Dans la nuit du vendredi 07 septembre 2018, trois grandes pirogues emportées par le courant d’eau du fleuve ont endommagé le ponton des Stations Compactes de Potabilisation de Bacodjicoroni. A la faveur d’une visite guidée sur le terrain, le Mardi 18 septembre 2018, les responsables de la SOMAGEP-SA ont relevé que ces pirogues sont venues cogner le radeau flottant en dessoudant les cordons de soudure. Cela a fortement endommagé le ponton, déstabilisé le radeau et entrainé un déboitement de la canalisation des pompes d’eaux brutes de la station 1. Pour eux, la réhabilitation de l’incident coûte à la structure des centaines de milliers de FCFA.
La présente visite s’est déroulée en présence des directeurs de production, de distribution, de maintenance et de commerce respectivement Salia Koné, Ibrahima Guindo, Salikènè Diallo et Abdoul Karim Arougouya. Selon le directeur de production, Salia Koné, les stations compactes de Bacodjicoroni fournissent une capacité nominale totale de 18.000 m3/jour. Pour lui, elles ont été réalisées en 2008 pour la première station avec une capacité nominale de 6.000 m3/jour et en 2009 pour la deuxième station de 12.000 m3/jour. Suivant les saisons de l’année et la qualité des eaux brutes du fleuve, dira-t-il, les productions journalières de deux stations compactes peuvent varier de 13.000 à 19.500 m3/jour. A l’en croire, l’alimentation électrique des deux stations a été sécurisée avec l’installation d’un générateur de 800 kVA, permettant d’assurer la production d’eau potable pendant les coupures d’EDM-SA. Selon M. Koné, un ponton sur la berge du fleuve, composé d’une rampe d’accès de plus de 20,00m de long en acier inox et d’un radeau flottant abritant les pompes de relevage d’eaux brutes, constitue la station d’exhaure des deux unités compactes de potabilisation d’eau de Bacodjicoroni. Pour lui, le ponton oscille verticalement suivant la crue et la décrue du fleuve Niger en toutes saisons de l’année, grâce à l’existence des raccords souples aux deux extrémités des canalisations d’eaux brutes des stations 1 et 2. Il peut aussi faire de légers mouvements oscillatoires suivant l’écoulement du fleuve sans rupture des deux canalisations d’eaux brutes. « Après 10 années de service, un incident est survenu sur le ponton dans la nuit du vendredi 07 septembre 2018, causé par trois grandes pirogues emportées par le courant d’eau du fleuve. Ces pirogues sont venues cogner le radeau flottant en dessoudant les cordons de soudure. Cela a fortement endommagé le ponton, déstabilisé le radeau et entrainé un déboitement de la canalisation des pompes d’eaux brutes de la station 1. Malgré les actions d’urgence menées au lendemain de l’incident, nous avons enregistré une production journalière de 9.242 m3 dans la journée du 08 septembre 2018. Soit un déficit de 3.758 m3/jour pour une production moyenne de 13.000 m3/jour les jours précédant l’incident. Dans la nuit du 12 septembre 2018, le ponton a subi un nouveau choc d’une autre pirogue emportée par le courant du fleuve. Cela a considérablement déséquilibré le radeau flottant et déboité les canalisations d’eaux brutes des deux stations, entrainant l’isolement des pompes existantes sur ledit radeau. Face à cet incident, une pompe submersible Flygt de gros débit 720 m3/h – 54kW a été provisoirement installée sur la passerelle du pontant pour assurer l’alimentation en eau brute des deux stations. Cela a permis d’assurer un service minimal dans la fourniture d’eau avec une production journalière de 11.200 m3/jour. Les travaux d’installation d’une seconde pompe sont en cour pour combler le déficit. » a-t-il indiqué. Avant de relever que pour évoluer dans de conditions d’exploitation sécurisées en cette période de crue du fleuve, un nouveau radeau a été dépêché sur les lieux afin de transférer les pompes d’eaux brutes existantes sur la nouvelle plate-forme et de faire leur raccordement aux ouvrages de traitement d’eau. Pour lui, ces travaux permettront d’entreprendre des travaux de réparation du ponton détérioré, de le sécuriser davantage et de rétablir la continuité de service d’eau dans les zones desservies : Bacodjicoroni Golf, Sabalibougou, 300 logements de Garantiguibougou, Kalabancoura, etc. En tout cas, les responsables de l’Association pour les pirogues déjà démarché la SOMAGEP pour présenter des excuses par rapport aux incidents survenus et ont contribué aux travaux de stabilisation du ponton et du renforcement du radeau flottant.
Moussa Dagnoko
Source: Lerepublicainmali