Les pompistes et les vendeurs des stations Shell, Total et Oryx du Mali observeront une grève de trois jours à partir du mercredi prochain. Les responsables des comités syndicaux des trois stations l’ont fait savoir lors d’une conférence de presse organisée, le jeudi 21 octobre 2021, au siège du Syndicat National des Banques, Assurances, Etablissements Financières et Commerces du Mali (SYNABEF). Au cours de cette conférence, ils ont dénoncé leurs conditions de travail, tout en réclamant l’application de la convention collective ; la régularisation du contrat de travail ; le respect des heures supplémentaires et la rémunération des primes.
« Licenciement abusif, violation des droits et plusieurs autres injustices sont le quotidien des travailleurs de ces trois stations. Ils ont assez sucé nos sangs et il est temps qu’on se réveille en revendiquant nos droits afin de sortir de cette situation insupportable. Les agents de ces stations subissent des traitements inhumains et il est temps que cela cesse en nous mettant dans nos droits pour qu’on travaille dans un environnement sain. Il nous est impossible de joindre les deux bouts avec les minables salaires qu’on nous donne à la fin du mois », c’est par ces mots que Kadidia Doumbia, la secrétaire générale adjointe du comité syndical d’Oryx Mali, a entamé ses propos. Selon elle, la grève de trois jours qui débute le mercredi 27 octobre 2021, doit être suivie par tous afin que les travailleurs sans lesquels les stations resteront fermées puissent être mis dans les meilleures conditions de travail. Kadidia Doumbia a fait savoir que leur grève se fera sentir à tous les niveaux. Pour elle, la grève est inévitable et les négociations entamées avec les directions des trois stations sont vouées à l’échec. Souleymane Samaké, le secrétaire général du comité syndical de Shell Mali, a, dans ses propos, fait la lumière sur les conditions inhumaines dans lesquelles ils travaillent dans cette station et que seule l’application de la convention collective qui a été rédigée par les responsables des trois stations depuis 2003, mais qui leur avait été cachée, reste la solution à leur problème. « Nous exigeons son application dans les trois stations où certains travaillent de 06Heures jusqu’à 02heures du matin, de mettre dans leur droit, ceux qui ont été injustement licenciés, alors qu’ils avaient des contrats à durée indéterminée », révèle-t-il.
Sidy Goro, le secrétaire général du comité syndical, qui a été chassé depuis 14 mois par la station pour avoir été à la base de la création du comité syndical, a expliqué que personne ne croyait qu’il était possible de réunir les travailleurs de ces trois stations au sein d’un même regroupement pour parler le même langage. « Aujourd’hui, c’est une réalité et personne ne marchera plus sur nos droits, nous les revendiquons pour avoir des meilleures conditions de vie, nous ne demandons que ça », a-t-il indiqué, avant de mobiliser les pompistes à suivre le mot d’ordre de grève, ainsi que les autres actions qui suivront pour l’atteinte des objectifs.
Moussa Samba Diallo
Source: Le Républicain