Le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a écarté la possibilité que l’Etat malien renonce à la Loi d’entente nationale, un projet de loi d’amnistie sévèrement critiqué au Mali. Samedi, 10 novembre, le chef du gouvernement a insisté sur le caractère impératif de ce projet de loi, au cours d’un échange à Bamako avec des associations de la société civile à l’initiative du Cadre de réflexion et d’échanges citoyens (CREC).
« C’est totalement hors de question que l’on puisse faire changer d’avis le gouvernement avec une pétition », a déclaré Soumeylou Boubèye Maïga. Le premier ministre a rappelé que le gouvernement a initié cette Loi d’entente nationale pour exonérer de poursuites judiciaires tous ceux qui n’ont pas la main entachée de sang. Mais il a expliqué que très récemment, il y a eu des organisations de défense des droits de l’Homme qui se sont opposés à cette initiative à travers une pétition.
Selon le chef du gouvernement, il s’agit de faire ce qui a été promis par le gouvernement pour renforcer le processus de paix et de réconciliation. «On parle beaucoup de l’autorité de l’Etat ! L’autorité de l’Etat, c’est tenir sa parole. On ne peut pas renoncer à cette loi ; ça a été fait dans beaucoup de pays qui ont connu la même situation », a affirmé le Premier ministre.
Dans la même veine, Soumeylou Boubèye a promis de poursuivre les reformes administratives visant à stabiliser le pays. « Nous allons appliquer la loi de 2012 ; on ne créera pas de nouvelles régions. Nous allons quand même proposer des découpages de cercles », a-t-il dit. Mais le chef du gouvernement reconnait que le problème à résoudre est le mode de représentativité de populations à l’Assemblée nationale, puisque les députés sont actuellement choisis par cercle.
L’un des défis, selon le Premier Ministre, c’est de trouver rapidement le mécanisme approprié pour désigner les représentants du peuple en fonction de la réorganisation de l’administration. Quant au report des élections législatives, Soumeylou a déclaré que l’objectif est de mettre les régions de Ménaka et Taoudenit au même niveau d’organisation que les autres régions du pays afin qu’elles puissent avoir des représentants dans les institutions comme l’Assemblée nationale.
S’agit de l’insécurité, le chef du gouvernement a souligné la nécessité de surveiller les zones du centre dont Banamba et Nara. Ces parties du pays ont été des zones de repli des terroristes qui ont été chassés des villes du nord en 2013, mais l’Etat n’a pas été assez attentif à leur présence.
Soumaila T. Diarra
Le Républicain