Cet acte horrible a attiré l’attention de tout le monde, à l’intérieur comme à l’extérieur de la ville de Bamako. Pour l’obtention d’une information sûre, nous avons approché par l’intermédiaire du commissaire Keita, Siaka Koné, assistant au capitaine de police du troisième arrondissement. Comme en témoignent les explications de l’adjoint du capitaine Issouf Coulibaly, Moussa Guindo, né en Côte d’Ivoire, est venu dès à bas âge au Mali et précisément dans le village de sa mère où il aidait les parents à cultiver.
Quant à la source policière, c’est en 2007 que ce dernier est venu dans la capitale des trois caïmans où il a pris comme domicile le magasin qui était contigu au domicile de l’imam Yattabaré au sein duquel il faisait ses travaux ouvriers.
Selon les informations de la police, la maison de l’imam était considérée comme la famille de Moussa compte tenu des liens qui existaient entre eux.
Vers 2015-2016, Moussa Guindo était parti en quête d’argent en Guinée Équatoriale où l’homme était employé comme gardien. Ainsi, durant son séjour à Malabo en Guinée équatoriale, Moussa Guindo a été condamné à 10 mois d’emprisonnement ferme pour le cambriolage d’une banque suite auquel il a eu beaucoup d’argents. C’est après avoir purgé cette peine que l’homme s’est retrouvé au Mali en 2017 dans le même magasin qui est toujours contigu au domicile de la victime imam qui fait face au stade omnisport Modibo Keita.
Quelques semaines avant l’assassinat, le prêche de l’imam Abdoul Aziz Yattabaré, reconnu comme quelqu’un qui est sévèrement opposé à l’adoption du code homosexuel, mais dont le jeune Moussa défend, portait sur ladite pratique. Chose qui n’a pas plu au jeune homme, car, le renseignement de la police atteste que ce dernier avait saisi la primature, l’Association Malienne des Droits Humains (AMDH) et le Haut Conseil Islamique pour porter plainte contre les opposants à l’adoption du projet de loi portant autorisation de l’homosexualité au Mali. Moussa explique ne pas obtenir de suite favorable à sa plainte. C’est ainsi que l’homme a impatiemment attendu samedi 19 janvier 2019 pour concrétiser son dessein d’attenter à la vie d’autrui. Comme explique le policier Siaka Konaté, le jeune Moussa connaissait bien le programme de l’imam Yattabaré. C’est pourquoi il s’est muni d’un couteau avant de se cacher dans l’obscurité dans un endroit où l’imam a l’habitude de passer pour rejoindre la mosquée. Dès l’arrivée de l’imam, Moussa lui a d’abord demandé de reprendre son prêche fait contre les homosexuels. Croyant qu’il a été traité de gay dans le discours de prêche de l’imam, Moussa pose la question à savoir entre lui et l’imam qui est gay. Ayant peur, l’imam lui répond en disant personne. Puisque le ton s’élevait, l’imam a tenté de s’enfuir. Moussa comprenant cela a pris un gros gourdin pour vigoureusement frapper la victime à la nuque qui est du coup tombé. Comme indique la police, suite à ce coup violent contre la nuque, Moussa assassine ainsi l’imam Yattabaré à l’aide d’une dizaine de coups de couteau dans le ventre, le dos et la cuisse. « On peut dire que l’imam a été éventré par le jeune Guindo parce que vu la photo, on voit l’intestin dans la partie abdominale, et au niveau du côté flan droit, on voit aussi l’intestin à cause de la partie qui était très déchirée », explique le policier Konaté.
Quant aux motifs de cet acte, l’assassin Guindo argumente être traité de gay par l’imam d’une part, et d’autre part, il explique avoir tué l’imam par le fait que celui-ci aurait payé un certain Soloni « tondjan » pour le tuer. Interpellé par la police, cette allégation a été démentie par le mécanicien de profession, Soloni « tondjan » qui dit n’avoir jamais connu ni l’assassin Moussa ni la victime Yattabaré. A noter que l’intéressé Moussa Guindo a été déféré au tribunal compétent dès le lundi 21 janvier par le commissariat du 3e arrondissement.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays