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Soumaïla Cissé reconnait enfin le bien-fondé de l’Accord pour la paix

Il a fallu 3 ans pour que le chef de file de l’opposition et candidat déclaré à la présidentielle de juillet prochain, Soumaïla Cissé reconnaisse le bien-fondé de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger.



« L’Accord d’Alger est d’une importance capitale dans notre quête de paix et de réconciliation.» Cette déclaration est de Soumaïla Cissé, lors de son investiture à la candidature de la Coalition pour l’alternance et le changement, le samedi 12 mai.

Ils étaient nombreux, les observateurs de la scène politique, à penser que leurs oreilles leur jouaient des tours. Ils ont fini par se convaincre qu’ils ne rêvaient point. L’homme qui a vomi cet accord depuis sa phase embryonnaire et jusqu’à ce samedi a fini par reconnaitre son bien-fondé. Eh oui ! Soumaïla Cissé affirme que l’Accord est un bon accord ou du moins est d’une importance capitale. C’est cela que le président de la République qui a initié les négociations d’Alger avait demandé à l’opposition.

Cette dernière a préféré jouer à la politique de la chaise vide et multiplier les déclarations allant dans le sens de son refus du texte proposé. Pour cela, l’opposition avait sorti une série d’arguments pour justifier sa posture. Cette position était tellement radicale qu’il a fallu des intermédiaires pour amener le chef de file de l’opposition à assister à la cérémonie de signature de l’Accord en mai 2015. Mais aussi à la cérémonie de restitution des travaux d’élaboration de la Charte pour la paix.

A cette cérémonie d’ailleurs, le président IBK était tellement remonté contre l’opposition qu’il a tenu des propos durs et mêmes très durs pour exprimer son indignation face à la position de Soumaïla Cissé et de sa bande. Il était tellement remonté en cette matinée qu’il les a presque traités de « renégats » indignes de la garde de la vielle mère. Malgré tout, l’opposition a continué à fustiger l’accord au point où la communauté internationale a du y mettre du sien.

Aujourd’hui, comme par miracle, c’est cette même opposition réunie autour de la candidature de Soumaïla Cissé qui voit en l’accord un document d’une importance capitale.

Diantre ! Quelle mouche a du piquer « Soumi champion », se demandent les observateurs de la scène politique.

Aussi, l’opposant candidat n’a tenté d’argumenter sa nouvelle posture. Dans son discours, il estime qu’au-delà du Nord, le Centre du pays s’embrase et que c’est au nom aussi de ces populations meurtries qu’il s’engage dans la course présidentielle. « C’est aussi et surtout pour eux que nous nous engageons dans cette bataille. », dit-il.

Car, il y a urgence, ajoute le candidat. « Notre nation est meurtrie et fracturée. Notre république est affaiblie et se fissure. Notre pays est humilié et paupérisé. Notre pays va mal, il est même à l’agonie ! », déplore Soumaïla Cissé.

Aussi, estime-t-il vouloir engager, une fois élu Président, un processus politique pour résoudre la crise au Centre. Ce processus sera fondé sur un dialogue intra et intercommunautaire afin que les populations de ces régions conviennent des conditions de leur cohabitation et de leur accès, dans la paix et la concorde, aux ressources naturelles de leurs contrées.

Pour Soumaïla Cissé, la paix et la sécurité devront donc sans tarder revenir dans tout le pays. Pour ce faire, il demande aux Maliens juste cinq ans pour mettre fin définitivement à la crise sécuritaire et pacifier le pays. Parlant de la paix, Soumaïla Cissé indique : « l’Accord d’Alger est d’une importance capitale dans notre quête de paix et de réconciliation ». Il s’engage pour sa mise en œuvre diligente, conformément aux intérêts du peuple.

Dans ce revirement de position, Soumaïla Cissé ne manque pas de reconnaitre les efforts de la communauté internationale. Il déclare : « Je voudrais ici saluer l’action de la communauté internationale qui, au quotidien et avec courage, œuvre à la pacification du Nord de notre pays. Les membres de la MINUSMA, de Barkhane, de la CEDEAO et du G5, paient un lourd tribut à la paix lors de leurs missions, frappés par des attaques terroristes d’une extrême lâcheté. Leur sacrifice comme celui des Maliens tombés sur le champ d’honneur, appelle notre respect ! ».

Dans cette déclaration beaucoup voient une stratégie de séduction envers la communauté internationale. Cette communauté est réputée au Mali à tort ou à raison à avoir le dernier mot dans les élections présidentielles.

Pour sûr, le changement de position de l’opposant parait très curieux et sur la scène politique aucun sacrifice n’est de trop pour parvenir à ses fins quitte à se dédire ou ravaler son orgueil.

Dieu veille !

Harber MAIGA

Azalaï-Express

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