Le Mali est direct, incisif et sans équivoque :
« Depuis le début de l’année 2022, les Forces armées maliennes (FAMa), munies de nouvelles capacités, ont enregistré plus de 50 cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises, sous différentes formes…
Face à la multiplication de ces actes d’agression contre la souveraineté et l’intégrité territoriale d’un État membre des Nations Unies, le (…) Conseil de sécurité en a été également informé (…) Le Gouvernement du Mali dispose de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions.
Aussi, il convient de rappeler que c’est en raison de suspicions de manœuvres de déstabilisation de la France que le Gouvernement du Mali s’est fermement opposé à la demande de soutien aérien de la France au profit de la MINUSMA, afin que l’ex-puissance coloniale ne se serve pas de la mission onusienne comme prétexte pour mener des opérations subversives visant à fragiliser davantage le Mali et la région du Sahel (…). Ainsi, le Gouvernement du Mali invite le Conseil de sécurité des Nations Unies, garant de la paix et de la sécurité internationale, à œuvrer afin que la République française cesse immédiatement ses actes d’agression contre le Mali (…). En cas de persistance dans cette posture qui porte atteinte à la stabilité et à la sécurité de notre pays, le Gouvernement du Mali se réserve le droit de faire usage de la légitime défense, conformément à l’article 51 de la Charte des Nations Unies ».
Réaction française ? On s’attendait à Bossuet, on a eu droit à Tartuffe ! Un général drapé dans ses galons qui fait appel à la rescousse, l’émotion maligne, voire malicieuse ! En guise de toute contradiction à ce terrorisme de haut vol, le général Bruno Baratz, commandant de la force Barkhane (COMANFOR), désormais articulé au Niger fait la Madelaine… pour le porteur de galons qu’il est.
Dans un narratif de confesseur sans vouloir avouer, le Général français affirme :
«(…) nous trouvons que c’est insultant pour nos 59 camarades qui sont tombés en se battant pour le Mali, et également pour la mémoire des Maliens qui se sont battus à nos côtés, mais aussi des personnels de la Minusma, des forces africaines de la Minusma qui sont tombées en luttant contre le terrorisme.
C’est un tout petit peu insultant de leur part, parce qu’effectivement, nous avons tout fait pour nous battre jusqu’au bout. Même au moment du désengagement, il y avait eu un accrochage entre le personnel de la 13e DBLE et un groupe de l’EIGS, faisant deux morts dans les rangs de l’EIGS. C’est étonnant de nous accuser aujourd’hui d’appuyer et de soutenir le terrorisme.»
Sans plan d’opération, l’officier a été sûrement envoyé au charbon, comme tout sacrifié de la guerre informationnelle. Ne sachant quoi dire, face à l’évidence des preuves étalées par le Mali. Sans apporter la moindre contradiction, le chef de Barkhane affirme que les accusations de notre pays sont insultantes !
Comme ça, c’est insulter la France, la mémoire de ses soldats morts pendant les neuf (9) ans que de prouver que la vertueuse France, l’Humaine France qui est venue se «battre» pour le Mali (Fi sabilillah, à cause de Dieu) traficote avec ceux-là même qu’elle est sensée venir combattre contre le Mali. Comme ça, l’assisté, le secouru, n’a pas le droit dire la vérité, d’accuser avec des preuves irréfutables ! On t’accuse, tu ne réponds pas l’accusé. Tout ce que tu trouves à redire, c’est qu’on t’a insulté. Parce que mettre sur la place publique, les petits trafics criminels de la France avec les terroristes, c’est de l’insulte.
Nul ne conteste que 59 soldats de Serval et Barkhane sont morts depuis neuf (9) ans. Encore que le Général ne peut mettre la main sur la Bible ou le Coran qu’il s’agisse bien de 59 soldats morts et que les 59 soldats français sont bien morts au Mali et en opération pour le Mali. Parce que du haut de sa nullité insultante pour l’armée française, le chef de Barkhane Bruno Baratz est en totale contradiction avec le chiffre avancé par la France au Mali qui, sur son compte Twitter parle bien de 53 morts.
Du 11 janvier 2013, date de son engagement au Mali, au 15 août 2022, date de son retrait de notre pays, selon Wikipédia la France a perdu dans notre pays et au Sahel 58 soldats dont 57 hommes et une femme, la sergent Yvonne Huynh, décédée le 2 janvier 2021.
Depuis le lieutenant Damien Boiteux, la France a perdu 7 autres officiers, 8 officiers mariniers, 17 sous-officiers et 30 hommes du rang. Sept (7) parmi les 58 ne sont pas morts au Mali. Quatre (4) sont morts au Burkina-Faso dont deux (2) en action de combat et deux (2) pour tout autre raison ; un (1) au Niger pour toute autre raison ; un (1) en France des suites de blessure et un (1) au Tchad pour toute autre raison que la guerre.
Sans baver sur la mémoire de ces soldats français qui n’ont jamais signé pour venir mourir au Sahel, disons au Général en chef de Barkhane de ne pas nous parler de morts, surtout de ses morts. Car de morts, dans la guerre que le Mali n’a ni cherchée, ni souhaité, chacun en a.
Pour certains Maliens qui ont le sang chaud, parlons plutôt de ceux qui risquent de mourir par la faute, la complicité est avérée entre la France et les terroristes.
Mais avant, faisons un exercice de catharsis (en encadré, une fois n’est pas coutume) pour que le Général parleur de Barkhane se souvienne du sacrifice des Soudanais (Maliens d’aujourd’hui) pour la libération de la France, pour la France soit un pays libre, prospère et démocratique, pour que lui croit pouvoir nous faire de leçons de dette de sang. De dette sang parlons-en (lire ci-contre):
Le respect, ça se mérite de part et d’autre. La condescendance et l’unilatéralisme doivent être reformatés, à défaut recadrés pour une coopération plus décente et plus respectueuse de la dignité et de la mémoire des peuples.
Que le Mali ait appelé hier la France à la rescousse ne doit pas faire de nous des parias, pardon des éternels esclaves qui peuvent et doivent dire oui. Car ‘’Un OUI n’a de sens que si celui qui le prononce, a la capacité́ de dire NON…» ne faisait pas si bien dire le président Lamine Gueye. Et la France qui se prétend champion des droits et des libertés se doit de se souvenir de cette réflexion de Madiba : « Un homme qui prive un autre homme de sa liberté́ est prisonnier de la haine, des préjugés et de l’étroitesse d’esprit »
Voici le Grand Facebookan de ce vendredi 19 août 2022.
Source : Info-Matin