L’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley, a affirmé mercredi avoir mis le président du Soudan du Sud Salva Kiir face à sa « responsabilité » dans les « atrocités » commises dans son pays ravagé par une guerre civile.
« Le gouvernement est engagé dans une campagne militaire brutale et prolongée » contre l’opposition armée, a déclaré la diplomate américaine, qui s’est rendue au Soudan du Sud fin octobre.
« Les deux parties sont responsables d’atrocités contre les civils », mais « le gouvernement est le premier responsable de meurtres sur la base de l’ethnie et pour avoir bloqué délibérément l’acheminement de l’aide humanitaire », a-t-elle dénoncé lors d’un discours au musée du Mémorial de l’Holocauste des Etats-Unis, à Washington.
Racontant sa visite dans les camps de réfugiés sud-soudanais, Nikki Haley a expliqué qu’elle n’était « pas préparée pour le niveau de souffrance » qu’elle a vu.
« Un dégoût des Etats-Unis pour l’action du président Salva Kiir »
« Presque toutes les femmes ont été violées, parfois à plusieurs reprises », et « les histoires de violences sexuelles sont inimaginables », a-t-elle dit, évoquant le récit d’une mère forcée à manger la chair de son propre bébé jeté dans les flammes sous ses yeux.
Rappelant que les Etats-Unis, très impliqués dans l’indépendance du Sud-Soudan, avaient jadis placé « de grandes espérances » en Salva Kiir l’ex-chef rebelle, Nikki Haley a dit son « dégoût pour ce qu’il a laissé faire et pour ce qu’il a lui-même fait à son peuple ».
Selon elle, un premier « signe prometteur » et « bienvenu » vient d’être émis par Juba où, a-t-elle dit, Salva Kiir a ordonné d’accorder aux organisations humanitaires « un accès libre et sans entrave ».
BBC