La diplomatie américaine a fait état, mercredi 8 janvier, de « progrès » dans les négociations de paix sur le conflit au Soudan du Sud qui se tiennent en Ethiopie voisine, bien que les combats continuent entre Juba et des rebelles.
Le département d’Etat n’a toutefois pas caché que les pourparlers à Addis Abeba achoppaient toujours sur la question de la remise en liberté de onze proches de l’ex-vice-président sud-soudanais Riek Machar accusés par le président Salva Kiir d’avoir fomenté un coup d’Etat il y a trois semaines.
« Nous pensons que les détenus politiques doivent être libérés immédiatement et qu’ils doivent être présents aux pourparlers de l’Igad », l’Organisation gouvernementale est-africaine qui chapeaute ces discussions, a dit la porte-parole du ministère américain desaffaires étrangères, Jennifer Psaki.
Les Etats-Unis, parrains de l’indépendance du Soudan du Sud en 2011, font pression depuis trois semaines sur les belligérants pourtrouver une issue au conflit et pour que le président Kiir fasse libérerles proches de son rival Machar.
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« LES DISCUSSIONS ONT PROGRESSÉ »
A Addis Abeba, « les discussions ont progressé à propos d’une proposition de cessation des hostilités », a assuré Mme Psaki. Un diplomate du département d’Etat a précisé auprès de l’AFP que « la libération des détenus politiques ne devait pas être une précondition pour stopper les combats ». « Les deux camps doivent (…) tomberd’accord sur une cessation immédiate des hostilités », a-t-il insisté.
Au Soudan du Sud, les combats faisaient toujours rage mercredi aggravant encore la crise humanitaire, alors qu’à Addis Abeba, les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu entre le gouvernement et les rebelles piétinaient.
Le Soudan du Sud, né de la partition du Soudan en juillet 2011, est meurtri par les combats depuis le 15 décembre dernier. Les affrontements ont d’abord opposé des unités de l’armée loyales au président Kiir à d’autres fidèles à l’ancien vice-président Machar, limogé en juillet. Puis les combats ont dégénéré, la rébellion menée par M. Machar fédérant désormais une alliance hétéroclite de commandants de l’armée mutins et de milices ethniques.