L’évènement a été marqué par la présence de nombreux participants et de personnalités à l’image du Chef de cabinet du ministre de l’industrie et du Commerce, Ibrahima Féfé Koné, de l’Ambassadeur de la Turquie au Mali, Son Excellence M. Efe Ceylan, de l’ancien ministre du Commerce Harouna Niang et du Directeur de Créacom Afrique, Hamidou Sampy.
Selon Rokyatou Camara, Directrice de Prozen Sarl, le Festival du Thé est un évènement qui incarne à la foi notre identité, notre unité et notre vision commune d’un Mali souverain, résilient et prospère. «Le thé est plus qu’une simple boisson. Il est, au Mali et bien au-delà de nos frontières, un symbole de partage, de dialogue et de cohésion sociale. Il rythme nos vies, nos traditions, et nos moments de fraternité. Autour du thé, nous apprenons à écouter, à comprendre, à construire ensemble ».
En outre, le thé peut devenir un levier de développement économique et social à travers sa culture sur nos terres arables. Un projet porteur de création d’emplois et d’opportunités pour nos jeunes et nos femmes entrepreneures, a précisé Rokyatou Camara.
Cette deuxième édition, selon elle, met en lumière les liens forts qui unissent le Mali à ses partenaires traditionnels. « Nous avons l’honneur d’accueillir des partenaires tels que la Chine, la Turquie, le Maroc, le Sénégal et la Mauritanie, et les autres pays de l’AES, à savoir le Burkina Faso et le Niger, tous porteurs d’une tradition du thé riche et authentique».
Ce festival est un espace d’échanges, de transmission et de célébration mais aussi un moment d’apprentissage et de partage, a-t-elle fait savoir. La Directrice de Prozen Sarl a appelé à soutenir nos artisans, à valoriser nos produits locaux et à investir dans nos savoir-faire. «C’est ainsi que nous bâtirons un Mali fort, uni et souverain».
Elle a remercié la direction et le personnel du Musée national, les membres du ministère de l’Industrie et du Commerce pour leur accompagnement, l’ambassadeur de la Turquie, le CNT, les sponsors et partenaires institutionnels et privés. Elle a aussi remercié toutes les entreprises qui ont accompagné ce projet sans oublier sa « merveilleuse équipe d’organisation».
Tous les intervenants, à l’instar du Représentant du Sponsor officiel, The Achoura, ont salué l’organisation de ce Festival.
Soutenir le développement du secteur thé au Mali
«Au Mali, le thé est entré dans nos traditions alimentaires et dans nos évènements culturels et sociaux. Il constitue une véritable opportunité pour rapprocher la jeunesse et d’une manière générale les populations et leur permettre de réfléchir positivement sur des sujets d’intérêt communs et faire des propositions constructives lors des conseils de famille, les grands fora ou à chaque fois que leur contributions est requise » a déclaré le chef de cabinet du ministre de l’Industrie et du Commerce, Ibrahim Féfé Koné.
Il s’est réjoui du thème de cette édition qui appelle à œuvrer aux côtés des autorités de la transition pour reconstruire la nation malienne et rétablir les équilibres culturels fondamentaux. « C’est ce que nous avons compris au ministère de l’Industrie et Commerce, raison pour laquelle nous avons décidé d’accompagner ce festival du thé et, d’une manière générale, de soutenir le développement du secteur thé au Mali »
Panels, visite de stands, concert, échanges autour du thé étaient au cœur de la 2ème édition du festival du thé qui fut un succès total.
Il était une fois…la ferme du thé de Farako
Selon le chef de cabinet du ministre de l’Industrie et du Commerce, Ibrahim Féfé Koné, le thé est arrivé en Afrique à travers le développement du commerce au 19 e siècle au 20 e siècle avec les colons européens qui cherchaient une alternative aux plantations en Inde et au Sri Lanka afin de diversifier leur production.
Après les indépendances, plusieurs pays africains ont poursuivi et développé la culture du thé, en créant des industries nationales pour l’exportation, a-t-il précisé. Ibrahim Féfé Koné a cité le cas du Mali où les autorités d’alors, en collaboration avec le gouvernement chinois, ont créé la ferme du thé de Farako. «La ferme du thé a été inaugurée en 1964 par le Premier ministre chinois Chu En Lai. Elle couvrait 402 ha dont seulement 102 ont été mis en valeur ». Depuis 2011, a regretté le chef du cabinet du ministre en charge de l’Industrie, l’usine est à l’arrêt mais plusieurs initiatives ont été prises et d’autres sont en cours pour relancer l’usine de Thé de Farako. Pour lui, « nous avons besoin de réhabiliter cette usine et d’aménager d’autres terres favorables à la culture du thé afin de la ravitailler en matières premières ».
Deux panels sur des thèmes importants
Le panel 1 sur le thème « de l’importation à la culture et l’industrialisation du thé au Mali » était animé par Harouna Niang, ancien ministre de l’Industrie et du Commerce, Hamidou Sampy, patron de Créacom Afrique avec la modération de Souby Sanogo, Directeur de publication du journal L’Essentiel.
Le ministre Niang a cité l’exemple du Kenya et du Rwanda, deux pays africains qui ont fait des progrès dans la culture et l’industrialisation du thé. Ces exemples peuvent guider le Mali, a-t-il précisé. Les terres de Kadiolo, de Kolondiéba et Sikasso sont propices à la culture du thé. « Si nous nous donnons la main, nous pouvons produire du thé au Mali ». Encore que selon lui, «faire une usine de thé ne coûte pas cher ».
De l’avis de Hamidou Sampy, l’importation et la distribution du thé constituent un pan important de l’économie malienne. La chaîne de distribution du thé apporte de nombreux emplois, a-t-il reconnu. « On ne peut pas dire qu’il y a un leader de distribution mais il y a des leaders ».
Le second panel a porté sur « la diplomatie culturelle à travers le Thé » avec paneliste l’Ambassadeur de la Turquie au Mali et Moussa Cissé, conseiller des Affaires étrangères sous la modération de Me Nadia Myriam Biouelé.
Son Excellence Efe Ceylan s’est réjoui du choix porté sur son pays comme invité d’honneur. La Turquie est un pays producteur du pays. Le thé peut être un moyen de collaboration entre le Mali et la Turquie. Autour du thé, les générations se mettent ensemble, les hommes et les femmes se mettent ensemble, les riches et les pauvres se mettent ensemble. Selon le diplomate turque, le thé a un effet égalitaire. Il a appelé les jeunes à prendre le thé et non la drogue.
Pour Moussa Cissé, le thé a changé le visage de l’humanité. Il a mis l’accent sur le rôle du thé dans l’hégémonie de la Chine avec la route du thé.
Source: Le Challenger