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Soudan du Sud: les civils premières victimes de la crise politique

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Human Right Watch lance un cri d’alarme sur la situation au Soudan du Sud. L’ONG affirme, dans son rapport sur la situation depuis le déclenchement des hostilités entre le gouvernement et son opposition, que des civils ont été l’objet de violences en raison de leur appartenance ethnique. L’organisation de défense des droits de l’homme demande la mise en place d’une commission d’enquête internationale et exige du gouvernement et de l’opposition armée qu’ils mettent un terme aux violences commises contre les civils. Le conflit politique entre le président Salva Kiir et son opposant Riek Machar a dégénéré en violences ethniques, le premier étant Dinka et le second Nuer.

Entre le 27 décembre et le 12 janvier, Human Rights Watch a recueilli près de deux cents témoignages à Juba et dans la ville de Bor. Les victimes et les témoins décrivent des scènes effroyables. Des tueries massives ont eu lieu à Juba et dans plusieurs villes du pays. Ces tueries ont souvent eu pour unique motif l’appartenance ethnique.

Ainsi à Juba, au début de l’insurrection, les soldats de l’armée soudanaise ont assassiné entre deux et trois cents hommes d’ethnie Nuer, l’ethnie de l’ancien vice-président Riek Machar, après les avoir enfermés dans une maison. D’autres témoignages parlent de ratonades, maison par maison et d’exécutions pures et simples.

A Bor, les Dinkas pris pour cible

Dans la ville de Bor, devenue l’épicentre de l’insurrection, Human Right Watch décrit un tableau similaire. Sauf que là, c’est la communauté Dinka qui a fait l’objet de violence et d’actes de vengeance, à la fois par les hommes de Peter Gadet, le général rallié à Riek Machar, mais aussi par des milices populaires d’ethnie Nuer qui agissaient aux cotés des insurgés.

D’une façon générale sur l’ensemble du pays, Human Rights Watch affirme que les civils ont souvent été l’objet d’attaques délibérées. Human Rights Watch souhaite que la commission d’enquête internationale que l’Union africaine appelle de ses vœux soit mise en place le plus rapidement possible et que les Nations unies s’impliquent davantage.


■ l’impact de la guerre civile sur l’école

Au Soudan du Sud, le conflit a un impact direct sur l’école et les examens à Juba, qui devaient se dérouler mi-décembre. Ces derniers n’ont pas eu lieu en raison des affrontements. Pour les écoliers, ce vendredi 17 janvier est censé être leur dernier jour d’examen. Reportage.

Ils ont déjà passé l’anglais, études sociales et sciences. Il ne leur reste plus que les mathématiques.

Dans le centre-ville, à l’école Juba One, plus de 400 élèves passent leurs examens de fin d’études pour passer à l’école secondaire. Tous sont âgés car, au Soudan du Sud, beaucoup n’ont pas eu l’occasion d’aller tôt à l’école. Moses, 18 ans, vit chez son voisin. Il n’a plus de nouvelles de ses parents depuis un mois.

« Nos esprits sont ailleurs, c’est difficile de passer des examens quand vos parents ont disparu. Les tirs ont touché notre maison et ont blessé ma sœur et mes deux frères. Nous étudions pour pouvoir aider notre nation mais si notre nation est dans cet état, à quoi ca sert ? », s’interroge Moses.

« Les soldats sont partout dans les rues avec leurs armes. Nous avons même peur d’aller à l’école. Comment passer des examens ? Est ce qu’on sait s’ils ne vont pas commencer à tirer sur l’école ? », s’inquiète de son côté Francis, 16 ans.

Les professeurs sont eux aussi traumatisés. « Depuis le début du conflit jusqu’à maintenant, je n’ai pas pu ouvrir un livre », constate James Paul qui enseigne les mathématiques.

« On a remarqué qu’ils étaient inquiets, alors nous leur avons apporté un peu de soutien psychologique », précise Virgilio, chef d’établissement, qui supervise les examens à Juba One.

Une trentaine d’élèves ne sont pas revenus à l’école. Certains se sont réfugiés dans les camps de l’ONU à Juba et ne peuvent en sortir. D’autres sont en Ouganda avec leur famille.

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