Intervenue dans notre pays à l’appel des apatrides maliens en 2O13, la France pratique sa politique discriminatoire de supériorité d’une ethnie sur une autre comme mentionnée dans les rapports de Maurice Delafosse, un des administrateurs coloniaux qui a le plus travaillé sur la société ouest africaine.
Après avoir aidé, en mai 2014, les combattants de la triste célèbre Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) à contraindre l’armée malienne à abandonner ses positions à Kidal, la France à de nouveau fait parler d’elle lors des affrontements qui ont opposé les 21 et 22 juillet la CMA au Groupe d’autodéfense Imgads et alliés (GATIA) pour le contrôle de Kidal. La France de François Hollande a montré à la face du monde qu’elle est intervenue au Mali pour protéger l’ethnie Ifoghas et participer à son émergence sur les autres.
Considérée comme la région des Ifoghas, Kidal et ses environnants sont désormais interdits aux autres Maliens à la faveur d’un soutien ethnique français que l’armée de François Hollande pratique pour défendre les Touaregs de l’ethnie Ifoghas. On se le rappelle, l’armée malienne a été victime de ce soutien ethnique en mai 2014. Elle s’est retirée de la capitale de la 8ème région administrative de notre pays après avoir été vaincue par la force Barkhane avant que celle-ci n’attribue sa victoire à la CMA.
Autre victime, les combattants du GATIA. Ils viennent à leur tour d’être chassés de Kidal par les forces françaises d’occupation. La présence de ce groupe à Kidal gênait la France. Elle voyait dans ça son échec à protéger les Ifoghos. C’est pourquoi elle n’a pas hésité à demander aux responsables du GATIA de vider Kidal.
La France file du mauvais coton en soutenant une ethnie et en interdisant Kidal aux autres ethnies du Mali. La guerre ethnique qu’elle a programmée en Afrique (Rwanda), par sa politique de hiérarchisation des groupes ethniques, ne passera pas au Mali. Certes, notre pays traverse des moments difficiles de son histoire et malgré nos divergences quant à une sortie de crise, le Mali restera débout.
Yoro SOW
Source: L’Inter de Bamako