège !).
Tu ferais mieux de m’écrire – à moi qui suis ton frère en religion, et de bon conseil – plutôt qu’à ton frère Kârour, ou qu’à ton ennemi Mohammed Saydou, ou qu’à ton fou de Tidjâni.
Tu me dis de tuer cet infidèle ? Mais, si ce meurtre avait été obligatoire ou seulement recommandable, tu m’aurais trouvé plus empressé que toi à le commettre…. à moins que tu ne sois plus empressé que moi à obéir à Dieu. Naturellement, s’il est interdit (harâm) ou détestable (makrûh), je te fais savoir et je t’apprends que je ne te suis pas dans le mal et dans le péché, lorsqu’il s’agit de moi-même et de mon hôte.
D’ailleurs, quand tu as su que ce meurtre était interdit (harâm), tu a pris conseil de Hammâdi et de Mohammed Saydou, et tu t’es contenté de nous demander de combattre à tes côtés. Mais notre esprit et notre cœur t’ont repoussé. Et puis, combien d’infidèles dont le meurtre est interdit, et combien de croyants dont la mise à mort est licite ou obligatoire ?
Tout ceci, d’ailleurs, est traité en détail dans le Livre Divin et dans la Sunna de notre Prophète.
Mais je crois que vous autres, Peuls, vous ignorez tout cela… Si vous m’aviez demandé une consultation juridique (fatwa), je vous l’aurais accordée, et si vous m’aviez prié de vous instruire, je vous aurais renseignés. Mais, quant à me rendre responsable de votre ignorance du Droit et de votre injustice, cela : non, non et non ! Tu me parles du « chrétien infidèle qui combat Dieu et son Prophète » : Certes, j’en jure par ta religion, ce chrétien-là est un vrai chrétien, plus attaché à sa religion que vous ne l’êtes à la vôtre, et qui, lui, au moins, ne confond pas sa foi avec une autre.
Cependant, notre homme ne combat ni Dieu ni Son Prophète ; il n’est pas venu se battre, et il n’a pas laissé les siens en état de guerre. Aussi, l’action en justice intentée contre lui met-elle son auteur dans la nécessité d’en demander pardon… à moins que vous n’ignoriez le sens de l’expression : « combattre Dieu et Son Prophète » ? Il s’agit de celui qui fait la guerre à l’envoyé de Dieu, à cause de l’islam, et que combat, à son tour, le Prophète, parce qu’il ne croit pas à Sa mission.

Quand tu dis : « cette guerre que nous avons héritée de nos pères et de nos aïeux, etc… », je ne t’objecte rien d’autre que l’odeur d’insinuation que je sens sur ce point, relativement à tes ancêtres. Comme si tu avais pu en hériter depuis si peu de temps, depuis quelque trente ans ! En vérité, ceux qui l’ont tenue de leurs pères et de leurs aïeux, ce sont les descendants des Qorayshites et de Hâchim : comme Moulâ-na Abd-er-Rahmân, qui est en paix avec les Anglais depuis cinq cents ans et plus, et comme le Sultan Abd-ul-Madjîd. Nul ne connaît mieux qu’eux la question du djihâd, aussi bien personnellement qu’en ce qui concerne les ancêtres. Ils connaissent, eux, les conditions du djihâd. Cet Allemand isolé, tout seul, est venu, avec confiance, du pays de la confiance : il n’y a pas de djihâd avec ou contre lui.

Et puis, les gens du djihâd, ce sont les Arabes, ou, à défaut, les hommes d’autres races qui ne sont pas des Noirs. Quoique, pour aucun, il n’y ait d’interdiction ; le djihâd est valable pour les Blancs comme pour les Noirs. Il faut seulement que l’imam soit arabe, et encore pas n’importe quel Arabe ; il doit être Qorayshite.
Je ne veux pas dire par là que vous n’ayez pas le droit de faire le djihâd ; je prétends seulement qu’il ne vous est pas réservé, qu’il y a d’autres gens que vous pour le faire, et qu’enfin s’il y avait eu djihâd contre ce chrétien, il ne serait pas arrivé jusqu’à vous : il eût été massacré par plus nombreux et plus puissants que vous. Enfin, ce chrétien n’est pas un guerrier, je l’ai déjà dit, et il n’appartient pas à une nation guerrière. Il n’y a pas de djihâd contre lui. Conservez donc votre djihâd pour les guerriers et préparez-le contre eux.
Car, c’est moi qui vous le dis, si votre djihâd était de source divine, il serait conforme à la Sunna du Prophète ; et si vous suiviez la Sunna du Prophète, vous m’auriez consulté à ce sujet.
Mais tu ignores tout de la Sunna. D’ailleurs, si quelqu’un d’entre vous prétend la connaître, ce n’est certes pas votre chef, et ce prétendu savant le trompe, comme il ment à Dieu et à Son Prophète.
Au reste, ce qui montre bien cette ignorance et cette imposture, c’est la façon dont vous avez pris quelques versets du Coran, pour en altérer l’ordre et en déformer le sens. Et vous avez agi de même pour les hadîth, dont vous ne citez pas un seul qui soit authentique.

Je vais tâcher de vous expliquer tout cela, s’il plaît à Dieu. Tes ulémas eux-mêmes, o amirou, t’ont trompé ; ils se sont couverts de honte et t’ont déshonoré. C’est au point que ce chrétien a bien compris que vous ne connaissiez ni votre Livre Saint, ni la Sunna de votre Prophète. Car les versets du Coran que vous avez cités ont été révélés au sujet des hypocrites qui s’étaient alliés, dans une guerre aux Juifs des Benê-Nadhîr et des Benê Qoraydha.
Voici le passage du Coran : « n’as-tu pas vu ces hypocrites, qui disent à leurs « frères » à ces infidèles parmi les gens des Écritures :… etc. » Je cite encore (toujours à propos des hypocrites) : « n’as-tu pas vu ceux qui se sont alliés à un peuple que Dieu a châtié ? Ils ne sont ni des vôtres, ni des leurs etc. » Eh bien, c’est au sujet de ces hypocrites-là et de ces Juifs-là que ces versets ont été révélés.

Dieu Très-Haut a interdit semblables errements aux croyants d’entre les Aws et les Khazradj, car une partie des Juifs était alliée aux Khazradj, tandis que l’autre était alliée aux Aws. Le chef de ces hypocrites était Abd Allah ibn Obayyi le Khazradji. C’est lui qui conclut cette alliance avec les Juifs, qu’il demanda au Prophète de laisser vivre. Il dit qu’il en avait 400 porteurs de cuirasses et 700 sans cuirasse. Et il ajouta : avec eux, je combattrai les rouges et les noirs ; ils seront fauchés entre une aurore et un lever de soleil. Et certes, je suis un homme qui craint le mal ».
Alors, Dieu révéla le verset suivant : « ils disent : nous avons peur que les vicissitudes du sort ne nous atteignent… » Et voici qu’une partie des Khazradj rompit son alliance avec un nombre d’alliés égal à celui qu’avait réuni Abd Allah ibn Obayyi. Et celui-ci dit au Prophète : « je me retire de leur alliance et je reviens à Dieu, à son Envoyé et aux croyants ».
Dieu révéla ce qui suit, pour lui et pour ceux qui suivent son exemple : « LES PARTISANS DE DIEU SERONT LES VAINQUEURS ». Bien entendu, ce que Dieu défend, c’est l’alliance avec les infidèles, – et, par alliance, il faut entendre : aide et protection-, dans la mesure où elle est dirigée contre les croyants.

Dr Ibrahim MAÏGA

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