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Soumaïla Cissé à propos des 27milliards FCFA : « les journalistes de l’Observateur veulent nous rencontrer ; ils disent que la cabale vient du Mali »

Comme promis, le chef de file de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé, était ce matin face aux hommes de médias à la Maison de la presse pour s’expliquer sur la prétendue affaire de 27 milliards FCFA dont le transfert par ses soins de la BCEAO à Ecobank aurait été bloqué par la France à travers l’Agence française de développement (AFD) à cause, dit-on, d’une histoire de forages fictifs le concernant quand il était encore président de la Commission de l’Uémoa.

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C’est le journal sénégalais ‘’l’Observateur’’ qui avait fait la révélation dans son édition du 30 avril 2016. L’article souligne que ce refus de la France est motivé par le fait d’un audit que l’AFD aurait commandité et dans lequel il est fait état de forages fictifs dans le Programme de l’hydraulique villageoise de l’Uémoa pendant que M. Cissé en était le président de la Commission.

Au moment des faits, l’honorable Soumaïla Cissé qui est aussi du parlement panafricain, était en mission à Johannesburg en Afrique du Sud, et avait promis de rencontrer les journalistes dès que possible. Après avoir envoyé un droit de réponse au journal en question, Soumaïla Cissé s’est encore expliqué ce matin.

« Je suis un homme politique et je n’ai pas peur d’être attaqué, mais je refuse d’être accusé à tort », a d’entrée de jeu souligné l’orateur pour qui les informations de ‘’l’Observateur’’ sont fausses et calomnieuses. PourSoumaïla Cissé, cette remise en cause de son bilan à la tête de la Commission de l’Uémoa est intolérable.

« Notre engagement, notre probité envers l’Uémoa ne méritent pas d’être trainés dans la boue. Pour ma part, ces allégations sont fausses et sans fondements et n’ont comme origine que manipulations politiques et politiciennes.Elles portent largement atteintes à mon honneur, à ma dignité et à mon intégrité. Elles portent également préjudice à une famille politique dont je suis le leader (l’URD ndlr) et à mon titre de chef de file de l’opposition », a expliqué M. Cissé.

Soumaïla Cissé a accusé le Rassemblement pour le Mali (RPM), parti au pouvoir, lequel ayant tous les moyens et tous les pouvoirs en sa possession pour vérifier la véracité de ces affirmations, au lieu de s’en servir, a subitement découvert les vertus de l’interpellation politique, après plus de 30 mois de sommeil profond, mieux encore, de complicité active devant les scandales d’un régime issu de ses rangs.  « J’ai pris de la hauteur, sansque cela puisse être interprété comme une insensibilité à ce qui a été dit et écrit. Cet article, s’il faut l’appeler ainsi, m’a offensé, il a meurtri ma famille et mes proches, il a indigné mes compagnons et mes alliés politiques ».

Dans un film bien documenté, Soumaïla Cissé a montré aux journalistes en images toutes les preuves de l’exécution de ce Programme d’hydraulique villageoise pour la réalisation des 3000 forages dans les différents pays de l’Uémoa. Un programme dont la Commission de l’Uémoa était maitre d’ouvrage, mais dont le maitre d’ouvrage délégué était l’Agetip dans chacun des pays bénéficiaires. Comment se passent les choses ? C’est une convention qui est signée entre la Commission de l’Uémoa et l’Agetip. L’argent est versé à l’Agetip, sous la garantie du pays en question, à travers le ministre des Finances, qui signe aussi. Mieux, l’argent est versé dans un compte dont le seul signataire est l’Agetip. Le président de la Commission de l’Uémoa n’est pas signataire. C’est l’Agetip qui organise les appels d’offres et paye les entreprises. Chaque avait son quota, et les 420 du Sénégal ont été réceptionnés par les autorités de ce pays,  à l’instar des autres pays de l’union.

 

En ce qui concerne ‘’l’Observateur’’, l’honorable Cissé a expliqué que « le journal a publié son droit de réponse, sans le démentir. Deuxièmement, le chargé de communication du parti URD, Me Demba Traoré, a été appelé par la rédaction du journal pour dire qu’elle souhaite nous rencontrer. La rédaction nous a dit qu’elle a quelque chose à nous dire ; qu’elle va nous dire d’où est venue cette affaire, ce qu’il y a en dessous ; et nous dire aussi qu’elle vient du Mali. Nous avons dit que nous voulons que la vérité se manifeste pour les Maliens.

 

C’est pourquoi, nous ne nous sommes pas précipités à la justice. Nous avons dit à la rédaction du journal qu’on est disposé à la rencontrer, mais après qu’on se soit expliqué à la presse malienne, aux Maliens. Cette affaire ne sera pas négligée, nous attendons de rencontrer la direction du journal avant de décider la suite ».  

 

Tréta s’est fait ridiculiser

A en croire le chef de file de l’opposition, après la publication de cet article, il a écrit à tous les 8 chefs d’Etat de l’Uémoa, y compris IBK, pour dire qu’on m’a diffamé. Il dit n’avoir jusque-là pas reçu de réponse et s’il y avait quelque chose à lui reprocher, chacun de ces chefs d’Etat a tous les moyens de vérifier.

En ce qui concerne Bokary Tréta, le secrétaire général du RPM qui a signé un communiqué demandant au chef de file de l’opposition de s’expliquer, Soumaïla Cissé d’indiquer qu’il lui suffisait juste de faire une petite investigation, surtout qu’il est président du conseil d’administration de deux banques, pour ne pas se ridiculiser comme il l’a fait.

« Cela l’aurait permis de sauvegarder un peu sa dignité. Mais il s’est vraiment un peu précipité et je le regrette pour lui. Je pense honnêtement qu’il s’est fait manipuler par d’autres concurrents qui ont initié ça pour que Tréta tombe dans le panneau, et qu’ils montent un peu plus pour être demain ce que vous pensez qu’ils devraient être ».

Selon M. Cissé, l’opposition s’est toujours acquittée de son devoir de façon remarquable en dénonçant toutes lesdérives dans ce pays depuis 2013, mais elle n’a jamais été entendue. « Moi j’attends de voir un membre du gouvernement venir s’expliquer devant les journalistes par rapport à tel ou tel scandale. Venir dire : l’avion présidentiel c’est comme ça ; les engrais c’est comme ça ; les tracteurs c’est comme ça ; le Centif m’a accusé de 700 millions, ce n’est pas vrai, c’est comme ça ; la fibre optique c’est comment ; les pick-up de l’armée c’est comment ; les logements sociaux….Qu’on vienne s’expliquer devant vous journalistes parce que vous êtes la presse malienne, vous avez droit à l’information, vous êtes des Maliens. C’est pourquoi nous sommes là. Nous(opposition) nous ne vous méprisons pas. Et Tréta qui s’est précipité pour m’accuser, devrait venir ici devant vous journalistes pour dire je suis sorti du gouvernement pour telle ou telle raison, parce qu’on m’a accusé de… Et on serait là pour le défendre ». Ce pays est gravement malade et tout le monde est en colère, a dit M. Cissé.

 

La rédaction 

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