Contraint de démissionner de son poste de premier ministre auquel il tenait comme les prunelles de ses yeux, le « Tigre en papier » ne rêve que du fauteuil de président de la République en 2023. Il oublie tout, met tout de côté, même l’essentiel, le Mali. Tout son combat est dirigé vers la présidentielle de 2023, être le chef suprême des armées. Le reste n’est pas son affaire. C’est en tout cas ce que laissent voir ses récentes démarches.
« Le hérisson » affaibli, « le Tigre » agonisant, l’ancien premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga, est depuis son éjection de la primature, en train de préparer les élections présidentielles de 2023. Pendant que presque toute la classe politique se mobilise pour la réussite du Dialogue politique inclusif, le président de l’ASMA, lui, s’active pour briguer la présidence de la République en 2023. Toutes ses activités sont tournées vers la préparation de cette bataille électorale. Le Tigre ne se repose même plus jusqu’à ce que Bamako devienne nostalgique de lui. Les tournées nationales et internationales, les rencontres d’échanges au nom de son parti, l’Asma, sont devenues les principales activités du compagnon d’IBK. De nouvelles des adhésions à son parti sont toujours annoncées sur les réseaux sociaux. La famille ASMA s’agrandit, parait-il. La dernière de la tournée de Soumeylou Boubeye Maiga est celle dans la région de Ségou. Au cours de ces tournées dites de visites, l’ancien homme fort de la primature rencontre les militants de son parti et enregistre les adhésions.
Soumeylou doit s’intéresser à la gestion du problème actuel du pays
Préparer les élections présidentielles à venir n’est pas une mauvaise chose , mais le moment est mal choisi, surtout pour Soumeylou Boubeye Maiga qui est en partie responsable de la situation que traverse le Mali pour avoir été ministre de la Défense et des Anciens combattants et premier ministre d’IBK. Aujourd’hui, l’essentiel est de sauver le Mali dont l’existence même est menacé. Le Tigre, comme ses flagorneurs aiment le dire, doit savoir qu’on devient président d’un pays existant. La question de 2023 ne doit même pas être soulevée aujourd’hui. La priorité devrait être la réussite du Dialogue politique inclusif, le retour de la paix et le renforcement de la cohésion sociale entre tous les fils du pays. Ce peuple meurtri, victime de la mauvaise gouvernance et du mensonge des plus hautes autorités n’a besoin que de la paix qui ne peut s’acquérir que par le dialogue. Ce peuple a besoin de celui qui contribuera au retour de la paix et du calme, et non celui qui, une fois éjecté du pouvoir, joie à la victime pour arriver au plus haut au sommet de l’Etat. En s’impliquant pas comme il le faut à la résolution de la crise actuelle du pays, Soumeylou trahit même IBK qui lui a toujours soutenu contre les siens.
2023 est encore loin. Il doit être une course de fond, et non une course de vitesse. Le Tigre a intérêt, pour aller plus loin, à temporiser.
B. Guindo
Source : Le Pays