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Soumeylou Boubèye: Les raisons d’un sacrifice

Soumeylou Boubèye Maiga, ministre sortant de la Défense, paie pour une faute qu’il n’a pas commise. Il avait, en effet, mis Moussa Mara en garde contre toute visite à Kidal. N’obtenant pas que Mara renonce à la visite, il s’était fait porter pâle. Quand survint, le 21 mai, le fiasco militaire à Kidal, Boubèye n’a pas reçu le reproche de n’avoir pas équipé l’armée. La veille de son départ, le lundi 26 mai, il disait, en bambara, sur Radio Nièta: « Cette guerre, nous l’avons perdue mais ce n’est pas faute d’armes ni de munitions ». Alors pourquoi finit-il par quitter le navire gouvernemental?

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En fait, jusqu’au bout, Maiga s’est battu auprès du président IBK pour obtenir le limogeage de Mara et du ministre de la Communication, Mahamadou Camara, lesquels, face à l’ampleur de la défaite militaire, avaient déclaré que l’autorité politique n’avait pas donné l’ordre de l’attaque. Ces propos avaient indisposé les hiérarques militaires qui ne tenaient pas du tout à porter le chapeau de l’échec. Mais IBK a préféré se débarrasser de son ministre de la Défense. D’abord, parce que Boubèye n’a jamais été populaire ainsi que lui-même le reconnaissait sur Radio Nièta: « Je sais que je ne suis pas populaire. Cela vient de ce que je gère les affaires de l’Etat. Quand vous gérer ces affaires, vous ne pouvez bénéficier de la popularité, à moins d’être clown! ». De plus, Boubèye n’est pas en odeur de sainteté auprès des amis d’IBK: le RPM, le Chérif de Nioro, pour ne citer qu’eux.

De surcroît, l’homme avait cessé d’être utile après avoir épuisé en quelques semaines la principale mission qui lui avait été confiée : liquider l’ex-junte militaire.  En outre, le président IBK, qui vient de perdre un premier chef du gouvernement, ne veut pas se séparer, un mois plus tard, du second.  Enfin, Soumeylou Boubèye Maiga devenait plutôt encombrant pour son mentor, IBK, avec lequel il ne s’était réconcilié que la veille du scrutin présidentiel de 2013: les vues du puissant ministre sur la primature, voire, à long terme, sur la présidence de la République, étaient connues et les bonnes occasions, comme celle de Kidal, ne se présentent pas trop souvent pour se débarrasser de lui. Car il s’agit bien d’un limogeage, à en croire Mara qui, sur RFI, déclare « le départ du ministre de la défense fait partie des  mesures de redressement » imposées par la chute de Kidal.

Il serait toutefois imprudent d’enterrer un personnage qui, tel un chat, a le don de rebondir. Après avoir combattu ATT, n’avait-il pas fini par s’imposer à lui en devenant ministre des Affaires Etrangères ? Boubèye  sait assez de choses et a accumulé assez de forces financières et humaines pour mener la vie dure à IBK. A peine débarqué, il promet aux femmes de son parti, samedi dernier, l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités du désastre de Kidal. Réussira-t-il, encore une fois, à réintégrer le giron du pouvoir ? Ou bien fait-il partie des lieutenants qui, à l’instar de Tatam Ly et de Cheick Oumar Diarrah, préféreont ne plus composer avec IBK ?

Tiékorobani

 

SOURCE: Procès Verbal
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