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Succession à la tete du Djoliba AC : Bréhima Traoré dit Alaka Boura veut le report de l’Assemblée générale

Alaka Boura l’a affirmé dans une interview qu’il nous a accordée à seulement  quelques heures de la tenue de cette Assemblée générale élective de l’équipe de Hérémakono, prévue pour le 30 mars prochain au fief de l’équipe.djoliba ac football

Le Prétoire : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Bréhima Traoré dit Alaka Boura: Je m’appelle Bréhima Minamba Traoré dit Allahka Boura. J’ai signé ma première licence avec le Djoliba Ac 1967-1968, dans la catégorie cadette. J’ai intégré l’équipe première du club en 1971. Mon premier match en équipe nationale senior c’était en 1976. J’ai décroché plusieurs titres, à savoir : le titre du tournoi inter-ligue, la Coupe du Mali en 1975 et j’ai été deux fois meilleur joueur du Mali, demi-finaliste de la Coupe de la Caf. J’ai été capitaine du Djoliba Ac  et vice capitaine des Aigles du Mali. J’ai pris ma retraite internationale en 1987.
Je tiens à préciser, comme tant d’autres qui ont fait des sacrifices énormes pour le Djoliba Ac, que je ne peux voir le club dans cette situation, sans intervenir. Ceux-là même qui devaient intervenir sont des acteurs de cette même situation, raison pour laquelle mes interventions vont dans ce sens pour apaiser le climat au sein du club.

Quelles sont vos attentes de cette Assemblée générale du Djoliba Ac ?
J’ai beaucoup d’inquiétudes, vu la situation dans laquelle se trouve le club et la manière dont elle se déroulera. Présentement, il y a un effritement de  l’esprit, voire de l’identité du club. Une crise évolutive ou de croissance se traduisant par une difficulté d’adaptation du club à l’évolution de la vie associative, de l’environnement sportif, voire de l’évolution tout court. Une crise de résultat technique au niveau du football. L’instauration d’un climat de division de haine, de vengeance, d’imposition de candidat, alors qu’il y a quatre candidats déclarés dont le nôtre est M. Mamadou Issa Diarra dit Victor, ancien sociétaire du Djoliba, ancien contrôleur général d’Etat à la retraite et aujourd’hui consultant. Nous avons relevé la création de comités fictifs avec vente de cartes de membre du Djoliba au choix.
L’Assemblée générale se tiendra à Hérémakono,  un vote à main levée ou par acclamation et en l’absence d’un encadrement sécuritaire en cette période d’Etat d’urgence. Nous, anciens footballeurs, vu la situation qui prévaut, demandons le report de l’Assemblée générale et une relecture des textes qui est un préalable à toute action de développement.

Pourquoi aviez-vous attendu longtemps pour dénoncer les manoeuvres de Karounga Keita ?
Je disais dans votre parution du 18 mars dernier que le Djoliba se doit de faire dans les règles de l’art, tout en assurant que les procédures en matière de renouvellement de instances soient transparentes et surtout respectées. Les statuts et règlements du Djoliba prévoient l’Assemblée générale, le Conseil d’administration, le Bureau Exécutif, les membres du bureau des anciens footballeurs, les membres du bureau des supporteurs.
Par ailleurs, les statuts du club prévoient aussi que le président du Conseil d’administration est en même temps président du Bureau exécutif. Or M. Keïta est actionnaire majoritaire. C’est le poste de président du Comité exécutif qu’il veut nous imposer. Lors de la prochaine Assemblée générale du Djoliba Ac, les dés sont pipés. M. Karounga Keita va succéder à lui-même pour 4 ans. Tout cela se fera dans une situation confuse ou il a divisé pour régner. Cela semble bien marcher, comme lors des précédentes assemblées générales. Nous les anciens footballeurs avons demandé le départ de Karounga Keita sans nous en imposer. Il y a des clans au sein du Djoliba : le clan de la fédération et celui du bureau exécutif ; le clan des supporteurs qui sont au nombre de trois et le clan des anciens footballeurs.
Nous avons dénoncé tous ces actes par la mise en œuvre d’un document de réflexion collective intitulé «Contribution pour une meilleure organisation  du Djoliba», transmis au président du Conseil d’administration le 31 octobre 2001.
N’ayant pas été entendus, les anciens sportifs ont publié en 2008 une déclaration dont une copie a été adressée au Pca du Djoliba Ac.
Dans cette déclaration, les anciens sportifs du Djoliba Ac dénonçaient : la mauvaise gestion du club, la caducité des statuts et le règlement intérieur, l’instabilité de l’encadrement technique des équipes, la vente anarchique des joueurs à la suite desquels il y aurait la relecture des textes fondamentaux du club, l’implication de toutes les compétences sans exclusion dans la gestion du club ; la transparence dans la gestion des fonds, l’hôtel, les comptes bancaires, l’immobilier et le mobilier.
Conséquences : la tenue d’une assemblée générale a eu lieu en mars 2009 qui a fait des propositions pertinentes au président. Des propositions qui n’ont jamais été appliquées. Le retrait de la gestion de l’école de football en avril 2009 aux anciens et seront renvoyés des locaux qui leur était affectés à Hérémakono par voie d’huissier.
La convocation devant le tribunal de la commune V de certains anciens footballeurs et depuis c’est une campagne de dénigrement systématique qui est orchestrée. On veut croire qu’ils n’ont rien fait pour le club, qu’ils viennent pour tirer les marrons du feu et qu’ils veulent coûte que coûte être membres du Comité exécutif, qu’ils sont des opportunistes.

Quel était l’objectif recherché par cette lettre ouverte ?
L’objectif de cette lettre était aussi de demander aux hommes et aux femmes déterminés de contribuer à la grandeur du Djoliba Ac de se joindre à nous pour réaliser la vision des membres fondateurs à savoir nos valeurs de civilisation comme le don de soi, le patriotisme, la solidarité, le travail, l’honneur, la dignité, le respect et la discipline.
Il faut admettre qu’à la veille de cette Assemblée du Djoliba Ac a perdu son âme et se meurt petit feu, à cause de la grande fracture en son sein et l’absence totale de nos ressources humaines internes et externes.
Le Djoliba Ac doit être le résultat de  la  mise en commun de la volonté des efforts des initiatives et des moyens de tous les membres. Comme l’exprimait Eldridge Cleaver «si vous ne faites pas partie de la solution, alors vous faites partie du problème».
 
Quel est votre plan de sortie de la crise ?
C’est de procéder à une reforme structurelle du club par une relecture des textes régissant son fonctionnement. Une assemblée préalable de réconciliation qui aura pour objectif de laver le linge sale en famille. Former un bureau de consensus chargé d’assurer une transition d’un an avec comme objectif : la relecture des textes de fonctionnement. L’assainissement des finances du club, l’élaboration d’un plan de développement du club sur 3 ans, ou 4 ans. La remobilisation des supporteurs du Djoliba. La réconciliation de la grande famille Djoliba. Ainsi, nous pourrons avoir une Assemblée générale apaisée et efficace.

Votre dernier mot ?
Mon souhait  serait de voir le Djoliba sortir grandi de cette situation, pour reprendre sa place sur l’échiquier africain. Le Djoliba ne doit pas être le lieu de déstabilisation du football malien, cela entrainerait des conséquences graves qui menaceront l’existence même de l’organisation.
Propos recueillis par 
Yacouba TANGARA

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