De nombreux Maliens valorisent les produits de la corruption et des malversations financières. Le corrompu ou le fraudeur généreux, qui distribue une partie de son butin est adulé par le cercle de ses obligés et dédouané par la société. Il jouit souvent d’une grande considération sociale que le citoyen honnête qui vit avec un modeste revenu.
C’est le cas de certains artistes, hommes de médias qui ont pris fait et cause pour certains opérateurs économiques délinquants financiers pris dans la nasse du Pôle économique et financier de Bamako. Cette banalisation contribue à cultiver chez nombre de Maliens l’esprit d’accaparement et la course à l’argent facile. Tous les moyens sont bons pour s’enrichir et il faut s’enrichir le plus vite possible en fournissant le moins d’effort possible. Ce qui fait qu’aujourd’hui, le détournement de deniers publics est devenu un fait de société et à tendance à être banalisé par des artistes et des hommes de médias qui ont pris position pour leurs donateurs.
Qui sont les auteurs des malversations financières ?
Les auteurs de ces pratiques se recrutent presque exclusivement dans certaines couches sociales privilégiées et minoritaires: fonctionnaires, magistrats, agents des forces armées et de sécurité, membres de professions libérales, commerçants, industriels, notabilités traditionnelles ou religieuses. Tout comme l’activité politique, le phénomène de la corruption et des malversations financières revêt un caractère élitiste et urbain.
Inter de Bamako