La société Randgold Resources, la plus grande société minière opérant au Mali, voire en Afrique, traverse de nos jours des moments difficiles dans notre pays. Et pour cause : son bureau principal à Bamako a été fermé le mardi 4 octobre, suite à une vérification de comptabilité simultanée de trois de ces filiales: Somilo, Gounkoto, Kankoumoussa. Au terme ces vérifications, les inspecteurs auraient constaté que ces trois filiales doivent au trésor public un montant cumulé de 65 milliards de Fcfa. Une ardoise que Randgold refuserait de régler.
elon des sources proches du dossier, tout a commencé en 2013 où la Direction générale des impôts, à travers la Direction des grandes entreprises, a entrepris une vaste opération de vérification au niveau de trois filiales de la société Rangold Resources au Mali. Il s’agit de Somilo, Gounkoto, Kankoumoussa qui constituent toutes les trois de grandes mines et emploient des milliers de personnes. Ainsi, il nous est revenu qu’au terme de ces opérations de vérification et après des débats contradictoires, les services des impôts ont confirmé ces 65 milliards de Fcfa. Cependant, il se trouve que la Direction générale de cette société s’est inscrite dans une logique de refus catégorique de passer à la caisse pour régler ses ardoises.
C’est partant de ce constat d’impossibilité de recouvrer ledit montant au profit du Trésor public que le receveur des grandes entreprises, en compagnie de ses hommes, a fait une descente matinale et musclée le mardi dernier aux environs de 6 heures du matin pour fermer les bureaux de Randgold Resources à Faladié, non loin de la Tour de l’Afrique, pour non-paiement d’impôts. Ainsi, il nous est revenu que ce sont tous les portails de la société qui portent désormais la mention “fermé pour non-paiement d’impôts”.
Il faut rappeler que Randgold est la plus grande société minière opérant au Mali, voire en Afrique et c’est la première fois que les bureaux d’une société minière soient fermés pour non-paiement d’impôts.
En tout cas, cet épisode va porter un coup dur aux activités de cette société dont le patron de Randgold Resources, Mark Bristow, avait révélé que le complexe“Loulo-Gounkoto est en voie de battre sa prévision de production de 2016 et continuera de produire plus de 600 000 onces d’or par an pendant les 10 prochaines années avec une durée de vie qui dépassera bien cet horizon”.
Bristow avait aussi saisi cette opportunité pour soutenir que ses mines au Mali représentent, par an, entre 7 à 11% du PIB avec la mine de Loulo qui a contribué déjà pour 2.3 milliards de dollars dans l’économie du pays; Gounkoto pour 0.6 milliard de dollars et Morila 2 milliards de dollars sous forme de royalties, de taxes, salaires, paiements aux fournisseurs locaux et les investissements en faveur des communautés. Et les mines de Loulo, Gounkoto et de Morila dont Randgold est l’opérateur ont produit 11 millions d’onces et procuré des emplois à 4 800 personnes.
Kassoum THERA