Le Front pour la sauvegarde de la Démocratie (FSD) était face à la presse ce vendredi, 12 avril 2019 à la maison de la presse de Bamako. L’objectif de cette rencontre, avec les hommes des medias, était d’informer l’opinion nationale et internationale sur les dérives du pouvoir actuel et de dénoncer la mauvaise volonté du régime IBK à faire face à la crise du Mali. C’était en présence du porte-parole du dit mouvement, l’honorable Soumaïla Cissé accompagné sur le présidium par les anciens ministres, Me Mountaga Tall, Choguel Kokalla Maiga et Konimba Sidibé.
Apres s’être incliné devant la mémoire des victimes de Koulongo, Dioura, Ogossagou et tous les villages endeuillés du Mali, l’honorable Soumaïla Cissé a passé en revue toutes les dérives et les conséquences de la mauvaise gouvernance du régime Ibrahim Boubacar Keita.
« L’heure est grave !» chantonne le président de l’URD en s’exprimant sur la situation chaotique du pays. En effet, pour le porte-parole du FSD, les dérives du pouvoir actuel ont atteint leur paroxysme « Les attaques contre les lieux de culte sont une nouvelle forme d’abus de l’autorité publique. Nous y avons assisté le vendredi (manifestation 5 avril) dernier contre les Zawiya Hamallistes à Bamako », a déclaré l’élu à Niafunké.
Sur le plan sécuritaire, le président de l’URD, Soumaïla Cissé pense tout simplement que la situation est alarmante. « La détérioration de la sécurité dans le centre du pays est une raison pour nous d’alarmer » martèle-t-il. « L’ampleur de la violence a atteint des seuils jamais vus dans notre pays. Des villages entiers sont rayés de la carte. Des populations entières sont décimées, y compris des bébés, des femmes enceintes et des vieillards. Des greniers sont incendiés et des animaux abattus » sont entre autres les conséquences de la mauvaise gouvernance, dans la région de Mopti énumérées par l’honorable Soumaïla Cissé.
Et malgré cette détérioration de la crise, le pouvoir d’IBK, selon le porte-parole du FSD, semble emprunter la voie de la rupture avec toute option tendant à résoudre la situation. « Le dialogue politique ressemble plus à un jeu de ruse et de malice pour gagner du temps, plutôt que pour affronter la réalité » déplore Soumi Champion.
Ainsi, pour le candidat de l’URD à la dernière présidentielle, le pouvoir a montré ses limites : « Ils n’ont pas de solutions nouvelles à offrir. Ils persistent et signent dans le déni de la réalité et nous servent les mêmes formules écoulées qui manquent de perspectives » a-t-il martelé.
Pourtant, c’était un pouvoir qui était résolument engagé, les trois dernières semaines, à dialoguer avec toutes les forces vives de la nation sur les questions de l’heure afin de trouver des voies et moyens pour une sortie de crise définitive du pays.
Des médiations avaient même été initiées dans ce sens par le pouvoir afin de trouver des preneurs « aux mains tendues » du chef de l’Etat : «Nous avons, en toute responsabilité accepté « la main tendue » pour promouvoir un dialogue républicain de sortie de crise » a affirmé le président du front pour la sauvegarde de la Démocratie. Parlant justement de cette « main tendue » Soumaïla Cissé dit que ses rencontres avec le Président de la République, SEM Ibrahim Boubacar Keita, n’a pas donné grand-chose en ce qui concerne la crise actuelle du Mali. Seule la révision constitutionnelle semble être la plus grande préoccupation des plus autorités du Mali, dit-il. « Nous ne serons jamais complices d’une quelconque impuissance ou indifférence face aux tueries en masse en cours au centre du Mali, face à la détresse des enseignants, des médecins, des magistrats, des cheminots et de toutes les couches sociales de notre pays » a-t-il averti.
Donc, pour l’élu à Niafunké, réduire le problème actuel du Mali à la seule révision constitutionnelle, c’est une preuve d’insouciance face à la gravité de la situation du pays. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour le FSD, indique Soumaïla Cissé, qui expliquent le refus de répondre à la cérémonie de remise de l’avant-projet de réforme constitutionnelle à Koulouba, le 10 avril 2019. « Pour nous, l’urgence est au dialogue national inclusif » a-t-il laissé attendre.
Avant la fin de son discours, le porte-parole du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie, Soumaïla Cissé a invité les tenants du pouvoir à prendre la vraie mesure des périls qui assaillent notre pays »
Boubacar Kanouté
Source: Figaro Du Mali