Aujourd’hui, si un évènement politique et militaire à l’échelle internationale mérité qu’on s’y arrête et qu’on y réfléchisse très sérieusement, c’est bien la situation méconnaissable de la Libye actuelle. Bien que confrontée à des cas d’injustice internationale, l’humanité a rarement vécu un aussi flagrant pour ne pas dire scandaleux. La Libye d’aujourd’hui est victime d’un complot international caractérisée par une politique prédatrice de spoliation de ses ressources.
Après la destruction de la Libye par des forces d’occupation occidentales et son émiettement entre puissances à travers des groupes armés, le Conseil de sécurité a pris une résolution reconnaissant officiellement un gouvernement légitime et légal. Curieusement, ce gouvernement légitime reconnu par la Communauté internationale est aujourd’hui combattu par les barons de l’ONU à travers le parrainage, le financement et l’équipement militaire d’un chef rebelle acquis à leurs causes. Et depuis lors, ce beau pays est devenu un véritable Far West sur le plan sécuritaire et une aubaine pour les puissances prédatrices préoccupées uniquement par les ressources pétrolières et gazières de ce grand pays en lambeau. C’est dans ce désordre qu’est survenue l’intervention salutaire turque demandée pour sauver le gouvernement légal reconnu par la Communauté internationale.
Devant une telle situation, certains questionnements reviennent à l’esprit. Peut-on aider un chef rebelle à combattre un gouvernement légal mis en place et reconnu par la Communauté ? En prenant parti pour les pays qui ont mené la guerre en Libye, la France avec d’autres puissances ont donné la priorité à faire obstacle à la salvatrice mission turque de soutien à un gouvernement légal et reconnu par la communauté internationale plutôt qu’à la promotion de la paix. Le ridicule ne tue plus quand les pays occidentaux dont la France en tête et leurs ouailles des monarchies du golfe cherchent à saper le rôle stabilisateur de la Turquie, ignorant l’impérieuse nécessité d’unité internationale pour résoudre le conflit libyen. C’est parce que l’intervention de la Turquie pour consolider le Gouvernement d’Union Nationale assiégé a anéanti les plans de Paris pour la Libye.
Déclarant à l’unanimité qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise en Libye, le Conseil de sécurité de l’ONU a pris des résolutions pour imposer l’embargo sur les armes en Libye. Comment peut-on comprendre que la France et d’autres puissances occidentales ont accusé la Turquie d’avoir violé l’embargo sur les armes de l’ONU, pendant que ces mêmes puissances n’ont rien entamé comme démarche pour dénoncer ou condamné le soutien illégal de certaines monarchies du golfe et leurs alliés dans la violation de la même résolution onusienne à l’offensive de général-rebelle Haftar. Cela montre à suffisance la complicité et la duplicité de la diplomatie occidentale.
Encore, pourquoi la France a bloqué les condamnations de l’Union Européenne à l’encontre du Seigneur de guerre Haftar, et elle a déjà soutenu ce général-rebelle contre le soutien de l’Italie au Gouvernement d’Union Nationale légal, d’où l’invisibilité de l’Union Européenne impuissante en Libye.
La Turquie s’oppose au général-rebelle Khalifa Haftar, chef-rebelle de l’Armée nationale libyenne (ANL), pour des raisons valables. Partageant d’abord la même religion avec la Turquie: l’Islam, la Libye était une possession ottomane de 1551 à 1912 (la Tripolitaine, la Cyrénaïque et le Dodécanèse) et le Prix Mouammar Kadhafi de Paix décerné au président turc Recep Tayyip Erdoğan est assez révélateur d’une part. Et d’autre part, ce General-rebelle est un chef de guerre qui mène une guerre illégale de pillage des ressources contre un Gouvernement d’union nationale libyen légal et légitime du Premier ministre, Fayez al-Sarraj, reconnu par la Communauté internationale. Ce général rebelle et chef de guerre à travers ses actions déstabilisatrices avec la complicité occidentale ont généré de l’insécurité dans le pays et dans la sous région, détruit presque toutes des infrastructures, retardé des investissements potentiels, et donné davantage d’influence aux pays rivaux de la Turquie, notamment certains pays européens et leurs alliés des Monarchies du golfe.
Enfin, Si les puissances occidentales avaient accordé la priorité aux initiatives de paix collectives au détriment de leurs propres intérêts, cela pourrait augmenter les chances de résolution du conflit libyen. Mais hélas.
C’est pourquoi les réactions de soutien à l’intervention salvatrice de la Turquie contre l’injustice internationale furent saluées en Afrique et particulièrement au Mali. Nous invitons tous les peuples épris de paix et de justice à tirer la sonnette d’alarme et à s’investir afin de dissuader nos frères de la Libye à éviter de souscrire aux projets sécessionnistes démoniaques et sataniques visant leur pays, en acceptant de s’asseoir autour d’une même table de négociation, de laisser les sensibilités et les égos de côté afin de bâtir dans une approche participative et constructive l’avenir de l’ex Grande Jamahiriya libyenne et celui de sa jeunesse. Nous les invitons à l’union sacrée, et à la cohésion contre l’injustice internationale prédatrice caractérisée par la loi de la jungle : « la raison du plus fort », et le vol organisé des ressources de toute sorte. C’est seulement l’union et la cohésion qui feront notre force contre les puissances prédatrices occidentales. A bon entendeur ; salut !
Mohamed
Président du Collectif des Associations Musulmanes du Mali
Source: Le Républicain